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Citations sur Les armoires vides (110)

Il n'était pas possible que ma vie, rue Clopart, ne soit pas l'envers d'une autre, une épreuve infligée par des puissances mystérieuses, pas par le dieu de la messe, entouré de ses statues trop connues et qui ne parle que du péché, du ciel et de l'enfer. Les livres, eux, ne me reprochent rien, la vie claire et transparente de mes héroïnes ne me ramène pas à mes vols de nougat dans la boutique odorante, aux jupes soulevées devant la glace, aux moqueries lancées à quelque vieux soûlot. Ils dessinent au contraire les contours flous d'une Denise Lesur telle que je la voudrais, telle que je la vivais dans ma tête quand tout était calme.
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On ne parle jamais de ça, de la honte, des humiliations, on les oublie pas les phrases perfides en plein dans la gueule, surtout quand on est gosse.
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Quand ai-je eu la trouille folle de leur ressembler, à mes parents ?
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ça s'est mis à grandir ce sentiment bizarre, n'être bien nulle part, sauf devant un devoir, une composition, un livre dans un coin de la cour (...) Je commençais à ne rien voir. à ignorer. La boutique, le café, les clients, et même mes parents. Je ne suis pas là, je suis dans mes devoirs, comme ils disent, dans mes livres, 't'as pas mal à la tête, à la fin ?' Je parle de moins en moins, ça m'agace (...) foncer tête baissée dans les études, la littérature, surtout la littérature, pour flotter au-dessus de tout le monde, les emmerder. La vraie supériorité. Pour jouir aussi.
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Ça, l'humiliation. À l'école, je l'ai apprise, je l'ai sentie.
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La boutique, c'est la tentation toujours satisfaite, mais en douce.
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Je n'ai jamais pensé que les différences puissent venir de l'argent, je croyais que c'était inné, la propreté ou la crasse, le goût des belles affaires ou le laisser-aller. Les soulographies, les boîtes de corned-beef, le papier journal accroché au clou près de la tinette, je croyais qu'ils avaient choisi, qu'ils étaient heureux Il faut des tas de réflexions, des lectures, des cours, pour ne pas penser comme ça, surtout quand on est gamine, que tout est installé.

" On n'est pas des ouvriers, nous, avait, on est partis de rien ! " Je les croyais à part. C'est venu, la découverte. Ils bafouillent tous les deux, devant les types importants, le notaire, l'oculiste, lamentable. si on leur parle de haut, c'est la fin, ils ne disent plus rien. Ils ne connaissent pas les usages, les politesses, ...
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J'écris joyeusement. Voleuse de sucre, paresseuse, désobéissante, toucheuse d'endroits vilains, tout est péché, pas un coin de souvenir pur.
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Je n'ai jamais pensé que les différences puissent venir de l'argent, je croyais que c'était inné, la propreté ou la crasse, le goût des belles affaires ou le laisser-aller.
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"Vous aurez des contractions." Depuis hier j'attends, lovée autour de mon ventre, à guetter les signes. Qu'est-ce que c'est au juste. Je sais seulement que ça meurt petit à petit, ça s'éteint, ça se noie dans les poches gorgées de sang, d'humeurs filantes... Et que ça part. C'est tout. La tête à plat dans l'odeur de la couverture, le soleil qui me cuit des genoux à la taille, une marée tiède à l'intérieur, pas la moindre crispation en surface, tout se passe dans les plis et les replis à des kilomètres.
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