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Critique de fanfanouche24


Une lecture -découverte offerte par un ami, grand lecteur... souhaitant partager cette dernière lecture, en me prévenant au préalable (connaissant mes réticences !)de ne pas me fier au genre"Policier" affiché sur la couverture...Plutôt un roman sociétal, dans une veine de belle qualité ...

Je l'ai débuté aussitôt... Ce fameux "salon de la beauté" est dirigé par une patronne peu commode et exigeante, pour ce luxueux institut de Bogota... Mais la narratrice principale de ce roman sera Karen ,une jeune mère métis célibataire, esthéticienne très belle et professionnelle... qui vit seule, se bat pour envoyer de l'argent à sa mère afin qu'elle puisse vivre et élever son petit fils, Emiliano, qu'elle a dû lui confier...Karen est la confidente privilégiée de ses nombreuses clientes...
Un jour, une adolescente, Sabrina, vient se faire belle pour une rencontre amoureuse... et le lendemain , elle est retrouvée morte... Karen ira en cachette à son enterrement, pendant ses heures de travail et s'interrogera sur ce qui a pu arriver à cette toute
jeune fille!!

Un univers de femmes, quasi exclusivement, se racontant, mais qui raconte aussi le monde extérieur, la société colombienne très violente, et corrompue, où la misère d'un trop grand nombre les pousse au désespoir, aux solutions extrêmes, comme la prostitution...!Une lutte âpre pour survivre, sortir de la misère...

"Je hais cette habitude d'appeler "indiens" tous ceux qui, selon elles, se situent au bas de l'échelle sociale.
Je hais cette façon de n'utiliser le vouvoiement que pour s'adresser aux domestiques. Je déteste l'obséquiosité des serveurs qui, au restaurant, s'empressent de venir dire aux clients "Et que désire Monsieur ?" ou "Tout ce que Madame voudra" (...) Il y a tant de choses que je hais, que je déteste, tant de choses que je trouve injustes, stupides, arbitraires et cruelles, et je les hais encore plus quand je me hais moi-même d'appartenir à cette réalité inévitable. (p. 12)

Après une agression sordide de son propriétaire et du vol de ses économies (pour faire venir son petit garçon), Karen devient le soir, en plus de son travail d'esthéticienne, escort-girl !!
C'est une "battante" notre Karen , mais que d'épreuves, d'obstacles, d'agressions subissent la population féminine, au quotidien, dans cette grande ville de Bogota... !

Il ne fait pas bon être une "femme seule "en Colombie !!!

"(...) Les gens n'y habitaient plus à cause de l'insécurité. Dans cette ville, il n'y a pas d'espace où rester entre la rue et à l'intérieur de chez soi. Il faut mettre des obstacles, des limites, des barrières de protection. Un gardien, voire plusieurs, une grille, si possible électrifiée, un chien féroce..."( p. 88)

La narration se fait par le biais de plusieurs personnages: Karen, notre esthéticienne; une de ses clientes... et le récit alternatif de la courte vie de Sabrina, assassinée, après être passée au salon de beauté , auprès de Karen...

Ce qui est très intéressant c'est la virulence des observations sociales, la dénonciation de cette
société colombienne corrompue, où la misère des uns sert des potentats machistes, et mafieux, l'insécurité généralisée, les injustices sociales criantes . Texte très vivant... mais cette société colombienne fait froid dans le dos!!
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