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3,7

sur 299 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il s'en passe des choses rue de la Doulce-Belette !

J'avais adoré le mystère Sherlock de J.M. Erre, et je n'ai pas été déçue par Prenez soin du chien.
Ce qui est agréable dans ce livre, comme dans le mystère Sherlock, c'est l'alternance de l'écriture et donc du rythme entre journal intime, lettre, récit en italiques, dialogue de film...
Les personnages sont désopilants et l'auteur les affuble de noms aussi grotesques qu'incertains.
L'intrigue est bien menée et le suspens va crescendo, jusqu'au dénouement toujours loufoque et apocalyptique, un très bon moment de détente et d'humour, le sourire ne m'a pas quitté de toute la lecture.
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Prenez soin du chien est un polar rigolo qui tient du roman épistolaire.

En préambule à l'histoire, un habitant du n° 6 de la rue Doulce-Belette tue sa voisine d'en face habitant au n°5.
Ensuite les deux appartements sont occupés par de nouveaux locataires qui à peine arrivés se détestent cordialement car M. Ruche passe son temps le nez à sa fenêtre pour voir ce qui se passe chez M. Courneloup, à moins que ce ne soit Courneloup qui espionne Ruche ou peut-être même l'inverse...

On découvre la vie dans les immeubles jumeaux via les journaux intimes de ces messieurs et la correspondance des autres habitants... et attention car le voisinage est gratiné !
C'est décalé, loufoque, rigolo.
J'ai passé un moment divertissant même si je pense que le souvenir s'estompera assez rapidement.
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L'addiction est définie comme une dépendance qui repose sur une envie répétée et irrépressible...

Après avoir dégusté le MADE IN CHINA de cet auteur à la plume jubilatoire, il n'y a que quelques jours, c'est quasi compulsivement que je me suis précipitée à la librairie, pour acheter, que dis-je, m'emparer, du premier ouvrage qu'il a écrit. Et j'ai dévoré...

Comment un écrivain peut-il donc posséder une imagination si féconde, une écriture si joviale, un ton si radieux ? J'en frémis de jalousie ! Je voudrais avoir quelques décennies de moins pour partager avec les élèves qu'il accompagne à Sète des heures de cours que j'imagine foisonnantes et efflorescentes.

Amateurs et amateuses de "polars", ne pas s'abstenir ; amateurs et amateuses de romans exaltants, ne pas s'abstenir ; amateurs et amateuses de fantaisie impétueuse, ne pas s'abstenir... j'ai cherché, en vain, sur le net, une petite critique pas trop positive, une minuscule réserve... en vain !

Venons aux faits.

Rue de la Doulce-Belette, vit un microcosme social d'un genre particulier. Max Corneloup, un auteur de roman-feuilletons radiophoniques emménage dans un immeuble, en même temps que s'installe, dans le bâtiment en vis à vis, Eugène Fluche, peintre sur coquilles d'oeuf. Ces deux hommes n'ont rien en commun, exceptée la rue qu'ils se partagent. Sans se le dire, ils éprouvent pourtant l'un pour l'autre une solide aversion, fondée sur la sensation complètement paranoïaque d'être espionné par celui d'en face. Chaque faits et gestes est minutieusement analysé, scruté, sondé pour alimenter ce sentiment de persécution qui les envahit monstrueusement.

Pour entretenir cette psychose, une faune un peu spéciale gravite autour d'eux : notamment, les deux concierges respectives de leurs habitations, Madame Ladoux qui vaque du côté de chez Corneloup, et qui met toute son énergie à faire du "5, de la rue Doulce Belette une maison de standing" en se glorifiant d'y héberger ceux du show-biz : Monsieur Zamora, piètre réalisateur de films en est un digne représentant ! de l'autre côté, au 6, sa concurrente, Madame Polenta, "radieuse trentenaire" à la plastique exceptionnelle. Il y a aussi Lazare Montagnac, myope comme une taupe et auteur minable de "romans érotiques destinés aux femmes à qui il révèle leurs fantasmes cachés", Madame Brichon, acariâtre et procédurière veuve, qui ne cesse d'envoyer des courriers rageurs à Monsieur Naudet, représentant de l'invisible et énigmatique propriétaire de l'immeuble. La liste des occupants et de leurs particularismes serait trop longue à établir... bref, tout ce beau monde s'épie, s'accuse, se moucharde.

