Ce livre est composé de trois longues nouvelles.
Edouard Estaunié présente ces trois portraits comme ceux de personnages que le narrateur a pu croiser dans sa vie. Mademoiselle Gauche qui habitait en face de la maison familiale, Monsieur Champel croisé lors d'une soirée mondaine et enfin son ami Jaufrelin et sa femme. Si Mademoiselle Gauche parle bien de la solitude et est une nouvelle poignante, les deux autres parlent plus de l'impossibilité à comprendre et à se faire comprendre d'autrui, cette solitude irréductible due à l'incapacité de dire et d'écouter. Les deux nouvelles sont similaires, elles radotent même un peu, mais le thème de l'impossibilité de se mettre à la place de l'autre et de l'incommunicabilité y sont traités de belle manière. Fort classique, mais agréable à lire et pas dénudée de suspens et encore moins de tension dramatique.
Bien qu'immortel puisqu'élu à l'
Académie Française,
Edouard Estaunié est un auteur de la fin du XIXème et du début du XXème siècle tombé dans un oubli quasi complet et que j'ai découvert par hasard, attirée par le titre de ce livre, énigmatique et lourd de sombres promesses. Je ne pense pas m'arrêter là dans ma lecture de cet auteur qui, s'il n'a pas l'invention stylistique de certains auteurs qui lui sont contemporains, a une plume sûre et classique, un peu insistante parfois, mais qui creuse opiniâtrement son sillon, et qui y entraîne son lecteur.