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Patrick Eudeline - Les Panthères grises - 2017 : Il y a quelques années alors que je voulais me débarrasser de ma collection de rock'n'folk devenue encombrante, un type insista pour m'acheter tous les numéros édités depuis 1992 afin de découper les articles de son journaliste préféré à qui il vouait une véritable dévotion. Ce complétiste reparti de chez moi avec deux valises pleines de magazines et l'air de Bourvil dans « La traversée de Paris ». L'objet de son admiration était vous l'aurez deviné Patrick Eudeline et les 300 euros que me rapporta la transaction firent pour la première fois monter dans mon estime ce critique dont j'avais jusqu'à présent presque toujours ignoré les articles.

La deuxième fois ou le personnage se manifesta à moi se fut sur les réseaux sociaux où loin de l'image bobo-isante et parisianiste que j'avais de lui, je découvris un homme simple capable d'intervenir sur le profil d'illustres inconnus (le miens en l'occurrence) pour éclairer de ses connaissances des débats acharnés sur le rock et ses dommages collatéraux.

« Les panthères grises » sera ma troisième raison d'estimer cet homme et même de devenir sur le tard un de ses fans tant ce livre mérite d'être loué comme il l'est à juste raison par l'intelligentsia underground. Méfiant pourtant devant cette avalanche de critiques dithyrambiques car l'homme trimbale un aréopage de fans hardcores prêt à l'encenser même s'il se contentait d'écrire la composition des gâteaux sur un paquet de Pépito, je décidais quand même d'acheter son ouvrage (au moins vingt ans que je n'avais pas acquis un livre neuf) alléché par le sujet et la hype qui l'accompagnait. Bien m'en a pris, j'ai lu les 170 pages en trois heures avec le même plaisir que lorsque adolescent je dévorais les «Lucien» de Franck Margerin. Ce monde est le miens et même si je ne partage pas leurs constats sur la société actuelle (du moins pas avec la même virulence), j'ai été touché par Guy et Didier qui comme des chevaliers de la table ronde déchus continuent de chercher à travers le rock le Graal de l'éternel jeunesse.

Ce livre qui se veut être celui des illusions perdues est avant tout une formidable galerie de portraits décrivant avec une justesse jubilatoire des gens ordinaires mais au combien attachants. Les musiciens bien sûr mais aussi Mado la tenancière de bouge, Nadire l'ancienne petite frappe du milieu ou Patrick l'insoumis désemparé par la société du ni/ni en construction et qui au comble de l'amertume balancera son prochain comme aux plus belles heures vichyssoises. Tous ces personnages prennent vie sous la plume acérée d'un écrivain qui visiblement les aime comme des parcelles de sa propre vie. Sans spoiler (comme le dirait cette jeunesse tant décriée) l'histoire mine de rien règle un des faits divers les plus pathétique de ces dernières années mettant en scène une icône du vide hollywoodien et sa breloquerie prétentieuse.

Il parait qu'il est difficile de vieillir pour un rocker, Patrick Eudeline prouve que non seulement c'est possible mais qu'en plus on peut le faire avec un panache et une verve magnifiques.
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A plus de 60 piges, Guy le gratteux, Bebel le batteur et Didier le bassiste
ont un peu changé de look et d'allure...
Quelques soucis matériels et sentimentaux en sus, mais encore la pêche,
ils veulent ressusciter leur ancien groupe de rock à l'occasion du mariage du petit fils de Guy, Enzo,
un jeune qui aime plutôt la soupe robomix qu'on lui sert sur le web...
Au détour d'un rade coté Pigalle, ils vont rencontrer Nadir, leur nouvel impresario...
Patrick Eudeline et Virginie Despentes ont un univers en commun,
le rock, le véritable et le sens du rythme  balancés de quelques bons riffs rock'n'roll...
En moins de 200 pages mais à  moins de 200 à l'heure,
sans langue de bois Eudeline trouve les mots pour parler du monde qui part qui en sucette
des conflits des anciens et des modernes,
des rêves des hippies et des geeks,
de politique et de galère,
des quartiers parigots et de ses anciens bistrots, bars en formica disparus du paysage...
et des  nouveaux héros d'aujourd'hui, cuistots sortis tout droit  de la télé réalité ..
Tout est bien balancé à la régie, mon seul bémol si c'en est un
est que je reste un peu sur ma faim.  Comme sur un bon vieux 45tour,
j'aurais aimé une suite en plusieurs volumes dans la vieille veine des vieux fourneaux de Lupano.
Alors siouplait Patrick Eudeline, un autre épisode avec encore plus de bruits !
Les panthères grises...des bêtes sauvages qui ont encore de très beaux restes !