Et J. M. ERRE sait les faire extravaguer à merveille ! Cette petite communauté hétéroclite se répand en conjectures toutes plus loufoques les unes que les autres, lorsqu'un crime est commis...

Comme explique l'auteur : "Dans un roman, le véritable suspense ne réside pas dans la question : "qui est le meurtrier ?", mais dans celle-ci : "L'auteur est-il bon ?" Et il est bigrement bon ce romancier ! Tout est dans la subtilité des rebondissements, dans la cascade des péripéties, dans le style soutenu et sémillant. Excellent, pour tout dire !

Comprenez-vous maintenant mon addiction ? Je ne peux que vous souhaiter de contracter la même maladie ! C'est tellement bon de se délecter !
Lien : http://livresouverts.canalbl..
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Premier roman de l'auteur, mais découvert après d'autres, on y trouve déjà les personnages loufoques et les situations absurdes qu'il dépeint si bien. Dans une rue du IXe arrondissement, deux immeubles se font face et semblent le reflet l'un de l'autre. Deux hommes célibataires emménagent le même jour de part et d'autre de la rue. Comme les fenêtres sont grandes, les rideaux, interdits et les volets, en panne, la surveillance commence. Chacun tient un journal et y consigne les faits et gestes du voisin pour s'en moquer et le ridiculiser. Mais cet autre est aussi si semblable... on se croirait presque dans le Horlà... à ces deux personnages s'ajoutent les concierges et les voisins bizarres. Une succession de morts étranges commence... Qui tue ? Qui tire les ficelle ? Ces appartements et leurs habitants sont vraiment bien étranges.
Un bon moment de lecture où on finit par se demander qui est qui et si l'auteur n'en ferait pas un peu trop, ce qui ne gâche rien, au contraire !
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J'avais été tellement enthousiasmée par "Le mystère Sherlock" que je pouvais difficilement faire l'économie de la lecture des autres romans de J.M.Erre. C'est cependant avec une certaine appréhension que je me décidai enfin à sortir "Prenez soin du chien" de ma PAL. J'espérais bien sûr y retrouver les ingrédients qui m'avaient tant plu dans "Le mystère Sherlock", mais je craignais surtout d'être déçue, malgré un titre prometteur et une histoire semble-t-il complètement déjantée. Je redoutais en particulier que les traits d'humour y soient trop appuyés (la frontière est souvent mince entre le rire et la consternation).

Le fait est que j'ai eu un peu plus de mal à rentrer dans ce livre que dans le précédent. Je le trouvais amusant, mais il me manquait un petit quelque chose pour être totalement séduite : la caricature et les situations me semblaient un peu forcées, et les personnages trop énormes pour êtres crédibles. Bref, je n'étais pas plus emballée que ça. Et puis le déclic s'est produit, après une petite centaine de pages. Je me suis laissée prendre au jeu, et j'ai peu à peu succombé au charme d'une intrigue plus tortueuse que ne pouvaient le laisser présager les premiers chapitres, portée par la prose d'un auteur plein de verve et d'intelligence.

"On peut en effet se poser la question : l'agent immobilier a-t-il une âme ? En tout cas, moi c'est ce que je me demandais cet été alors que je rampais d'agence en agence, en expiant la honte de mon célibat, l'indignité de ma cinquantaine, le scandale de mon statut d'auteur de feuilletons radiophoniques ("Ah bon ? Ca existe encore ?") pour mendier la grâce d'une visite d'un infâme taudis au septième étage sans ascenseur." (page 57)

J'ai particulièrement apprécié la mise en abyme du récit, dont l'intrigue à tiroirs ne se résume pas à une simple succession de péripéties absurdes et déjantées. le lecteur va de surprise en surprise, et le dénouement tient quant à lui toutes ses promesses. La narration change régulièrement de point de vue, et l'essentiel du texte est constitué d'extraits des journaux intimes de Max Corneloup et Eugène Fluche, lesquels s'indignent continuellement du comportement inquiétant de leurs voisins respectifs. Leur affrontement à distance semble dans un premier temps être au coeur du roman, et l'on s'amuse de leur délire paranoïaque et égocentré, teinté de cynisme et d'humour noir.

