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Citations sur L'Homme noir (1910-1925) (68)

Le bonheur disait-il,
C'est une affaire d'agilité
Des mains et de l'esprit.
Les âmes maladroites, on le sait,
Sont malheureuses dans la vie.
Et peu importe que les gestes
Distordus, mensongers
Soient une source de tourments.
Dans les orages et les tempêtes,
Au coeur du quotidien fade et figé,
Dans les plus lourdes des pertes
Et quand la tristesse t'inonde,
Paraître simple et souriant
Est l'art le plus sublime au monde.
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Sur le lac s'est tissé la pourpre du couchant.
Les tétras dans les bois sanglotent en tintant.

Quelque part dans un tronc c'est un loriot qui pleure.
Moi seul ne pleure pas : il fait clair dans mon coeur.

Je sais que tu viendras par le sentier ce soir,
Dans les meules fraîches nous irons nous asseoir.

Je t'embrasserai et te froisserai comme une fleur.
Méprisant les ragots car grisé de bonheur.

Et ton voile de soie tombé sous mes caresses,
Tu vas dans les buissons partager mon ivresse.

Les tétras peuvent bien tinter en sanglotant,
Joyeuse est la tristesse pourpre du couchant.
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Horizons dorés et si flous !
La vie brûle tous ses convives.
Et j'ai fait le porc et le fou
Pour que ma flamme soit plus vive.

Le poète griffe et caresse,
C'est son destin et son devoir.
J'ai cherché à marier sans cesse
La rose blanche au crapaud noir.

Et qu'importe que dans les flammes
Mes desseins roses aient péri.
Si des démons nichaient dans l'âme,
Les anges y vivaient aussi.
....
1923
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Mais nous sommes tous mortels, c'est ainsi,
Des feuilles d'érable s'écoule le cuivre...
Que soit perpétuellement béni
Ce qui est venu fleurir et mourir
1921
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La pauvre n'en peut plus, elle est saisie de crampes,
Pousse une exclamation, et aussitôt enfante.

Je suis né en chansons, en couverture d'herbes,
Les aubes du printemps me langeaient d' arcs-en-ciel.

Enfant de la Saint -Jean, et devenu majeur,
La nuit envouteuse me prédit le bonheur.
...
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.
[Poème écrit le 27 Décembre 1925, veille de sa mort]

Au revoir, mon ami, au revoir,
Dans mon cœur je te garde à jamais.
C'est une autre rencontre plus tard
Que l'adieu fatidique promet.
Au revoir, mon ami, sans mots, sans soupirs,
Que tes sourcils ne s'affligent pas trop:
Il n'est pas neuf ici-bas de mourir,
Mais vivre, bien sûr, n'est pas non plus nouveau.
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Sanglots des bouleaux à travers les bois.
Qui git là ? Qui est mort ? Serait-ce moi ?
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La Russie des Soviets (1924)

Le voici, mon pays !
Pauvre crétin, qu’avais-je à brailler dans mes vers
Que le peuple est mon ami, le meilleur ?
Ma poésie, personne n’en a besoin ici,
Pas plus que de moi-même, d’ailleurs.

Eh bien, soit !
Pardon, mon refuge natal,
Je t’ai servi naguère et ça me suffit bien.
Peu importe qu’on ne me chante plus aujourd’hui:
J’ai chanté quand mon pays souffrait sans fin.

J’accepte tout.
J’accepte les choses comme elles sont
Et suis prêt à suivre les sentiers battus.
Je donnerai mon âme à Octobre et Mai,
Tout sauf ma lyre que j’aime d’un amour têtu.
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Houligan

La crotte des saules dans les prés,
Les balais de la pluie la nettoient.
Recrache, vent, tes jonchées de feuilles,
Je suis un houligan comme toi.
....
Ma Russie, ô ma Russie de bois !
Je suis ton seul héraut, ton seul chantre,
Et mes vers tristes comme des bêtes
Sont nourris de réséda, de menthe.
....
Mais ne crains rien pour mes chants, vent fou,
Recrache les feuilles calmement :
Malgré ce sobriquet de "poète",
Comme toi je reste un houligan.
1920
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(…) Un homme noir,
Un homme noir, tout noir,
Au pied de mon lit
Vient s’asseoir,
Un homme noir
M’empêche de dormir la nuit.

Et l’homme noir
Glisse son doigt sur un livre infâme ;
Nasillant au-dessus de moi,
Comme sur un mort un moine,
L’homme noir me lit la vie
D’une fripouille et d’un pochard,
En m’imbibant de peur et d’angoisse
Jusqu’au fond de l’âme,
Cet homme noir, tout noir !
(…)
L’homme noir me regarde
Dans le blanc ces yeux,
Et les siens se voilent
De vomissure bleue –
Comme pour insinuer
Que je suis un voyou, un voleur peut-être,
Qui sans vergogne a détroussé
Son semblable, un poète (...)

(Novembre 1925)
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