Je remercie Babélio, Masse critique et Les Editions de la Martinière pour cette rentrée littéraire sous le signe du bon vieux rock'n'roll.
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****
Guy, Didier, Bébel, Patrick, Nadire... le temps est passé et ces hommes ont vieilli... de notre monde moderne, ils ne comprennent rien, n'acceptent rien et n'en démordent pas : tout part en cacahuète !!! Pourtant, il faut bien vivre ailleurs que dans le passé. Alors quand une petite étincelle jaillit, même dangereuse, même farfelue, ils la saisissent tous...
Un roman court, drôle, tendre et bien écrit... Que demander de plus en cette rentrée littéraire !! Patrick Eudeline nous offre des personnages attachants, des grands pères comme on en connaît tous, qui nous parlent du temps d'avant, qui nous soutiennent que c'était mieux à leur époque, qui nous jurent qu'on ne sait plus vivre et s'amuser. Des hommes pour qui vieillir est parfois synonime de solitude et d'ennui et qui portent sur notre monde un regard triste. Mais qui croient encore en la puissance des rêves...
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Sentiment mitigé pour ce livre qui retrace une époque que je n'ai pas connue et qui fait oeuvre de peinture sociologique mais un sentiment de "c'était mieux avant" gâche, à mon avis, le plaisir de la lecture.
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Un livre qui commence par "Didier pour la centième fois de l'après-midi reprenait la même ligne de basse." ne peut être qu'excellent. Et effectivement, j'ai adoré le nouveau roman de Patrick Eudeline "Les Panthères grises".

Déjà, Eudeline, avec sa tête de junkie dandy, a une distinction à la Iggy Pop. D'autant plus qu'il est rocker et guitariste et qu'il a écrit sur le rock dans Best puis dans Rock'n Folk. Alors côté musique c'est que du plaisir. En plus il est copain avec Virginie Despentes qui l'a poussé à écrire son premier roman "Ce siècle aura ta peau". Elle a bien fait car il est assez doué.

Dans "Les Panthères grises" (couleur des cheveux obligent) le personnage principal s'appelle Guy et lui ressemble un peu. Il est à la retraite et a du temps. Vieillissant, il a envie de réformer son groupe de rock de jeunesse, les Moonshiners.
Il reprend sa guitare et s'achète du matos pour jouer au mariage de son petit-fils Enzo, avec ses potes Bebel et Didier. Guy regarde le monde d'aujourd'hui avec une nostalgie heureuse ; cette époque où les artistes ne sont ni écrivains ni musiciens mais des stars fabriqués pour le business comme les chefs étoilés des émissions de télé.
Enzo le petit-fils va avoir comme seul objectif d'acheter une maison et un barbecue Weber. Alors quand il pousse son grand-père à lui donner de l'argent trouvant scandaleux qu'à son âge avancé il le dépense dans une guitare, ça pourrait être triste. Mais ça ne l'est pas. C'est même très drôle par moments d'autant plus que l'ancien va dire merde à la jeunesse.
Et quand les vieux rockers ont décidé de ne pas se laisser faire ça donne un livre drôle et émouvant.
Les vétérans lillois, Guy et son copain Didier, le bassiste en déprime, vont fuguer à Paris et participer par hasard à un vol de bijoux. Ils se prennent au jeu immoral et en sont très contents car c'est tout bénef. Eudeline aurait été inspiré par le vol récent de Kim Kardashian. Et c'est vrai que l'actualité est présente dans ce roman réaliste qui a l'avantage de dresser un portrait sociologique des générations Macron avec un regard acerbe et tendre.

Ce livre m'a été offert par les éditions De La Martinière dans le cadre d'une opération masse critique et je les remercie de tout coeur.


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Quelques papys reforment leur groupe, à l'occasion du mariage du petit-fils de Guy, le guitariste. S'oriente-t-on vers une histoire imbibée de rock'n roll ? Que nenni, baby ! le « gang » qu'ils vont finir par rejoindre ne ressemble en rien à une formation guitares / batterie / basse…

Patrick Eudeline (un nom qui me parle en tant qu'ancien lecteur de Rock & Folk) nous offre une sympathique histoire, inspirée par l'actualité récente (et notamment sa rubrique faits divers), bien (trop ?) ancrée dans la France « macronienne ». Celle-ci est truffée de bonnes réflexions sur la société française actuelle, sur le fossé qui sépare les générations, sur l'évolution de Paris et de ses quartiers. Mais aussi sur le temps qui passe, et l'envie d'en profiter encore un peu malgré tout. Et le rock dans tout ça ? Il est évoqué de temps à autre, mais ne constitue pas un thème fort du bouquin.

