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EAN : 9782070374663
372 pages
Gallimard (13/05/1983)
3.33/5   6 notes
Résumé :
L'amitié qui se noue, se développe et se maintient entre Anna et Milie est le point de départ de ce roman du courage et de la liberté. Le récit d'Anna, qui relate les années de leurs existences proches et pourtant différentes, s'arrête au moment où Millie s'est installée à la campagne avec ses enfants.
La vie de Milie, sa rencontre avec Walter, leur amour, l'intervention des enfants, les souvenirs d'un passé dense et difficile, celle de Fanch qui appartient à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'arbre voyageur, c'est Milie, c'est l'histoire de Milie.

Milie que l'on rencontre, au début du récit, à travers les yeux d'Anna.
Anna qui croise Milie dans l'agence de voyage où elles travaillent.
Anna écrasée par une relation sans avenir avec Serge, celui qui sait, qui veut, qui vit doublement, mais que la lâcheté rend détestable, celui qui se lasse, qui quitte Anna ou plutôt l'abandonne, elle et la vie qu'elle porte.

le récit se situe dans las années 60, c'est le mitan des Trente Glorieuses... le plein emploi, l'augmentation du niveau de vie et la croissance industrielle. Mais tous n'y ont pas une part, si Anna s'en sort plutôt pas trop mal, Milie, seule, entre ses trois enfants, son peu de qualification subit la dégringolade des emplois, toujours baisser la tête pour travailler, repousser un peu les échéances, éviter d'aggraver les dettes chez les commerçants qui finissent par ne plus faire confiance.

Milie, c'est Fanch, l'ami-poète, celui qui écrit, qui boit, qui cherche l'ivresse pour écrire, pour faire éclore les mots de l'inspiration, c'est un peu aussi le "quatrième enfant" de Milie parce qu'il dépend d'elle. Sans calcul, il se laisse porter par le courage et la dignité de Milie.

Milie, c'est trop de bienveillance, c'est celle qui protège, celle qui abrite, celle auprès de qui la vie se fait plus douce. Milie sait faire taire les tourments pour les autres même si elle en est submergée sans espoir de meilleur, c'est le rêve que tissent les illusions, c'est l'espérance l'Amour vrai, celui auquel chacun aspire et croit pouvoir posséder et recevoir, celui qui fait grandir, croire, mais aussi trébucher, tomber.
Milie veut se persuader qu'elle a le droit qu'on prenne soin d'elle comme elle prend soin des autres...

Milie et son rêve de campagne, parce qu'expulsée de son logement qui va être démoli pour construire une autre grande tour pour loger plus de familles sur moins de place.
Milie qui pense que les difficultés seront plus supportables à la campagne plutôt qu'à Paris. Mais les petits bourgs sont des esprits scrutateurs, des juges, qui tranchent et rejettent, qui se méfient de ceux qui vivent autrement, qui sont empêtrés dans les préjugés comme Milie est empêtrée dans ses manques d'argent et l'adolescence révoltée de sa fille...

Milie qui rencontre Walter, un espoir, une vie meilleure, un roc sur qui s'appuyer, un peu d'amour , et moins de solitude. Milie se raconte, sa vie si triste, si seule, si oubliée , toujours rejetée, toujours en trop... Milie toujours ballottée par la société, ses remous, ses espoirs d'un avenir plus juste.

Et ce sont les vacarmes de Mai 68, un rêve d'émancipation pour les uns, le chaos pour d'autres et enfin la peur de cette paralysie inévitable pour ceux qui ne veulent guère changer les lois du travail...
C'est le rêve qui croit, qui s'émiette alors que retentissent les échos de la Guerre du Vietnam ou ceux du Printemps de Prague.

L'histoire de Milie prend fin ou renait le 21 Août : Prague envahie, la révolution des idées qui s'essouffle, et Milie qui revient à Paris, encore plus seule...
Quel avenir pour elle ?


Magnifique récit sur le monde ouvrier, les petites gens, ceux qui bataillent pour vivre ne serait-ce que dignement... Vision de l'époque des Trente Glorieuses dans laquelle tous ne reçoivent pas de même. Récit du rêve parce que tout le monde aspire à un peu de sérénité, de félicité même si les espoirs sont vains dans ces années où le partage n'est guère équitable. Un magnifique portrait de femme courageuse, figure de l'espérance, de la tolérance, qui demande si peu, et pourtant...
Une prose rythmée, une écriture alerte et imagée, colorée, vive, scandée qui épouse et fait écho au récit, une écrivaine vers laquelle je vais revenir vite…
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Georges a laissé derrière lui sa collection de poètes. A se les répéter on a comme du miel sur une gorge en feu.. Mais aucun de leurs mots ne dénoue ces fils qui tissent les jours, d'arrière en avant et se ferment en boucle, (...) Circonvolutions, nœuds inextricables. Soi-même est-on autre chose qu'un pâle reflet de l'enchevêtrement universel ? Est-ce la complexité du monde qui se reproduit en chacun de nous ? Ce monde n'est-il que l'addition de nos chaos respectifs ?
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- Dis donc ! C'est beau là-bas !
Quelques minutes nous rêvions. "Habiter là. Tu te rends compte ! - Impossible, j'ai tout essayé depuis des années. Jamais rien obtenu sinon des promesses. Les couples sont prioritaires. Toi, peut-être ? - Avec un seul enfant ? Aucune chance ! Nous ne sommes pas en situation "légale". " - A travers les armatures où l'on coulait le béton, nous voyions jaillir l'eau chaude dans des baignoires blanches, nous entendions claquer la porte que l'on referme avec volupté sur sa chambre.
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Plus elle avançait dans la vie, plus elle tolérait les différences, cherchait à les comprendre, plus les rapports avec les autres devenaient malaisés. Illogique !
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Les blessures cicatrisées ont de ces réveils imprévus.
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Passent dans le ciel,dans le ciel oui puisque je lève la tête pour les capter de fugitives, trop,violentes musiques entrées en moi sournoisement le matin; mon sang les a charriées tout le jour à mon insu,trimbalées de métro en vestiaire planning bureau, trimbalées ,oubliées et parce que d'avaler gloutonnement la nuit à grosses bouchées j'ai grandi jusqu'au toit des maisons-ma tête bientôt touchera le ciel- (p.44)
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Sujet muet sur le Prix Femina attribué à "Élise ou la Vraie Vie" de Claire Etcherelli et le prix Medicis attribué à Claude SIMON pour son livre "Histoire".
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Qui chantait ceci en 1977? On a tous dans le coeur une petite fille oubliée Une jupe plissée, queue de cheval, à la sortie du lycée On a tous dans le cœur un morceau de ferraille usé Un vieux scooter de rêve pour faire le cirque dans le quartier Et la petite fille chantait (et la petite fille chantait) Et la petite fille chantait (et la petite fille chantait) Un truc qui me colle encore au cœur et au corps Everybody's doing a brand-new dance now Come on babe do the locomotion I know you gonna like it if you give it a chance now Come on babe do the locomotion

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