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EAN : 9782707147660
228 pages
La Découverte (03/10/2006)
4.31/5   8 notes
Résumé :
LA REVOLUTION DES VICTIMES. Victimes : une nouvelle catégorie sociale. La naissance de la victime privée. Concurrence des victimes et psychologisation. La société du spectacle de la victime. LE CONSENSUS COMPASSIONNEL. Le triomphe du fait divers compassionnel. Naissance de l'intellectuel compassionnel. Les ONG à l'assaut de la victime. Politique de la compassion. LES VICTIMES CONTRE LA SOCIETE. Les victimes entre terreur et pitié. Le victimisme n'est pas humanisme.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un très bon support de réflexion sur le thème de la victimisation.
Il s'agit aujourd'hui d'une réalité incontournable car omniprésente dans l'actualité quotidienne, ce livre très documenté nous fait prendre conscience de l'évolution de la place de la victime dans notre société.
Sans caricaturer on peut considérer que le curseur est passé de zéro à cent dans une très courte période, la chronologie du récit le démontre de façon évidente, la plupart des exemples nous étant connus.
Par contre le décorticage proposé par l'auteur nous amène à nous interroger de belle façon, il est, je pense, impossible d'être d'accord sur tout, mais impossible également de ne pas adhérer à certaine analyses, c'est affaire de sensibilité et c'est justement ce qui est démontré par l'auteur.
A quel point sommes nous influencés ? voire manipulés ? c'est une bonne question, ce livre propose un bon débat intérieur avec de la matière à disserter, un livre utile.
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Depuis le XVIII ° siècle et surtout depuis les années 1960, la société est devenue compassionnelle. A priori, on pourrait penser que la prise en compte des souffrances et des victimes est un progrès humain et ça l'est... Sauf que les dérives existent. A titre individuel d'abord, la souffrance peut être étalée, médiatisée et peut aboutir au voyeurisme (faits divers, télé réalité...). L'émotion prend le pas sur la raison, la réflexion. On demande aux tribunaux de faire valoir les droits de la victime alors que la vocation première de la justice est de punir les atteintes aux règles communes. Enfin et surtout à titre collectif la valorisation des victimes peut mettre en danger la cohérence de la société (la fameuse concurrence mémorielle) et contribuer à développer le communautarisme.
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Cet essai remonte à 2005 et n'a pas pris une ride.
Bien au contraire !
Très clair, l'auteur ne prend pas de gants pour développer les conséquences d'une victimisation et d'une compassion exaltées,
La victimisation forcenée de tous contre tous et la concurrence victimaire entraînent une explosion du lien social.
Elles vont de pair avec la société du spectacle et la médiatisation.
Multiplication des victimes : micro agressions devenues insupportables, fragilité psychologique exacerbée.
Aussi rude que cela puisse paraître, Max Weber en 1919 redoutait l'avènement d'une dictature fondée sur l'exploitation et l'émotivité des masses, la véritable politique se fait avec la tête et non avec le coeur.
Désormais on séduit un peuple grâce à sa sensibilité et en mettant en scène sa compassion.
Guillaume Erner pointe l'ambiguïté des ONG, dont les finances peuvent être colossales, les approches éthiques et les méthodes publicitaires parfois douteuses.
L'état-providence, en France, ignore délibérément une quelconque morale de la charité. Ses buts sont d'abord pragmatiques : il s'efforce d'assurer la cohésion sociale.
L'assistance privée prend en charge des cas individuels, mais ne dessine aucun modèle de société.
- Éthiques conviction vs éthique de responsabilité ?
- L'intellectuel n'aide plus à penser une situation, quitte ensuite à décider d'une politique, c'est celui qui saura le mieux convoquer la souffrance des victimes.
Cette manière de voir le monde, à force de pratiquer l'amalgame, finit par tourner le dos à la raison.
PS. Ma critique du roman "Entre deux mondes" d'Olivier Norek qui est l'exacte illustration de la contradiction : compassion individuelle/responsabilité du politique (éthique de conviction/éthique de responsabilité).
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Un livre très éclairant d’un point de vue sociologique. Des mots sont posés sur des éléments qui pourraient paraître simple ce qui ouvre à une prise de recule. Pas mal d𠆞xemple alimente l’ouvrage ; a juste titre. Livre écrit en 2006 qui est extrêmement contemporain, preuve de la qualité de l’investigation et de l𠆚nalyse de l𠆚uteur.
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J'ai trouvé le livre de Guillaume Erner sur les victimes et notre vision/réaction face à ces victimes extrêmement intéressantes. Celà remet en cause beaucoup de nos croyances. Un très bon moment de réflexion, un apport très bien documenté, bien étayé tout en étant très accessible.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Si certaines qualités sont indispensables pour nous permettre de mener une vie douce, elles peuvent aussi être nocives si elles deviennent les caractéristiques principales d'un État : c'est notamment le cas de la compassion. Une société reposant sur ce principe pourrait devenir une sorte de nouveau despotisme, dont Tocqueville redoutait l'avènement. Parmi les fléaux qu'il craignait pour les temps futurs, il imaginait un pouvoir immense, à la fois prévoyant, doux et omniprésent, réduisant « chaque nation à n'être plus qu'un troupeau d'animaux timides et industrieux dont le gouvernement est le berger » ; ce pouvoir serait tellement bienveillant vis-à-vis de ses sujets qu'il chercherait par tous les moyens à leur « ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ». Le spectacle de notre « société des victimes » donne à ces paroles un écho prophétique.
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Videos de Guillaume Erner (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Guillaume Erner
La célèbre Aung San Suu Kyi est retenue dans un lieu tenu secret depuis le 1er février. Devenue en 2016 la cheffe de gouvernement de facto, elle avait parié sur le compromis avec les généraux pour assurer une transition démocratique dans la douceur.
Mais dans la rue, travailleurs, médecins, étudiants et moines se mêlent pour réclamer le départ de la junte. Pour des centaines de milliers de birmans, ce coup semble être "celui de trop".
Et si, comme l'écrit l'historien et écrivain birman Thant Myint-U sur Twitter, "les généraux avaient peut-être déclenché par inadvertance une nouvelle ère révolutionnaire" ? Cela semble probable. Mais les épreuves qui se dressent devant la société civile et l'opposition sont multiples : il y a la répression, certes, mais aussi des divisions ethniques et un désordre économique savamment manipulés et entretenus par l'armée depuis des décennies.
Pour en parler, Guillaumer Erner reçoit Sophie Boisseau du Rocher, chercheuse associée au Centre Asie de l'Institut français des relations internationales (IFRI) et François Robinne, anthropologue, directeur de recherche au CNRS, membre de l'Institut d'Asie Orientale (IAO).
L'invité des Matins de France Culture. Comprendre le monde c'est déjà le transformer(07h40 - 08h00 - 18 Février 2021) Retrouvez tous les invités de Guillaume Erner sur www.franceculture.fr
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