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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une jeune adolescente, Sabrina, est retrouvée morte. Sa famille ne croit pas à son suicide. La dernière personne a l'avoir vue vivante est Karen, une ravissante esthéticienne de la Maison de la Beauté, institut haut de gamme implanté dans les quartiers huppés de Bogotá.
Melba Escobar construit son polar non pas autour de cet homicide maquillé en suicide, mais autour de la personnalité de la belle Karen, métisse issue des quartiers pauvres, mère célibataire contrainte de travailler pour les femmes riches de la bonne société colombienne.
Les narratrices se succèdent, les points de vue également, l'intrigue se ramifie: assassinat, corruption politique, prostitution… Melba Escobar multiplie les pistes, les faits, les personnages, sème les indices… et demerdez-vous avec. A chacun de se faire son opinion, ou de revenir en arrière pour relire certains passages.
Ajoutez à cela une touche de psychanalyse finale pour compliquer l'intrigue ambiance La Maison du docteur Edwardes ou Sang chaud pour meurtre de sang froid, et vous finissez par vous demander si ce roman est brillant ou complètement bancal.
Etrangement, malgré une construction qui pêche par son manque de rigueur dans la construction , et de profondeur dans la description des liens qui unissent les trois principales protagonistes, j'ai trouvé le salon de beauté très plaisant à lire.
Le roman noir fonctionne lorsqu'il est social. Et la critique sociale est là, féroce, rendue plus criante encore lorsqu'on l'inscrit dans l'univers ouaté et sensuel des cabines d'esthétique.
A travers ce gynécée miniature qu'est le salon de beauté, Melba Escobar dresse un portrait sans concession d'une partie de la société colombienne, violente, corrompue, et d'autre part de la condition féminine confrontée au machisme le plus animal qui broie toutes les femmes, pauvres comme riches.
Elles sont toutes esclaves de leur image, dans un monde où la tyrannie de l'apparence, de la jeunesse, les poussent à tous les sacrifices. Les femmes pauvres sont violées, exploitées, soumises aux désirs des hommes, les plus intelligentes constatent désabusées que leurs capacités intellectuelles, au mieux ne valent rien, au pire, sont pillées par les hommes, les laides, souffrent et n'existent pas. Les noires et les métisses sont au bas de l'échelle, soumises au diktat des cheveux lisses et du mépris de caste. Faire d'un salon de beauté raffiné où les femmes s'abandonnent, se confient, se dévoilent, le centre névralgique de la société colombienne est donc le principal atout de ce roman.
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Femme (du monde, ou bien putain, qui bien souvent êtes les mêmes ♪♫), tu t'épileras dans la douleur, tant qu'il y aura des hommes pour préférer les te-cha, SL et jambes glabres... Et aussi, tu lisseras tes cheveux, siliconeras ta bouche et ta poitrine, porteras des vêtements et accessoires de luxe pour étinceler au bras de ton mari/compagnon/amant.

Voilà le genre de clientèle de la Maison de la Beauté, à Bogotá. Dans ce salon de luxe, on croise des femmes de ministres (et de mafieux) qui viennent se faire épiler, masser, etc. Les employées sont priées de s'écraser, et avec le sourire, s'il vous plaît, quelle que soit la manière dont on les traite. Toute familiarité entre clientes huppées et esthéticiennes est malvenue, chacune doit rester à sa place. Malgré cette règle, la jeune, douce et jolie Karen a tendance à se confier à Claire, une psy qui fréquente le salon. C'est ainsi qu'elle lui parle d'une adolescente retrouvée morte, probablement assassinée.

