Berlioz est poète, et surtout poète lyrique. Aucun musicien, on peut le dire avec certitude, n'a su mieux que lui manier l'orchestre, donner une extraordinaire intensité de couleur aux moindres accompagnements, choisir les timbres, graduer les sonorités, et régler l'économie des instruments de manière à produire les effets les plus opposés. Entendez ce bruissement féerique : une légère brise courbe les brins d'herbe où susurrent les grillons et que frôle l'aile veloutée des papillons de nuit...
A mesure que Ton réfléchit, l'originalité de l'auteur se dégage ; ce ne sont point des réminiscences que l'on entend, ce n'est point la musique de Beethoven ou de Gluck, c'est celle d'un artiste qui est bien lui-même, d'un compositeur doué d'une personnalité indiscutable.