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Critique de marina53


Bastien a 8 ans. Pour autant qu'il se souvienne, il a toujours connu sa maman, Marie, malade. Atteinte de troubles bipolaires à tendance schizophrénique, elle n'avait de cesse d'être internée dans les différents établissements spécialisés du Sud-Ouest. Albi, Castres, Mazamet, Toulouse... le petit garçon se demandait même si elle ne gagnait pas des points sur une sorte de carte de fidélité. Elle en revenait toujours fatiguée et sans âge. Une fois, elle était même revenue sans ses dents de devant, à cause d'une chute dans l'escalier. Elle faisait des crises parfois qui la mettaient dans un état presque bestial. Elle se tordait dans tous les sens, hurlait comme un animal blessé et rampait. Cela s'arrêtait seulement à partir du moment où les ambulanciers, avertis par le papa, intervenaient et lui injectaient quelque chose ou lui enfilaient une camisole de force. Elle repartait alors pour quelques jours voire quelques semaines. Heureusement que Bastien habitait près de chez ses grands-parents maternels chez qui il passait beaucoup de temps. Mais son grand-père n'acceptait pas la maladie de sa fille, allant jusqu'à penser que celle-ci simulait, tandis que sa grand-mère faisait parfois comme si de rien n'était. Quant à son papa, il le protégeait, lui et sa femme, et faisait tout pour que cette dernière vive normalement. de ses yeux d'enfant qui ne comprenait pas tout, de ses yeux plein d'innocence et d'imagination, Bastien observait sa maman, espérant qu'un jour elle serait guérie...


Espé nous plonge dans ses souvenirs d'enfance, plus précisément ceux concernant la maladie de sa maman, atteinte de troubles bipolaires. Il se livre avec beaucoup d'émotion et retrace avec intensité les quelques souvenirs de cette période. Les crises, les médicaments, le regard vide de sa maman, les retours des hospitalisations, les réactions de l'entourage mais aussi les quelques moments de répit qu'il partageait avec elle. Cette autofiction, l'auteur racontant sa propre histoire, celle de sa maman et celle de sa cousine, profondément intime et émouvante, ne verse jamais dans le larmoyant ou le pathos, Espé alternant les phases tragiques avec des moments plus légers. L'album est divisé en plusieurs chapitres, dépassant rarement 4 ou 5 pages, chacun s'attardant sur un moment précis. Un album poignant de bout en bout et d'une sensibilité rare. Graphiquement, le trait est sobre, parfois symbolique. Les planches, monochromes, varient du vert pour les moments plus heureux au rouge pour les périodes de crise en passant par l'ocre pour les périodes plus neutres.
Bouleversant...
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