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EAN : 9782246642312
296 pages
Grasset (14/04/2004)
3.94/5   8 notes
Résumé :

" On pourrait dire que c'est l'histoire d'un jeune glandeur qui devient gourou-star des médias. Et que c'est l'occasion d'une charge terrible, une vision du siècle nouveau et de l'époque. Gravement décadente, la vision. Bien sûr. On pourrait dire aussi que le sujet du livre, c'est l'occultisme, ou les extraterrestres, voire le chamanisme. Notre jeune ami a des flashes, rencontre ses héros morts dans la vraie vie, se croit d&#... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ceci, n'est pas vraiment une critique mais le point de départ d'une réflexion sur la "paralysie du sommeil" dont il est question dans ce -très bon, quoique trop léger- roman de Patrick Eudeline :

« Il fallait qu'il hurle. Oui, qu'il hurle et que ce soit ce cri qui le réveille. (…) Ce n'était qu'un rêve et c'était encore pire : un de ces songes éveillés, un rêve lucide, avec plein de niveaux de conscience, apnées terribles encastrées et successives, anneau de Moebius de bad trip psychédélique.(…) Ils étaient parvenus au pied de son lit. Et, soudain, il les sentit s'effondrer sur lui, comme ces incubes de légende qui vous étouffent dans votre sommeil. Douloureusement. Un poids sur le coeur et le plexus, qui le paralysait. Comme s'ils allaient l'étrangler. Non, c'était plus subtil : ils l'enchâssaient. Et lui devenait, dans sa terreur, comme une de ses statues de pierre ou de sel, à jamais tétanisées dans un cri final. Alors, oui, il lui fallait hurler. Pour ranimer son corps. Hurler à s'en dézinguer la mâchoire. »

C'est par ces mots que commence le roman « Soucoupes Violentes » de Patrick Eudeline. Je ne sais ce que les lecteurs ont compris de ces lignes en les lisant ici ou, il y a quelques années, directement dans le roman d'Eudeline. Je ne sais ce que tout cela évoque en vous et s'il est question ici d'un simple rêve un peu particulier ou d'une touche fantastique introduisant le récit. Les Succubes et autres Incubes évoqués sont des démons dont l'étymologie remonte jusqu'aux premiers siècles de la civilisation mésopotamienne. le roman s'intitule « Soucoupes violentes » et traite d'un gourou plus ou moins autoproclamé. Facile, donc, de ranger le livre dans la grande bibliothèque des littératures de l'imaginaire et de lire ces lignes avec l'insouciance qui accompagne généralement ce genre de lecture.

Mais, j'ai eu un choc violent, moi, en lisant ce paragraphe il y a 5 ou 6 ans. J'ai lu et j'ai relu ces lignes, ces trois ou quatre lignes, une journée entière. Pour la première fois depuis que j'étais victime de ce que je connaitrais plus tard sous le nom de Sleep Paralysis (SP), j'avais une trace tangible que je n'avais pas perdu la tête, quelques mois plus tôt, lorsque j'eu la sensation, une nuit, d'être violement paralysé dans mon sommeil par une force inconnue. Cette expérience a commencé en plein milieu d'une nuit anodine par une vision terrifiante alors que, réveillé par le son d'une musique étrange qui semblait envahir toute ma chambre, je levais la tête pour savoir d'où elle pouvait bien venir. J'ai voulu me lever mais je n'ai pas pu. J'étais bloqué dans mon lit, cloué à mon matelas. Quelqu'un ou quelque chose appuyait de toutes ses forces sur ma poitrine. Impossible de lever mes bras, que j'agitais pourtant vainement en l'air. Puis je me suis reveillé. Une seconde fois. Dans mon monde, cette-fois ci, un monde où mes deux chats dormaient sur mon lit. Précisons tout de suite que je ne crois pas aux démons. Je me bats tous les jours avec l'idée et le concept de Dieu et de diable mais je ne crois pas tout à fait aux démons. Une nuit, puis quelques autres plus tard j'ai été persuadé de les voir, ou plutôt, de les sentir autour de moi. Cet article en est l'histoire, mais je ne crois pas à l'existence des démons.
La suite, if you dare, sur le blog ci-dessous.
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Roman sur la génération pré-2000, Soucoupes violentes se veut cinglant, désabusé, blasé, cynique, à prendre à la fois au premier, deuxième et troisième degré. Un condensé ironique de tout le fatras New Age, des préceptes religieux catholiques, de l'invasion extraterrestre, en passant par le matin des magiciens et tous les Aventure Secrète, rouge et or. le sujet est bien maîtrisé, l'humour mordant, et le bug de l'an 2000 n'a pas dit son dernier mot.

