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Je viens de lire, d'apprécier et de commenter la critique de Fanfanouche sur ce récit. "Voilà un Tomas Espedal, grâce à Fanfanouche, installé sur un beau pied d'Estale '' , je sais il y a une faute ça s'écrit piédestal et alors ! ça me fait une belle jambe ,et c'est mieux qu'un pied de nez, Non !! Hihihihi :-)
Comme son nom ne l'indique pas, Tomas Espedal est norvégien, aussi il maîtrise la langue de Shakespeare, et il saura nous faire découvrir multitude d'auteurs étrangers, principalement des poètes, souvent inconnus à la plupart d'entre nous, tout au moins, j'assume, je ne connaissais pas la moitié de ces illustres auteurs avant ma majorité ! non, je ne connaissais pas la majorité de ces auteurs alors que Tomas marchait déjà dans notre capitale, avec sa petite copine à seize ans, et ça c'est bien en-dessous de la majorité !!! Faut dire que c'était un boxeur, va pour l'endurance mais pour la poésie c'est pas la caractéristique qui se remarque le plus chez ce genre de personnage !
Tout ça pour dire, que oui j'ai bien apprécié ce recueil-récit... Dans toutes ces pérégrinations, Tomas nous fait marcher,"A force de transpirer, nous éliminons la fatigue et le froid, nous éliminons l'alcool et la peur, les soucis et les mots", faut avouer que pour leur voyage dans le grand Nord Scandinave, avec un copain, ils emmènent deux cartons de vin et deux bouteilles d'alcool fort, d'accord ils se le répartissent entre leurs sacs, mais là encore je pense qu'il nous fait marcher. ;-)
J'entends d'ici, certains bannir ces vagabonds, ces nomades errants, ces rêveurs déambulateurs, acceptons l'enseignement de ces pérégrinations tels des péripatéticiens à l'école de nos Antiques Lycées ...
(du grec peripatein : se promener, élèves d'Aristote; je sais ça vous fout un coup, mais je vous rappelle que c'est le boxeur qui l'a écrit ! )
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Je débuterais par un houspillage en règle… à mon intention. Je bénis souvent mon caractère boulimique…mais là dans ce cas là et tant d'autres , je le fustigerais de la plus belle manière !!!
Car comment ai-je pu débuter ce livre il y a plus d'un an…et avoir osé l'abandonner en cours de route. Pourtant, ce texte me plaisait au plus haut point… J'imagine, comme je le fais si fréquemment que j'avais plusieurs livres en cours… et que dans ces cas-là, il se trouve des « abandonnés » au cours du chemin, que l'on reprend avec des délais plus ou moins longs.

Un livre total où le narrateur-auteur parle de sa passion de la marche, de cette activité solitaire ou accompagné d'un ami soigneusement choisi… de sa perception unique en l'occasion, de la vie, des paysages, des gens rencontrés, des beuveries et fiestas, des aventures féminines…et cerise sur le gâteau, en parallèle, Tomas Espédal nous livre ses lectures, ses sympathies, affinités artistiques dans de nombreux domaines, avec bien sûr, au centre, la Philosophie et la Littérature !
« le voyage ne nous vieillit pas, il nous rajeunit. le voyage nous trouble, il change notre rapport au temps et aux années, nous croyons tout voir avec un regard neuf, avec un regard jeune, le voyage perturbe notre mémoire, il nous fait oublier; nous ne nous rappelons plus notre âge réel, nos erreurs, nos déceptions, nous voyageons, nous croyons retrouver notre jeunesse, alors qu'en réalité nous sommes entrain de rêver. Nous rêvons, c'est le voyage qui l'exige, il exige que nous soyons jeunes. le voyage attend de nous que nous affrontions le monde avec un regard innocent, un regard novice, que nous découvrions les choses avec un regard curieux, affamé (...) (p.181) »

Un texte prodigue, généreux, débordant de partout. En plus du récit détaillé de toutes les étapes d'un voyage, d'une longue marche, du répertoire des émotions multiples (dont à un moment donné, l'inévitable « mal du pays » !) qui vont l'accompagner, Tomas Espédal nous fait part de des attirances littéraires, artistiques et philosophiques : Voltaire, Rousseau, Hölderlin, Kierkegaard, Walt Whitman, Hamsun, Rilke, Marguerite Duras, Jean Genet, Sartre, Bruce Chatwin, Alberto Giacometti et « son homme qui marche »… qui nous vaut de magnifiques lignes.