Tout aussi réjouissantes sont les lettres que la concierge Mme Ledoux envoie régulièrement à sa vieille maman, pour lui faire part des faits et gestes des locataires de son immeuble... comportements qu'elle interprète évidemment à sa manière très personnelle ! Elle en devient presque touchante de suffisance et de naïveté. Une folie douce semble également s'emparer des autres résidents, tous plus tordus les uns que les autres. J.M.Erre crée une galerie de personnages burlesques et hauts en couleur, qui rivalisent de maladresse et de mauvaise foi, et semblent agir de façon totalement insensée (au grand désespoir de nos chers Max et Eugène). Mention spéciale à Zamora, "réalisateur" d'un genre nouveau, dont les films se résument à une compilation de plans et de scènes extraits de longs-métrages tournés par d'autres, soigneusement assemblés pour composer une nouvelle histoire. Les cinéphiles apprécieront ! Les autres personnages ne sont pas en reste : Raphaël Dumoget se consacre corps et âme à son élevage de gerbilles apprivoisées, Mme Brichon cherche sans relâche le responsable de la mort de son chien Hector, tandis que le petit Bruno, jeune délinquant en herbe, sème la terreur dans la cage d'escalier du n°5.

"J'étais à deux doigts d'employer une technique pédagogique un peu ringarde, certes, mais qui a fait ses preuves : la baffe. Il a dû le sentir [...] parce qu'il a arrêté net sa logorrhée. Il s'est mis à me regarder avec un air de réflexion intense et deux doigts dans le nez (pour éviter une descente de cerveau ?) puis il a accepté de travailler en silence." (page 88)


Le récit à la première personne est parfois interrompu par l'intervention d'un narrateur mystère, qui commente l'action dans de courts passages rédigés en italique. Ces ruptures surprennent, et entretiennent efficacement le suspense. Quel est donc cet individu bien informé, qui semble tirer les ficelles en attisant les haines et les rivalités ? le mystère s'épaissit, la confusion s'installe, et le roman prend un tour particulièrement réjouissant, pour ne pas dire captivant. C'est souvent drôle, parfois hilarant, et l'on ne peut qu'applaudir devant tant de maîtrise. Vivement le prochain J.M.Erre* !

* par chance, il m'en reste encore deux à lire : "Série Z" et "Made in China", tous deux parus chez Buchet-Chastel et édités en poche aux éditions Points.


Un premier roman très convaincant, passionnant et délicieusement burlesque.

Lien : http://leslecturesdeleo.blog..
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Coup de coeur pour la personne qui me l'a conseillé, j'ai, pour ma part, été déçue.
J'ai beaucoup apprécié le style de cet auteur, c'est très agréable à lire et drôle.
Des pages du journal intime de deux voisins rythment le récit, entrecoupées de passages en italique (écrits par qui ? c'est ce que le lecteur découvrira à la fin).
Il y a beaucoup, beaucoup d'idées, de bonnes idées même, très originales surtout, mais leur mise en forme ne m'a pas totalement convaincue, même si je concède bien volontiers que la fin est inattendue, ce qui est un bon point.
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Le 1er juillet, à Paris,
Dans la rue de la Doulce-Belette, dans le 9ème arrondissement de Paris, la concierge de l'immeuble, Mme Ladoux, appelle la police. On a assassiné Mlle Chiclet, une gentille dame de soixante et un ans…

Le 15 septembre, au même endroit…
Max Corneloup a aménagé dans l'appartement de la défunte Mlle Chiclet. Il serait bien si son voisin du bâtiment d'en face ne l'épiait pas à longueur de journée. Ce qu'il ne sait pas, c'est que cet indiscret, Eugène Fluche, dit la même chose de lui ! Ils se surveillent mutuellement, s'en agacent, et le notent. Leurs exaspérations tournent à l'obsession et bien vite, ils se livrent à une surenchère de mesquineries ; dans leur guerre, pas de pitié.
A travers leurs écrits, nous rencontrons leurs voisins, leurs concierges, leurs vies, leurs particularités. La fantaisie, une certaine exaltation un peu folle, un peu niaise, sont des caractéristiques communes à tous.
Entre les faits retranscrits par Corneloup, Fluche et les correspondances de Mme Ladoux à sa maman, une autre personne s'immisce dans le récit et relie les liens. Cet inconnu narrateur qui garde ses distances, s'amuse de l'ambiance et semble scénariser le tout.

D'une humeur de cour de récréation, gamineries, rancoeurs, clabaudages et rivalités, tout change au second meurtre. Que se passe-t-il ? Qui est l'instigateur de l'histoire ?

