AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 65 notes
5
2 avis
4
6 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Retour pour moi après bien des années aux auteurs classiques. Ma seule incursion dans le genre fut pour l'Oedipe Roi de Sophocle lors de mon bac littéraire. Il me reste quelques fragments pour mieux comprendre le rôle du choeur (représentation dans mes souvenirs de la vox populi face aux personnages de pouvoir).

Heureusement que je suis attiré par les histoires liées à la mythologie et aux récits d'Homère, car le style reste bien lourd. Les traductions anciennes (plus faciles à trouver comme libre de droits) ne se sont sans doute pas assez penchés sur la possibilité de transcrire au mieux le style poétique d'Eschyle.

Malgré tout, reste les histoires fortes et tragiques, qui ont bien souvent servi de base aux tragédies plus modernes. Tout est là, la mort, la guerre, les trahisons, les vengeances. On met un peu de temps à s'habituer à la construction en dialogues entre le choeur et chaque personnage. Les personnages entre eux ne s'adressent la parole quasiment que par son intermédiaire. Cela nous enlève une partie du plaisir habituellement pris par nous dans les dialogues au théâtre mais renforce en quelque sorte la tragédie. J'ai eu parfois l'impression de lire un livret d'opéra, tant les lamentations sont omniprésentes.

Intéressant aussi de voir la présence quasi automatique des Dieux (qu'il faut sans cesse remercier, glorifier, malgré tout le mal qu'ils font subir aux hommes) mais le message aussi que ce sont les hommes qui construisent leurs propres malheurs, même quand ils sont, à l'image de Cassandre très bien rendue, avertis de leurs funestes destinées.

Une lecture plus "cultivante " que récréative, pour bien comprendre les étapes de l'évolution du théâtre. Quant à envisager une représentation actuelle... une adaptation serait indispensable pour attirer un public qui ne prise pas la difficulté dans le spectacle !
Commenter  J’apprécie          222
Qui lit Eschyle maintenant, à part ceux qui ont fait (ou font) des études en lettres classiques ? Je crois qu'ils soient des exceptions. Pour ma part, j'ai exhumé récemment un recueil des tragédies de cet auteur et je me suis penché sur l'une de ces pièces: "Agamemnon". Il est vrai que la lecture ne m'a pas semblé simple; et je doute qu'une représentation théâtrale soit plus accessible au commun des mortels.
L'histoire est très simple. Autrefois, Agamemnon, est parti guerroyer contre Troie et n'a pas hésité à sacrifier aux dieux sa fille Iphigénie. Maintenant, le roi revient chez lui victorieux, avec une captive troyenne: la prophétesse Cassandre. Son épouse Clytemnestre a décidé de tuer Agamemnon dès son retour, pour se venger de la mort d'Iphigénie (ou, plus vraisemblablement, parce qu'en l'absence de son mari elle a pris un amant, Egisthe). Cassandre invoque pathétiquement le dieu qui l'inspire: « Hélas, hélas, ô terre ! Apollon, Apollon ! Tu me perds… ». Au summum de la tension théâtrale, elle "voit" par avance l'horrible meurtre qui va s'accomplir: « Garde-toi de la vache [la reine], regarde, regarde. Elle a pris dans le piège d'un voile le taureau aux cornes noires [le roi]… ». Après avoir accompli son crime, Clytemnestre apparait sur la scène et affronte sans aucun sentiment de culpabilité les reproches du choeur. Mais ce meurtre appelle évidemment une vengeance qui ne sera accomplie que dans l'une des pièces qui fait suite à "Agamemnon".
Je l'ai écrit, si pathétique que soit la tragédie, elle n'est vraiment pas facile à apprécier. Je vois au moins trois raisons à la gêne du lecteur. D'abord, le cours de l'intrigue (connue d'avance) avance vraiment très lentement. de plus, la langue des dialogues (telle qu'elle est rendue en français par un traducteur - sans doute excellent) ne correspond pas du tout à celle que nous entendons dans des tragédies plus récentes. Enfin, les interventions du choeur semblent interminables, trop verbeuses - sauf en une occasion presque burlesque: quand les choristes se donnent d'inutiles avis contradictoires, au lieu d'agir, au moment même du meurtre. D'une manière générale, la sensibilité des Anciens était très différente de la nôtre et cela se traduit ouvertement dans leur théâtre. D'ailleurs, je crois qu'Eschyle est sans doute plus difficile que Sophocle (par exemple).
Il n'en reste pas moins que ces oeuvres font partie de notre patrimoine culturel et qu'un "honnête homme" ne doit pas les ignorer complètement.
Commenter  J’apprécie          60
Avalon organisant des lectures communes sur la littérature antique grecque et romaine, je ne pouvais passer à côté d'une telle promesse de douce félicité, moi qui suis passionnée par tout ce qui touche à l'histoire ancienne ! ^^
La lecture de la 2è session portant sur une pièce d'Eschyle, je me suis dit que c'était une bonne occasion de découvrir cet auteur, que je ne connais que de nom ! J'ai donc emprunté le livre traduit par Ariane Mnouchkine à ma médiathèque en espérant que la traduction ne serait pas un handicap au plaisir de la lecture, comme il m'est déjà advenu.
J'avais déjà lu une pièce de théâtre antique, avec Lysistrata d'Aristophane, que j'avais véritablement adorée, mais là, je dois dire que je me suis sentie un peu déroutée par la forme... En effet, je ne pensais pas que les passages avec les choeurs étaient aussi longs, ni qu'ils répondaient sans cesse aux monologues des autres personnages. Je savais bien sûr l'existence des choeurs, ainsi que les parties chantées mais je ne m'attendais pas à l'absence totale d'interaction entre les personnages eux-mêmes. du coup, je me suis sentie extérieure à l'intrigue, et suis passée complètement à côté de ma lecture. Je ne peux pas dire que celle-ci a été déplaisante. Mais elle n'a pas été transcendante non plus. A aucun moment, je ne me suis sentie proche des personnages, et pourtant, j'aime beaucoup Cassandre. Sa destinée tragique aurait dû me toucher, mais également cette terrible double histoire de vengeance (car Clytemnestre veut venger le sacrifice de sa fille Iphigénie et Egisthe le meurtre des enfants de son père) mais là, rien, nada, queutchi. La seule réflexion que je me suis faite à certains passages, c'est que l'auteur, Eschyle, condamnait toute démesure, cette fameuse hybris grecque si présente dans leur mythologie et si pointée du doigt dans la vie politique des hommes réels de leur temps.
Je me sens donc doublement frustrée : ne pas avoir su apprécier une oeuvre de la littérature antique alors que j'affectionne d'ordinaire ce genre d'ouvrage et que ladite oeuvre, intemporelle au final, fait cruellement écho à notre époque et ses hommes politiques à l'ego et l'orgueil si surdimensionnés qu'ils se pensent intouchables !
Lien : https://parthenia27.blogspot..
Commenter  J’apprécie          30


Lecteurs (306) Voir plus



Quiz Voir plus

Titres d'oeuvres célèbres à compléter

Ce conte philosophique de Voltaire, paru à Genève en 1759, s'intitule : "Candide ou --------"

L'Ardeur
L'Optimisme

10 questions
1290 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , roman , culture générale , théâtre , littérature , livresCréer un quiz sur ce livre

{* *}