Mais c'est aussi et surtout un livre qui se fout de la gueule des médias, de la génération télé-réalité, des people, des présentateurs télé, des comiques... et qui se place juste dans l'explosion du phénomène Internet, de la capacité à générer des informations, de ce qui peut être à la fois la meilleure et la pire chose pour la culture. le vivier infernal des théories du complot.

J'ai vraiment dévoré ce livre, qui a su toucher pile là où il faut. Patrick Eudeline en fait des caisses, mais ça marche à fond. le personnage, anti-héros absolu, mais aussi nouveau messie, est complètement antipathique mais aussi très drôle à sa façon. Tous les personnages, d'ailleurs, sont super caricaturaux, juste histoire d'enfoncer le clou. Au final, l'auteur se débrouille assez bien pour que son récit puisse plaire à la fois à ceux qui sont plongés dans la marmite quand ils étaient petits et à ceux qui les regardent en souriant en coin.

(voir la critique intégrale sur le blog)
Lien : http://lecombatoculaire.blog..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il fallait qu’il hurle. Oui, qu’il hurle et que ce soit ce cri qui le réveille. (…) Ce n’était qu’un rêve et c’était encore pire : un de ces songes éveillés, un rêve lucide, avec plein de niveaux de conscience, apnées terribles encastrées et successives, anneau de Moebius de bad trip psychédélique.(…) Ils étaient parvenus au pied de son lit. Et, soudain, il les sentit s’effondrer sur lui, comme ces incubes de légende qui vous étouffent dans votre sommeil. Douloureusement. Un poids sur le cœur et le plexus, qui le paralysait. Comme s’ils allaient l’étrangler. Non, c’était plus subtil : ils l’enchâssaient. Et lui devenait, dans sa terreur, comme une de ses statues de pierre ou de sel, à jamais tétanisées dans un cri final. Alors, oui, il lui fallait hurler. Pour ranimer son corps. Hurler à s’en dézinguer la mâchoire.
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Et puis il se souvint d'une phrase de Jodorowski. Cet homme-là n'était certes pas la moitié d'un imbécile. Non, sacrés films, fameuses BD : il savait de quoi il parlait, on pouvait lui faire confiance. Et il avait lâché, tout récemment, quelque chose comme : « Tous les films d'Hollywood, du Seigneur des Anneaux à X-Men ou Men in black, des séries comme X-files ou Buffy, tous les jeux vidéo, et puis tous ces livres, d'Harry Potter à Anne Rice... Tout cela n'avait bel et bien qu'un but inconscient, préparer l'humanité à la venue des extraterrestres. Eux-mêmes nous y aident. C'est la prochaine grande aventure humaine. »
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Pas étonnant qu'il y ait partout sur cette foutue terre des statues de dieux, des clubs de spirites, des bibliothèques entières consacrées à l'occultisme, à la théosophie ou aux petits hommes verts. Tout valait mieux que cela. N'importe quel mensonge était bon à prendre, la plus absurde et obsolète des constructions mentales. Pourvu que cela fasse oublier la mort. Et la fuite du temps.
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Il était d'une génération qui n'avait eu, à quinze ans, que le spectre du sida et l'obsession du chômage comme avenirs proposés. Il était d'une génération sacrifiée, ou perdue. Qui ne pouvait vivre que dans l'adulation vaine de héros désormais morts ou trop vieux, Bowie ou Visconti, Godard ou les Stones, et l'évocation d'époques révolues.
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L'Internet, qui collectait, façon papier tue-mouches, tout ce qui pouvait traîner dans l'inconscient collectif, lui était apparu comme une version moderne, sophistiquée et - disons le mot - crédible des tables tournantes et du oui-ja. Dans ce chaudron de sorcière démesuré, venaient forcément se touiller toutes les vibes, frissons, synchronicités, égrégores et latences médiumniques de l'époque. Un piège à astral et dimensions parallèles. Tous les possédés dans son genre devaient s'y connecter et y accumuler leurs pouvoirs.
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Vidéo de Patrick Eudeline
Isabelle Duquesnoy, "L'Embaumeur". Patrick Eudeline, "Les panthères grises". Pascale Lécosse, "Mademoiselle, à la folie !".
Une rentrée littéraire sous habits rouges...
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