Les pérégrinations de l'auteur vont aussi au-delà : questions métaphysiques (le « gros mot » est lâché !!) du sens d'une vie, de son authenticité, de remises en question de notre réalité, des vanités de notre société de consommation, et de la société , en général. Il décrit fort bien la « Marche » comme une protestation en soi…
« Oui, pourquoi marcher quand on peut naviguer ? Pourquoi marcher quand on peut se déplacer en voiture ou en avion ? Pourquoi cette lenteur, cette solitude, tous ces efforts, tous ces désagréments, pourquoi cette révolte imperceptible, cette protestation inaudible, cette tentative de faire quelque chose de différent et de compliqué ? J'ai toujours voulu vivre différemment, mener une autre existence que celle à laquelle on m'a éduqué. » (p.115-116)

Inutile de dire combien le catalogue Actes Sud renferme de pépites…là, je dirais un bref mot sur ces jaquettes qui m'enchantent toujours. Une couverture des plus sobres et réussies : la photographie en couleur d'un champ à perte de vue, un arbre solitaire, un nuage tout aussi solitaire et un ciel immense qui mange la couverture….Une jaquette des plus parlantes et significatives pour traduire merveilleusement le sujet du texte !

Un tout petit mot sur l'auteur.Il y a des détails qui transportent, des détails qui me font rêver, pouvant, et je le conçois, paraître très enfantins, mais tant pis, j'assume !!
Dans le cas de Tomas Espédal, j'ai été surprise et amusée d'apprendre que ce voyageur-marcheur-écrivain a été boxeur !... les rêveuses fantaisies vont bon train entre le film de Clint Eastwood, la figure légendaire de Marcel Cerdan, etc… et l'évasion se poursuit autrement !

Pour prolonger le plaisir et ma curiosité pour cet auteur norvégien, je continue à faire sa connaissance avec son dernier texte, plus intimiste et douloureux « Contre l'art », toujours publié par les éditions Actes Sud…
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Je quitte l'avenue aux acacias, une des rares rues parisiennes décrivant un arc de cercle, échappant à la géométrie implacable qui découpe trop souvent la ville en formes rectangulaires, emprunte l'un des nombreux escaliers de la butte et me dirige vers les vignes montmartroises, carré de vert sous un dôme bleu nuit.

Le brouhaha incessant de la ville s'estompe laissant place à un ronronnement lointain et aux gazouillis de quelques oiseaux parisiens. le ciel s'est évadé de l'ombre des façades haussmanniennes, l'air lui-même semble plus pur. Je songe à une estampe tibétaine où un moine quitte Babylone, sa poussière, sa misère, ses bidonvilles, ses bordels, et escalade une imposante montagne enneigée afin d'aller méditer sous une cascade.

J'atteins les vignes que je contourne par la droite en me dirigeant vers la place Marcel Aymé où m'attend avec une patience infinie, sous un ciel crépusculaire parsemé de quelques nuages rougeoyant, le passe-muraille engoncé pour l'éternité dans un épais mur de pierre.
La quiétude de ces lieux oubliés des hordes de touristes est ma récompense, si loin du vacarme assourdissant de la place de Clichy. La musique du hasard m'accompagne toujours, je crois discerner la mélopée nostalgique d'un oud, et le rythme syncopé d'une contrebasse, qui se fondent dans la douceur de cette soirée d'été.