Séjour instructif et agréable - quoiqu'effrayant - en Colombie où les corrompus règnent et s'entretuent, où on te fait vite passer de vie à trépas via quelques trous de balles au coin d'une rue.
L'intrigue est intéressante, avec une semi mise en abyme pas toujours très claire autour de Claire, justement.
Hélas, la fin de ce roman policier donne l'impression d'être bâclée. On assiste à un premier revirement étonnant de la narratrice (on ne sait alors plus très bien où on en est), suivi d'un autre.
Encore une fois, je m'empresse d'oublier les dernières pages du livre pour ne retenir que le meilleur.
___

♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=MJcUMKGCdrY
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Claire, franco-colombienne, est de retour à Bogotá, sa ville de naissance, après avoir longtemps vécu en France. Cette psychanalyste de cinquante-neuf ans, bien qu'issue de la bourgeoisie, éprouve pour ses pairs confits dans leur condescendante et capricieuse supériorité une détestation équivalente à son incompréhension pour une nouvelle génération que son obsession pour son apparence rend superficielle et inintéressante. le ton sur lequel elle s'exprime, entre conversation amicale et confession faussement intime, embarque le lecteur sans peine. Sa narration révèle une femme discrète et sans doute sincère, qui se qualifie elle-même d'un "peu coincée".

C'est à la Maison de la Beauté, salon d'esthétique où se croise l'élite de la capitale colombienne, qu'elle rencontre Karen, qui y est employée. La jeune femme est venue du Sud du pays dans l'espoir de mieux gagner sa vie à Bogotá ; elle économise en vue d'y faire venir son fils de 4 ans, qu'elle a laissé chez sa mère. Claire est immédiatement charmée par sa beauté métisse, "naturelle au point de sembler presque agressive dans un monde où les fleurs ne poussent plus dans la terre".

Au fil de leurs rencontres régulières dans la cabine de soins où Claire se sent apaisée par la chaste sensualité que lui procure les mains expertes de Karen, les deux femmes nouent une relation invitant bientôt aux confidences. L'esthéticienne apparait à la psychanalyste comme le personnage principal d'une histoire qu'elle commence à écrire dans sa tête, puis de manière concrète, avec pour résultat le texte qu'il nous est donné à lire.

Une histoire alimentée par un drame impliquant la jeune femme : Sabrina Guzman, lycéenne, est retrouvée morte la nuit suivant son rendez-vous pour une épilation, ce qui fait de Karen l'une des dernières personnes à l'avoir vu vivante. La conclusion de l'enquête oscille entre suicide ou overdose, mais les parents de la jeune fille ne croient à aucune de ces deux versions.

Il convient d'ajouter au duo que forment Claire et Karen une troisième héroïne. Lucia Estrada est la meilleure amie de Claire. Elle a pendant des années écrit des livres de développement personnel que son mari -dont elle est dorénavant séparée-, par un arrangement qui leur convenait à tous deux, signait et publiait à son nom.

"Le salon de beauté", "terre de femmes aux manières raffinées", nous emmène bien au-delà de son atmosphère feutrée et parfumée. La mort de Sabrina est un prétexte qu'utilise Melba Escobar pour dresser de la capitale colombienne un portrait bien peu flatteur. Corruption, misère, inégalités sociales, sont autant de maux dont les femmes sont généralement les premières victimes, souvent condamnées à des boulots difficiles et sous-payés. Dans un pays où leur valeur dépend de la taille de leurs fesses et de la rondeur de leurs seins, elles se sont habituées à ne rien dire, à ne pas faire de vagues, subissant à tous les niveaux sociaux la violence des hommes.

La description de ce contexte, la plume fluide de l'auteure rendent la lecture plaisante. Dommage que ces qualités soient amoindries par une complexité narrative qui finit par perdre un peu le lecteur.

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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A la maison de la beauté, l'ambiance y est feutrée, les employées bien éduquées discrètes et soignées. La patronne y veille scrupuleusement. Située dans les beaux quartiers de Bogota, la maison y accueille les clientes fortunées dont les conjoints sont très en vue. Entre coloration capillaires, épilations ou manucure, les clientes se confient.
Tout semble aller pour le mieux, jusqu'à l'arrivée de Karen, mère célibataire aux moyens modestes attirée par la bonne tenue de l'établissement et la promesse de juteux pourboires. Arrive Sabrina, qui peu de temps après être passées entre les mains de Karen est retrouvée morte dans de bien étranges conditions.

