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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre devrait être lu par tout le monde. Un réalité à découvrir d'une autre façon que par les médias qui relatent leurs propres vérités, la vérité à sensation, la vérité des gouvernements, la vérité qui fait peur et qui laisse le spectateur face à une vision effrayante. Les réfugiés, les sans-papiers, les demandeurs d'asiles, ou quelque soit le nom qu'on leur donne sont avant tout des humains ; avec leur propre histoire passée, avec leur famille laissée derrière eux, avec leurs peurs, leurs espoirs, ou juste avec leur envie de vivre ou de survivre.
Ici, l'auteur nous montre cette humanité. Les réfugiés ne sont plus des réfugiés, ils ont un prénom. On se rend compte que pour arriver en France, ils sont passés par des étapes traumatisantes et que ce parcours n'est malheureusement pas terminé. Rien n'est certain pour eux, encore moins leur avenir. Et pourtant ce livre n'est pas sans espoir. Ce livre, c'est une bouffée d'oxygène, c'est un échange, ce sont des rencontres...
Jamais plus mon regard ne sera le même.
Merci à Marie-France Etchegoin. Et merci aussi à mon amie Christelle pour m'avoir prêté ce livre.
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Journaliste spécialisée dans les sujets de société révélateurs et dans les enquêtes sur les affaires criminelles, Marie-France Etchegoin rend compte dans ce livre (mi-récit mi-essai) de son expérience d'enseignante bénévole dans un centre d'hébergement d'urgence pour demandeurs d'asile.

Nous sommes en 2017. Ils viennent du Soudan, d'Afghanistan, de Syrie et d'une vingtaine d'autres pays et se retrouvent sans ressources, sans travail, chacun avec sa langue dans un pays étranger, le nôtre. Elle vit à Paris avec mari, enfants, travail et prend ses vacances "dans le sud". Leurs chemins se croisent.

Avec délicatesse, par petites touches, sans jugement et en essayant de garder la bonne distance, la narratrice nous décrit le patient apprentissage de notre langue par ces jeunes hommes dotés de niveaux de formation très différents les uns des autres. Cette description s'étale sur un an et demi ; elle illustre par de nombreux exemples les surprises que leur provoquent nos tournures, nos conjugaisons, notre vocabulaire et notre grammaire. Ne serait-ce que pour ce regard décalé porté sur la langue française, ce livre vaut la peine d'être lu.

Mais il a plus, beaucoup plus. Sans leçon de morale, l'auteure nous interroge sur la qualité de l'accueil que la France offre à ces hommes à la recherche d'une relative stabilité, sur les arcanes des circuits administratifs, sur la jungle des acronymes au milieu de laquelle ils doivent se battre pour obtenir ne serait-ce que le droit de postuler à un statut. Marie-France Etchegoin décrit une belle expérience d'apprivoisement réciproque, la découverte progressive des parcours d'exil et le pouvoir de l'enseignement intuitif lorsqu'il est animé par l'empathie (car même si on pourrait lui reprocher l'absence de méthode, force est de reconnaître une féconde efficacité à son amateurisme : à l'évidence le bénévolat l'emporte ici sur le professionnalisme : la transmission va au-delà de l'apprentissage de la langue, elle porte en elle un véritable humanisme).

En refermant l'ouvrage, vous ne pourrez plus faire comme si vous ne saviez pas ; vous en saurez beaucoup plus sur ce que signifie l'exil que si vous aviez lu de nombreux articles dans les médias, car vous le saurez "de l'intérieur", vous aurez partagé votre temps avec des personnes qui vous auront apporté en échange de votre "enseignement" un peu de leur humour, de leur savoir et de leur sagesse.
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Le récit d'une expérience qui n'est pas sans avoir un écho personnel. Je partage pleinement les joies, les craintes, les incompréhensions de Marie-France Etchegoin pour les avoir moi-même expérimentées avec des plus jeunes issus de familles réfugiées, demandeurs d'asile... J'ai envie de dire que c'est un écrit où le coeur a une large place ; un récit dans lequel l'espoir et le désespoir se battent à part égale.
J'ai accompagné des Abdelaziz, Abderhaman, Souroure, Mamadou... et bien d'autres dont les regards étaient bien plus expressifs que tous les mots de notre si belle( mais rétive) langue française.
Et bien sûr; je partage les ressentis de l'auteur(e) vis à vis de nos politiques qui n'ont aucune idée réelle des conditions de vie de tous ces "déplacés".
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une bénévole dans un centre d'hébergement temporaire de migrants raconte ses leçons hebdomadaires avec les migrants, la difficulté de leur passer des mots en français, les relations qui se construisent au fil du temps, la précarité de leurs situations et la longueur des tâches administratives - un témoignage poignant et plein d'humanité
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Un bon roman je dirai un bon documentaire sur les migrants ou émigrants.
Ce récit écrit avec une grande sensibilité nous fait découvrir ce milieu bien particulier dont on entend parler tous les jours.
Ils y a des e^tres humains plein de volontés pour s'intégrer.
Que les rouages de l'administration sont compliqués .
Dés fois la volonté ne suffit pas.
A noter que ce roman est écrit sans miserabilisme.
Que notre langue est complexe
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Ce livre m'a beaucoup touché .... ayant moi-même été en contact de migrants.
Comment enseigner une langue quand les personnes devant vous ont dû "perdre" leur identité, leur terre et que la langue maternelle est faite de souffrance et de deuil ?
Comment conjuguer ? le présent est incertain, le futur ? Est-il imaginable ? le passé ? Comment parler du passer qui réveille tant de douleurs ?
Il sont Afghans, Éthiopiens, Malien .... tous ont vécu l'horreur et tentent de construire une vie meilleure mais sont dans le conditionnel .... "Dublinés" ....
Témoignage plein de sincérité à découvrir et qui donne envie d'aller à la rencontre !
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Ce livre bien écrit se lit comme un roman, on s'attache aux personnages et à l'auteur, embarqués dans une belle aventure.
L'éclairage politique, la curiosité sur les pays d'origines, les itinéraires singuliers... tout cela contribue à nous ouvrir les yeux.
Ce que je trouve cependant un peu dommage, c'est d'assumer de ne rien connaître de l'enseignement du Français Langue Étrangère ou de l'alphabétisation. L'auteur fait preuve de curiosité et d'analyse sur d'autres sujets mais elle dénigre presque la pédagogie.
Par exemple dans le chapitre sur le verbe ÊTRE, savoir que ce verbe n'existe pas en arabe aiderait à comprendre les erreurs.
Ou parler des niveaux A1, A2, B1... dont les personnes ont besoin parfois pour obtenir leurs papiers, sans savoir de quoi on parle, en intervertissant les niveaux, ça embrouille.
IL faut reconnaitre que la tâche est particulièrement difficile parce que le groupe est fluctuant et hétérogène.
Cela n'enlève rien à l'humanité du livre, mais renforce l'idée qu'enseigner le français ne serait pas un vrai métier, à la portée de bénévoles en électrons libres.

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