Je voudrais remercier l'auteur pour la découverte de son roman «
Une Blanche dans le Noir ». le titre se révèle en cours de lecture et je trouve qu'il sonne très juste.
Ce roman court est l'histoire de Sabine, entrainée dans la prostitution par un homme manipulateur et peu scrupuleux, elle ne rêve que d'une chose, quitter le trottoir et reprendre sa vie en main. L'occasion va lui être donnée quand elle rencontre un homme qui lui propose un marché. Une certaine somme d'argent contre un mariage blanc avec un jeune camerounais. Au premier échange un truc se passe entre eux, ils sentent une certaine connexion.
L'histoire est faite de moments présents, de flashbacks qui nous permettent de bien comprendre la situation. le livre est découpé en 3 sortes de moments différents : le présent à Paris, le passé et le retour en Afrique. Nous faisons la connaissance de Sabine et de Luc, rien ne les destinait à se rencontrer et j'ai trouvé magnifique le sentiment qui les lie. J'ai vu Luc comme un utopiste, une personne bonne et qui préfère voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Sabine quant à elle est plus « preux chevalier » prête à en découdre pour effacer les clichés sur les personnes noires. Grâce à Luc sa vie va changer et elle va dire adieu à la prostitution.
Malheureusement un accident va les séparer, Sabine va perdre Luc et le noir va l'engloutir. Elle est une poupée désarticulée à l'existence brisée. Elle vit recluse, elle ressasse le passé, elle est prisonnière d'elle-même.
Mais un jour quelque chose va se passer, une chose étrange bouleversante, elle va retourner en Afrique, rencontrer une sorte de chamane qui va l'aider et la guider vers la lumière. Je ne vous raconterai pas la fin car ce serait tout dire, et j'avoue que celle-ci m'a bien plu.
Dans ce récit on suit l'évolution de Sabine, celle de sa vie, de sa spiritualité, au fil des pages elle grandit, se donne une chance et vit un sentiment tellement fort que tout est possible.
La plume de l'auteur est fluide, émouvante. le texte est poétique, onirique. Les mots ciselés font vibrer une corde sensible, c'est très émouvant.
C'est un très beau roman, je vous laisse sur une note « philosophique » de Luc face au racisme et à l'intolérance : « Pour moi, la colère est un déchet au même titre que l'urine. Pour des raisons d'hygiène publique, on a conçu des urinoirs. Moi, je pense que pour des raisons de salubrité sociale, chacun doit s'aménager des espaces de colère ».