Le salon de beauté n'est pas un polar tout à fait comme les autres. Certes il y a bien une enquête ; mais pas que.
D'abord, il est assez peu question de police ni de justice. Cette dernière est assez peu présente, et apparait assez vite comme corrompue jusqu'à la moelle. La recherche de la vérité est une affaire de femme
Ce polar, est surtout et avant tout un tableau, assez noir du reste, de la bonne société bogotanaise minée par le crime, la prostitution et la corruption.
De toutes ces femmes, c'est Karen et Claire, la psychanalyste qui ressortent le plus. Karen est-elle victime de sa naïveté, ou bien cache-t-elle bien son jeu. Rien n'est vraiment tranché ; à chacun son intime conviction… j'aurais souhaité une issue différente….

J'ai passé un agréable moment à la lecture de ce polar un peu particulier, même si j'en attendais davantage.


Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Non point par l'odeur mais par le contexte fort original pour un polar, alléché, j'ai dit oui à ce partenariat avec les éditions Denoël. Et je reste sur ma faim. Si l'originalité est bien réelle quant à la localisation de l'intrigue : un salon de beauté à Bogotá ; si elle est là également dans la manière de raconter cette histoire, en alternant les narratrices -peu d'hommes- dont seule l'une parle à la première personne, qui toutes ont à voir de plus ou moins loin avec le meurtre ou au moins avec une connaissance de la victime -parfois le fil n'est pas évident à remonter- ; si l'originalité est encore bien là pour un polar puisqu'il n'y a pas d'enquête à proprement parler, juste des femmes qui cherchent à savoir la vérité et qui nous l'apprennent par bribes ; si donc, comme je le disais l'originalité est évidente, elle n'a pas suffi pour me passionner pour ce roman. Selon El Tiempo, il est "à la fois roman social, récit urbain, roman d'apprentissage, thriller sur fond de corruption politique." Et c'est vrai qu'il prend à tous ces genres et qu'a priori, ça devrait me plaire sauf qu'à force d'être inclassable et de prendre à tous les genres, il peut finir par les rater. Je suis un peu dur car tout n'est pas raté, mais l'auteure aurait dû à mon sens se limiter pour qu'on puisse avoir le temps de s'intéresser à tous ses nombreux personnages, aux relations qu'ils entretiennent, au contexte socio-politique et/ou à l'intrigue, car finalement quel besoin de glisser un meurtre là-dedans si ce n'est pour surfer sur une vague de polar social ? Et c'est cette partie qui selon moi pêche, Melba, si je puis me permettre de vous appeler par votre prénom chère auteure (Ouh que je suis drôle, moi, un fou, je vous dis, avec ce genre de blague, bientôt, je monte un spectacle, au moins. Me croiriez-vous si je vous disais que je ne l'avais pas programmée ? Non ? Et pourtant c'est vrai, je crois que j'ai la fibre comique, même si ce genre de blagues provoque la tristesse ou la compassion chez mes proches)

Tout cela pour dire que loin d'être raté, c'est un roman qui traîne un peu en longueurs, en dialogues qui durent là où une description en quelques lignes eut été plus convaincante et qui aurait mérité d'être resserré, limité pour vraiment être efficace ; néanmoins, les alternances de narratrices, les ellipses qui obligent le lecteur à faire la liaison entre les informations sont intéressante et donnent à cette lecture un côté moderne et dynamique, preuve qu'il y a du bon en lui.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Dans les quartiers de Bogotá se côtoient deux mondes. Découvrez-les dans ce roman noir de Melba Escobar : le Salon de Beauté.

Bref, pour la narration, je suis déçue. Or, vous le savez, c'est un point essentiel dans mes appréciations, avec les descriptions.

Fort heureusement, les lieux sauvent, pour ma part, le livre, avec l'étude de société !

Les mots pour : étude de société.

Les mots contre : narration en alternance à la première personne.

En bref : un livre qui me laisse sur un sentiment mitigé, par son traitement à la première personne pour chaque narrateur. Une belle étude de moeurs d'un Bogotá trop méconnu.
Lien : http://www.lesmotsdenanet.co..
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