"Prenez soin du chien" est un roman manipulateur… Malgré un début inquiétant et morbide, l'auteur nous balade dans une comédie loufoque et amère, dont l'humour, même s'il est noir, est bien drôle. Les histoires qui se télescopent sont abracadabrantes, le bizarre est risible, et cependant, on perçoit une angoisse en sourdine qui nous tient vigilant… Vigilant ? Vraiment ?… Je peux vous certifier que vous tomberez des nues dans les pages finales ! Bouche bée, sourire en coin, partagé entre deux sentiments, indignation et ravissement, on se joue de nous et on applaudit. L'auteur a une plume intelligente, malicieuse et surtout, une belle imagination. Comme il le fait dire, un écrivain est maître de son livre et son évolution se fait selon son bon vouloir.
La trame est rouée, vicieuse, elle ficèle le lecteur dès la première page, sans qu'il le sache. C'est : machiavélique !!!

PS pour ceux qui l'ont lu… Pauvre Hector !

Je vous recommande ce livre ++
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De nombreuses critiques, ô combien élogieuses, m'avaient convaincue de commander ce livre auprès de ma libraire. Je trépignais d'impatience à l'idée de me tenir les côtés tant le rire m'aurait possédée. Bon… ça n'a pas été le cas avouons-le. Il me faut reconnaître avoir effectué deux/trois exercices d'assouplissement maxillaire ce qui est déjà pas mal mais ça n'a pas été plus loin. Cela ne m'empêche pas d'accorder au roman un avis dans l'ensemble favorable, ouf ! Il me faut également saluer l'originalité du texte de JM Erre ainsi que son talent de conteur farfelu qui a su m'entraîner tout au long de la lecture sur un rythme haletant et déjanté. Prenez soin du chien est une sorte de roman noir assaisonné d'un zeste d'humour sur une trame délurée limite invraisemblable. En cela j'ai eu la joie de retrouver l'atmosphère des aventures de Benjamin Malaussène dans la série de Daniel Pennac, en moins bien réussi tout de même.
Pour résumer, Prenez soin du chien a parfaitement rempli son rôle : me divertir franchement en me faisant passer quelques heures d'agréable lecture sans prise de tête. Ne vous attendez pas au roman du siècle. Je ne pense pas le classer dans la liste des chefs-d'oeuvre à relire dans mes vieux jours. Vous pouvez néanmoins le retenir pour une bonne lecture de vacance assurée !

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J'ai apporté ce livre en Jamaïque avec moi, de même que La suppléante d'Anne Bonhomme, car j'avais constaté lors de mon dernier voyage en Afrique de l'Ouest que je n'ai pas tendance à lire en voyage lorsque j'apporte des livres trop sérieux. C'est pourquoi, avant de partir, j'ai parcouru ma bibliothèque à la recherche des romans les plus légers et les plus potentiellement drôles que j'avais. Je ne me suis pas trompée dans ma sélection, car pour être drôle, c'est drôle ! Prenez soin du chien est même complètement déjanté ! le ton et l'absurdité des personnages n'ont pas été sans me rappeler le guide du voyageur galactique de Douglas Adams, même si les sujets traités diffèrent complètement.
Les personnages sont vraiment fous ! Il n'y en a pas un qui paraisse complètement sain d'esprit, qui n'ait pas d'occupations particulières ou de manies un peu spéciales.
L'histoire elle-même est complètement folle : deux voisins sont convaincus que l'autre l'espionne, ce qui fait que chacun passe de plus en plus de temps devant sa fenêtre à épier l'autre... Puis, ils commencent à se jouer de mauvais coups, sans même véritablement connaître l'autre. Mais si c'était plus compliqué que cela, en vérité ? Je n'en dirai pas plus, de peur de dévoiler le punch, mais ce n'est pas l'envie qui manque !
J'ai trouvé l'idée de ce roman tout à fait géniale. L'histoire n'a rien de commun avec aucun roman, film ou série que j'ai lu/vu/écouté. La lecture de Prenez soin du chien est une expérience tout à fait unique. J'ai bien hâte de voir si tous les romans de Erre sont aussi... surprenants !

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On a l'impression d'assister à un vaudeville tout au long de l'intrigue. Des personnages entrent en scène, d'autres sortent, les portes claquent, les rebondissements se succèdent. le ton est ironique, la dérision présente à chaque page. C'est de plus bien écrit, enlevé, agréable à lire et drôle. La fantaisie règne à tous les étages ! Une belle surprise que ce roman.
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