Je continue de m'éloigner du bruit incessant de la ville, de la foule aux yeux brillant d'un désir incompréhensible, des voitures qui enserrent la butte de leur flux infini, comme un immense serpent gris qui tenterait d'étouffer la citadelle blanche, je laisse les hommes derrière moi et avec eux ton regard bleu qui hante mes nuits, je m'arrache du monde et je grimpe, vif et léger malgré la souffrance indicible qui gronde au fond de ma poitrine …
____

Ce court texte se veut un hommage « littéraire » au très beau livre de l'auteur norvégien Tomas Espedal, « Marcher ».

Le narrateur sort de chez lui un beau matin, quitte sans crier gare son domicile et sa compagne, et part pour une interminable marche qu'il n'a absolument pas préméditée. Se laissant porter par la poésie de ses auteurs « marcheurs » préférés, Rousseau, Hölderlin, Rimbaud, Tomas va sillonner la Norvège, le Pays de Galles, les montagnes de Transylvanie, la côte grecque, parcourir Paris et Istanbul. Tout en méditant sur les maximes en forme de mantras énoncées par Kierkegaard, Thoreau, ou Whitman, il va de rencontres inopinées, en mésaventures montagnardes, retrouver le sens d'un mot trop souvent galvaudé, la liberté.
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"Marcher", emboîter le pas à l'auteur et le suivre dans ses errances, de villes en villes et parfois de bars en bars, le suivre au gré des rencontres, en Norvège, à Paris ou en Turquie. L'imaginer dormir à la belle étoile, poser le livre et regarder par la fenêtre la nuit claire et tranquille.

J'ai toujours beaucoup aimé ce que l'on nomme "Littérature de voyage" et peut-être qu'en ces temps de confinement, je l'apprécie plus encore.
C'est l'histoire d'un homme qui sort un jour de chez lui et commence à marcher. Il ne sait pas vraiment où il va. Il "vagabonde", selon la vieille tradition. Derrière lui, une maison, une femme, tout un pays. Des liens terrestres, des liens du coeur. Mais Tomas Espedal s'éloigne, il avance, il marche. Et plus il marche, plus son esprit s'allège, plus sa pensée s'approfondit. C'est une force incroyable qui le pousse en avant, l'irrépressible envie de liberté.
"Petit à petit je le comprends, tu es heureux parce que tu marches" écrira-t-il.
Il fera route tantôt seul, tantôt avec un ami. Car si la solitude est féconde, nous devons nous méfier de toute fascination morbide qui nous éloignerait du monde. Cela, Tomas Espedal semble l'avoir bien compris.
En chemin, l'auteur rend hommage à quelques solitaires bien connus, comme Erik Satie, dont il ira voir la petite maison, mais sans s'y attarder, déçu sans doute de la trouver si misérable. le lecteur croisera aussi Giacometti, Rousseau, et quelques autres, ces grands hommes évoqués donnant au récit de voyage un tour plus érudit.

Le rythme de cette balade est lent, comme pour réhabituer le lecteur à faire la pause, à accepter les blancs. Tomas Espedal veut faire de nous des lecteurs-flâneurs. Il nous berce de sa prose délicate et mélodieuse. Il ne s'agit ici que de prendre son temps, de ne pas trop en demander et de regarder vraiment.
Mais point d'idéalisme. L'auteur nous rappelle, juste au moment où nous commencions à chausser nos sandales que la vie du vagabond est une vie faite de beaucoup de souffrances et de privations. Alors marcher, oui, mais pouvoir rentrer quand on veut dans sa chaude maison. C'est le vagabondage moderne, un itinéraire pour enfant gâté. L'auteur en est pleinement conscient et le léger agacement qui parfois m'avait titillée s'est évanoui en lisant ceci: "nous avons assez d'argent et aucune contrainte, ni travail ni devoirs, (...) nous sommes irresponsables et libres."

Pour tous les autres il reste les voyages immobiles car, nous dit l'auteur, "il y a bien des façons de voyager, il y a bien des façons de rester à la maison; (...) nous pouvons voyager dans notre propre salon. Nous pouvons nous asseoir dans le premier fauteuil venu, derrière le bureau près de la fenêtre, et commencer à écrire."
Ou lire....