Je remercie Babelio et les éditions De La Martinière pour l'envoi de ce roman dans le cadre de la récente opération masse critique.
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Eudeline prend le prétexte de raconter cette histoire un peu farfelue de vieux rockers à la ramasse qui décident de faire un casse, pour donner son point de vue sur l'époque actuelle.
Adepte du "c'était mieux avant", Eudeline, que l'on a lu quand on était ado dans Rock & Folk, dézingue pas mal sur les mythologies d'aujourd'hui… parfois à juste titre. même si on sent quand même le mec un peu largué, un peu d'une autre époque, limite « vieux con sectaire » sur certains sujets. Mais son regard nostalgique sur le Paris d'avant, son background, son style "cash", ses anecdotes sur le milieu rendent la lecture de ce livre, où il est finalement assez peu question de rock, plutôt agréable.
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Let me introduce les panthères grises ! The show must go on – ou presque. Guy et Didier ont vu le monde changer, et pas vraiment comme ils l'auraient voulu. A l'heure de la retraite, ils reforment leur groupe de rock, remontent sur scène et… et bien, non, ils n'électrisent pas vraiment les foules, ils animent le mariage du petit fils de l'un d'entre eux, Enzo, et l'on ne peut pas vraiment dire que le jeune homme, tout à la construction de sa vie (poursuite des études, travail, mariage, maison, futur enfant) ait véritablement apprécié le talent musical de son aïeul. Nan, il l'enverrait même bien en maison de retraite, et fissa, voir même plus, pour ses velléités musicales, prémices de la démence pour lui. Vous l'aurez compris, les liens familiaux sont un peu distendus. Au milieu, la fille de Guy apparaît comme le symbole de notre époque : infirmière, dépressive dans un milieu hospitalier en déliquescence, elle n'a pas (plus ?) la force de se lancer dans une aventure professionnelle en solo.
Bref, tout ne va pas bien dans le meilleur des mondes, même Guy se fait l'effet d'être devenu ce qu'il redoutait le plus : un réac. de l'autre côté, nous trouvons Patrick, professeur oui, mais surtout bohème qui s'est laissé porter par les événements et qui aujourd'hui voudrait agir, accomplir quelque chose, voir bouger la société. Nadire, enfin, et madame Mado, sa compagne, tiennent tous les deux un café à Pigalle, un café « comme avant », loin de la gentrification du quartier (j'ai pensé à la chanson de Georges Ulmer en lisant la description du quartier, de leur café). Ancien braqueur, un peu flambeur, Nordine s'ennuie un peu. Alors quand une occasion se présente, presque sur un plateau d'argent,il veut renouer avec son passé. A condition de trouver des personnes prêtes à l'accompagner dans son aventure. Je vous laisse deviner de qui il s'agira.
Oui, le roman s'inscrit dans l'actualité, brocardant au passage les starlettes et leurs admirateurs. Anecdotique ? Pas vraiment, plutôt une radiographie pas très optimiste de notre société frileuse. le livre se clôt, tout de même, sur une note d'espoir. Reste à faire réellement bouger les choses.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Ils ont soixante ans et plus beaucoup de scènes underground à électriser. Reformer le groupe de rock'n'roll de leurs vingt ans le temps du mariage de l’un de leurs petits-fils, c’est pas vraiment ce qu’on pourrait appeler un grand rêve. Mais c’est le seul qu’il leur reste. Les panthères ont blanchi, les panthères tournent en rond Jusqu’au jour où .........
Que faire de ce monde qui les attend ?
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Observations sociologiques à la Houellebeq, gouaille façon Audiard, ce livre du rock critique P. Eudeline est un beau mélange au service d'une histoire qui rappelle celle d'une star mondiale, détroussée dans son hôtel parisien.

Les descriptions du 9ème arrondissement de Paris et de son évolution sont belles et nostalgiques, elles renvoient aux article qu'il écrit depuis trois mois dans Rock'n'Folk sur les boîtes (Drugstore, Gibus...) qu'il a bien connues.
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