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Critique de BurjBabil


Petit livre d'actualité du Covid dédié à la moquerie du professeur Raoult. le titre du premier chapitre, une fois l'ouvrage terminé (au début, on ne s'en rend pas compte) prend tout son sens : « Médecine de Brousse ». Il est vrai que M. Raoult est originaire d'Afrique (il est né à Dakar) et l'allusion sonne bizarrement. Les journalistes accréditées pensée moderne vont ainsi marquer de leur condescendance tout ce livre dédié au personnage médiatique que chacun connaît hélas maintenant.
Je ne vais pas me lancer dans un jeu inutile de démêler le vrai du faux, le fake d'aujourd'hui versus le fake de demain, je n'en ai pas les compétences. Il faut juste savoir que cet ouvrage (exagéré, c'est de l'éditorial publié) ne cite aucune source, ne référence aucun lien pour vérification. Il est vrai que ce sont des journalistes donc on peut les croire ...
A part un chapitre assez difficilement compréhensible sur Natacha Caïn, sa femme où l'on fait allusion à une précédente union sans en parler (exercice ambigu), le reste se lit vite car nos rédactrices ont une plume acérée et se sont munies d'une multitude de guillemets tout aussi effilés.
Qu'en dire ? Que sous couvert de narration, le mépris est distillé à chaque chapitre et je vais me contenter de quelques exemples au hasard, c'est suffisant pour caractériser l'objet.
chap 1 : « Ainsi débute le roman de sa vie »,
chap 2 : "Car, ça y est, l'enfant roi de Dakar va enfin à l'école"
chap 4 : « En conséquence, le loup de mer prend, en 1972, la direction de la faculté de médecine, à deux pas – clin d'oeil de la géographie – de l'ancien asile d'aliénés, dit aussi l'« hôpital des insensés ». C'est peu dire qu'il n'a pas la vocation.
chap 8 : "se souvient avoir répondu le Cyrano de Marseille à l'organisation internationale qu'il tient déjà assez peu en estime."
chap 14 : « Il porte une veste noire sur un pantalon assorti, et cette tenue de ville lui donnerait presque des airs d'Albus Dumbledore, le professeur de sorcellerie dans Harry Potter »
chap 23 : « le professeur semble définitivement dévoré par son ego, comme si la chloroquine et la lutte contre le Covid n'étaient plus l'enjeu désormais »
chap 19 : "En ce mois de mars, tous les complotistes se penchent sur les conditions de vente de l'« HCQ », comme on écrit l'hydroxychloroquine sur les réseaux sociaux."
J'arrête sur ce dernier exemple qui interpelle sur la vision des Français qui ont cru (et peut être croient toujours) à l'hydroxychloroquine (et aux masques) qualifiés bien sûr de complotistes et m'interroge. Quel est l'intérêt de faire un si long éditorial en moquant le personnage et ceux qui ont écouté ses discours ? Si c'était une oeuvre de journalisme qui était prévue, pourquoi ne pas faire uniquement du factuel ?
Nos éditorialistes ont pris la fâcheuse habitude de ne plus faire de journalisme et de tout décrire par le prisme de leur bienpensance agréée et cet objet en fait une belle démonstration.
J'aurais aimé quant à moi un texte reprenant les informations compilées par les auteurs, les références à leurs sources en annexe, et pourquoi pas une prise de position par rapport à tout cela, mais en dehors du corpus d'enquête. Il y a sans doute pas mal de vérités dans ces lignes mais elles sont tellement biaisées par le parti-pris adopté qu'elles en deviennent suspectes.
Là, soyons clairs : les contempteurs de M. Raoult jubileront, ses laudateurs jetteront l'objet. Cet exercice est donc vain pour moi malgré des apports biographiques du professeur (à vérifier, non sourcées) prêtant à réflexion.

Rem : La description comparant la tenue de ville de M. Raoult à celle du célèbre Dumbledore cinématographique me paraît marquée par une méconnaissance coupable de cette série de films.
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