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Tomas Espedal, écrivain norvégien qui a déjà publié plusieurs romans, éprouve un matin l'envie ou plutôt la pulsion irrépressible qui l'invite à partir et entreprendre un voyage à pied, dont il n'a pas prévu l'itinéraire. Pas vraiment bien équipé, il décide de découvrir la Norvège et de trouver le long de la route le gîte et le découvert au gré des rencontres. Mais ce voyage qui n'a pas de but précis, lui permet néanmoins de convoquer tous les écrits de voyage et rendre hommage à tous les écrivains voyageurs...De Rousseau à Kirkegaard, de Hölderlin à Henry David Thoreau en passant par Shakespeare, Virginia Woolf, Eric Satie ou Rimbaud, c'est l'éloge de la solitude, de la réflexion, de l'introspection qui permet la construction de la pensée, le retrait du monde qui permet l'observation de la nature, les difficultés qui remettent en cause la présence de l'homme dans la nature...Traversant les villes comme Bergen, mais dormant également à la belle étoile au bord des Fjords, Espedal offre une belle réflexion sur l'Homme dans l'univers.
Dans une deuxième partie du récit, Tomas Espedal part avec un ami dans un voyage en Grèce puis en Turquie, l'occasion également d'apprécier le voyage en duo dans le berceau de la civilisation occidentale mais également d'en apprécier le style de vie, la quiétude des monastères des Météores, ou le partage d'un repas de poissons avec un vin résiné.
Tmas Espedal offre avec "Marcher", une parenthèse pas toujours enchantée, mais très érudite, illustrée de citations d'écrivains et poètes, un récit qui reste accessible et n'est jamais suffisant...Il réussit ce partage avec le lecteur.
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Avec Marcher Tomas Espedal nous emmène avec lui sur les routes et les chemins de Norvège et d'ailleurs.
Le récit est celui de la contemplation mais aussi de la philosophie et de la réflexion sur le sens qu'on donne à sa vie.
J'ai pris beaucoup de plaisir dans ma lecture qui fut assez lente, au rythme des mots de Tomas Espedal.
Le style est précis, direct, incisif, en tout cas facile à lire.
Je n'ai désormais qu'une envie enfiler mes chaussures et partir en randonnée.
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Ce livre de Tomas Espedal (auteur norvégien que je ne connaissais absolument pas avant de craquer pour ce titre et cette couverture) est un roman mais on peut en douter jusqu'aux dernières pages où on peut se demander si les voyages de Tomas ne se font pas uniquement en chambre, ce qui justifierait l'appellation de « roman ». Car tout au long des 246 pages sur 249, on croit accompagner le narrateur, Tomas, en Norvège dans la première partie et dans divers pays européens dans la seconde, comme dans un vrai récit de voyage.

Le voyage pour Tomas semble spontané : un beau jour il décide de partir d'une rue banale de sa ville (cela fait un peu penser au personnage d'Harold Fry ans le roman de Rachel Joyce). La simplicité de son matériel, son sens du détachement s'accompagnent d'un brin de fantaisie atypique : il voyage en complet, chaussé de bottes, un signe vestimentaire qui le fait distinguer des gens qu'il croise ou de ceux chez qui il s'arrête. S'il simplifie au maximum le contenu de son sac à dos, il n'oublie jamais des livres d'écrivains voyageurs, à commencer par Jean-Jacques Rousseau. Quand il s'arrête pour faire des provisions, il se fournit aussi en livres.

Il voyage seul à travers les fjords et montagnes de Norvège, et aussi en France où il suit les traces d'Eric Satie (qui parcourait chaque jour douze kilomètres pour aller boire dans un café où il arrivait déjà imbibé car il faisait plusieurs chapelles en route… et il en repartait donc dans un état assez avancé) et d'Arthur Rimbaud entre Charleville-Mézières et Paris, il évoque aussi les sculptures de Giacometti. Bon, il est vrai qu'il est déjà venu à Paris quand il était beaucoup plus jeune, en compagnie de sa petite amie et il raconte une scène torride dans un hôtel du Quartier latin (bon là, ok, c'est sans doute un peu romancé aussi).

