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EAN : 9782859409760
400 pages
Phébus (14/01/2005)
1/5   1 notes
Résumé :
Tribada arrive entre les mains des lecteurs de langue française avec vingt ans de retard ou peu s’en faut. La critique espagnole, parlant de Miguel Espinosa (1926-1982), célébré après sa mort comme une sorte de Joyce castillan, évoque les plus illustres antécédents, et d’abord celui de Cervantès.
Nous ne fréquentons pas ici les fumeuses auberges de la Manche mais les campings de l’Espagne franquiste, et l’inaccessible dulcinée qui fait battre le coeur du héro... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Quelle lecture laborieuse ! Il m'a fallu des semaines pour venir à bout de ce roman de Miguel Espinosa, écrivain annoncé par l'éditeur comme un nouveau Joyce, un nouveau Cervantès injustement méconnu en France. Je me devais donc d'aller au bout ...
Pour simplifier à l'extrême Juana aime Daniel qui aime Damiana qui aime Lucia. Les vingt-cinq premières pages décrivent cet état de fait et les trois-cent-cinquante suivantes sont constituées de lettres écrites par Juana à Daniel dont le sujet quasiment unique est Damiana. Dans ces lettres, Damiana et Lucia sont décrites par toutes une série d'expressions d'ailleurs listées en début d'ouvrage. le ton des lettres est le plus souvent pompeux ce que l'éditeur doit confondre avec l'érudition sidérante qu'il annonce dans l'avant-propos. Plus original (le seul point qui m'ait séduit dans ce livre) est l'intervention de tout un écosystème de personnages ayant tous leur avis à donner sur Damiana et Lucia, de sorte que le (petit) monde finit par tourner autour d'elles. Juana passe son temps, pour réveiller Daniel de son amour pour Damiana, à recopier l'avis de ces gens et ce qu'ils lui envoient comme textes. L'auteur lui-même recopie ses propres textes sous la plume de Juana dans une ironique (c'est sûrement là que se cache l'humour dévastateur cher à l'éditeur) mise en abyme. Plus ridicule est que Juana recopie des passages des lettres de Daniel dans les réponses qu'elle lui fait !
"Critique de la société franquiste" (le roman date de la fin des années 70) annonce encore l'éditeur. La critique paraît bien légère quand elle ne s'exprime que dans les paroles et actes d'une brassée d'Espagnol·e·s appartenant au même milieu.
"Autres temps, autres moeurs" nous prévient-on enfin comme pour nous supplier d'absoudre par avance la rampante misogynie et la constante homophobie de cet oubliable roman. le mot lesbienne n'apparaît jamais au profit de l'euphémisme homophile et des méprisants gouines et gousses. Car l'amour entre femme est impossible pour Miguel Espinosa et leurs relations physiques se résument à deux actions : friction et succion, mot qui reviennent comme des antiennes moqueuses ou une obsession mal refoulée de l'auteur, toujours associés explicitement ou implicitement au mot vulve. Il ne se sert des relations homosexuelles de Damiana et Lucia (cette dernière toujours qualifiée d'horrible ou d'affreuse) que pour les ridiculiser et les présenter comme des aventures ou une femme se perd et se dégrade.
Ce roman a une forme intéressante, quoique fastidieuse, mais un fond sans intérêt ou, pour être clémente, terriblement anachronique. A oublier pour moi, à éviter pour vous.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Amparo soulignait que la phrase "Lucia m'aime" transgresse la grammaire, dont la logique n'admet pas qu'une personne appelle amours les relations qu'elle a avec un individu du même genre [...] La guenon est maudite à cause de ce qu'elle dit, non pas à cause de ce qu'elle fait ; le langage peut devenir plus terrible que toute action, l'enfer n'est pas un vain mot.
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Ses membres [d'une nation de gouines] possédaient toutes les caractéristiques des frotteuses, excepté la première, en admettant que frotter constitue une condition première pour être homophile.
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