Ceci, n'est pas vraiment une critique mais le point de départ d'une réflexion sur la "paralysie du sommeil" dont il est question dans ce -très bon, quoique trop léger- roman de
Patrick Eudeline :
« Il fallait qu'il hurle. Oui, qu'il hurle et que ce soit ce cri qui le réveille. (…) Ce n'était qu'un rêve et c'était encore pire : un de ces songes éveillés, un rêve lucide, avec plein de niveaux de conscience, apnées terribles encastrées et successives, anneau de Moebius de bad trip psychédélique.(…) Ils étaient parvenus au pied de son lit. Et, soudain, il les sentit s'effondrer sur lui, comme ces incubes de légende qui vous étouffent dans votre sommeil. Douloureusement. Un poids sur le coeur et le plexus, qui le paralysait. Comme s'ils allaient l'étrangler. Non, c'était plus subtil : ils l'enchâssaient. Et lui devenait, dans sa terreur, comme une de ses statues de pierre ou de sel, à jamais tétanisées dans un cri final. Alors, oui, il lui fallait hurler. Pour ranimer son corps. Hurler à s'en dézinguer la mâchoire. »
C'est par ces mots que commence le roman «
Soucoupes Violentes » de
Patrick Eudeline. Je ne sais ce que les lecteurs ont compris de ces lignes en les lisant ici ou, il y a quelques années, directement dans le roman d'Eudeline. Je ne sais ce que tout cela évoque en vous et s'il est question ici d'un simple rêve un peu particulier ou d'une touche fantastique introduisant le récit. Les Succubes et autres Incubes évoqués sont des démons dont l'étymologie remonte jusqu'aux premiers siècles de la civilisation mésopotamienne. le roman s'intitule «
Soucoupes violentes » et traite d'un gourou plus ou moins autoproclamé. Facile, donc, de ranger le livre dans la grande bibliothèque des littératures de l'imaginaire et de lire ces lignes avec l'insouciance qui accompagne généralement ce genre de lecture.
Mais, j'ai eu un choc violent, moi, en lisant ce paragraphe il y a 5 ou 6 ans. J'ai lu et j'ai relu ces lignes, ces trois ou quatre lignes, une journée entière. Pour la première fois depuis que j'étais victime de ce que je connaitrais plus tard sous le nom de Sleep Paralysis (SP), j'avais une trace tangible que je n'avais pas perdu la tête, quelques mois plus tôt, lorsque j'eu la sensation, une nuit, d'être violement paralysé dans mon sommeil par une force inconnue. Cette expérience a commencé en plein milieu d'une nuit anodine par une vision terrifiante alors que, réveillé par le son d'une musique étrange qui semblait envahir toute ma chambre, je levais la tête pour savoir d'où elle pouvait bien venir. J'ai voulu me lever mais je n'ai pas pu. J'étais bloqué dans mon lit, cloué à mon matelas. Quelqu'un ou quelque chose appuyait de toutes ses forces sur ma poitrine. Impossible de lever mes bras, que j'agitais pourtant vainement en l'air. Puis je me suis reveillé. Une seconde fois. Dans mon monde, cette-fois ci, un monde où mes deux chats dormaient sur mon lit. Précisons tout de suite que je ne crois pas aux démons. Je me bats tous les jours avec l'idée et le concept de Dieu et de diable mais je ne crois pas tout à fait aux démons. Une nuit, puis quelques autres plus tard j'ai été persuadé de les voir, ou plutôt, de les sentir autour de moi. Cet article en est l'histoire, mais je ne crois pas à l'existence des démons.
La suite, if you dare, sur le blog ci-dessous.