Dans d'autres pays européens (le pays de Galles, la Grèce) et en Turquie, il est accompagné de son ami Narve, l'un marchant devant l'autre à tour de rôle, pour que le premier exerce ses talents d'orientation et de décision et que le second puisse penser tranquillement en marchant. Les deux hommes font des rencontres à la fois banales et peu ordinaires (et pas seulement des humains) et l'alcool tient aussi une place non négligeable dans leurs pérégrinations. Au contraire de son ami, Tomas a une vision assez optimiste de la nature bien qu'il observe que l'intervention humaine gâche le paysage et l'écologie à long terme en Norvège, il sait qu'il trouvera (toujours plus haut dans la montagne) des lieux qui lui permettront de rêver.

Bon, il me faut avouer que je ne retiendrai sans doute pas grand-chose de ces voyages marqués de fantaisie et de multiples références artistiques mais la marche n'a pas été désagréable, sans doute aussi grâce à la qualité de la traduction.
Lien : http://desmotsetdesnotes.wor..
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Au départ de la lecture, j'ai dû m'y reprendre à deux ou trois fois, sans doute n'avais-je pas chaussé les bonnes chaussures et endossé le plus léger sac à dos...
Puis après m'y être reprise, courage, courage, j'ai lu avec un certain intérêt les pages... on va dire une centaine. La présentation de la marche est intéressante (pour la marcheuse que je suis, mais pour un non pratiquant, je pense que cela peut paraitre casse-pieds, l'image est appropriée)... la recherche et les références des écrivains et poètes, plutôt rafraichissantes : "tu le connais lui ? ben non pas vraiment, ah ben je cherche..."... "ah lui oui je le connais...".
Et puis on s'enlise, on s'enlise, on s'enlise, on s'enlise... le récit, roman, pas roman ?, bref le livre devient inintéressant, car un verbiage, il n'y a plus d'histoire, on ne peut pas se raconter à travers les autres, quand on se veut écrivain ou romancier, il faut avoir le courage... Bref la lecture de ce livre se termine en se disant : que de temps perdu, et dire que j'ai une belle promenade à faire sur le Mont des Princes (tout près de là où je vis).
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Aux antipodes des formes classiques des récits de marche. L'auteur écrit avec ses tripes, ses tourments, ses doutes de débutant, sa joie de marcher, sous la bienveillance de ses écrivains préférés, il embarque le lecteur dans des cheminements pleins de sève et de simplicité aux quatre coins de l'Europe.
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A vous qui lisez ces lignes dans les transports en communs, le roman du Norvégien Tomas Espedal fera lui aussi le plus grand bien. Marcher (Ou l'art de mener une vie déréglée et poétique) est bien plus qu'un éloge à la promenade, c'est un hymne au vagabondage, une ode à la gloire des plaisirs simples. Loin de la première gorgée de bière chère à Philippe Delerme car Espedal en bon Viking est plutôt du genre à boire toute la pinte, et d'une traite, suivie de toute sa fratrie.
La Marche à pied est son aspirine, le remède à ses gueules de bois, à « La joie de tanguer, et de perdre les mots, de tituber et de ramper, un peu comme si on redevenait un enfant », il préfère désormais le bonheur, celui simple de marcher. D'abord dans son pays, la Norvège, puis dans les rues de Paris, et enfin jusqu'en Grèce et en Turquie, mais toujours une bouteille de vin, de whisky ou de Raki dans son sac. Espedal n'est pas un randonneur ou un backpackeur, c'est un vagabond à l'ancienne qui marche en bottes de cuir et en vieux complet froissé et veston, en citant Rimbaud, l'homme aux semelles de vent.

Quand vous aurez fini de lire Marcher de Tomas Espedal, peut être choisirez-vous de rentrer à pied au lieu d'aller au bistrot avec des collègues après le boulot. Ou mieux encore, faites les deux, et qui sait peut-être ne pourrez-vous plus vous arrêter de marcher, de boire, de manger, regarder, sentir, bref de vivre une vie déréglée et poétique.
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