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Critique de Allantvers


Lire Jeffrey Eugenides me fait un peu le même effet que Jonathan Franzen : celui d'un voyage au long cours en bateau, à savourer lentement.

J'ai longtemps hésité devant celui-là, un peu rebutée par un pitch pas très sexy ("Mitchell aime Madeleine qui aime Leonard sur un campus américain en lisant Derrida") mais une fois les amarres largués, ce fut un superbe moment de lecture.

Après un démarrage un peu poussif, on atteint la pleine mer et là, le vent dans les voiles, on se laisse porter par la plume étonnante de maîtrise et d'humour d'Eugenides, on s'attache aux pas de ces trois jeunes gens sur leurs débuts de chemins de vie respectifs au sortir de l'université :

Voyage initiatique pour Mitchell l'amoureux malheureux, habité de questionnements religieux ; embardées romantiques pour Madeleine, dont le côté fille à papa très WASP énerve gentiment; démarrage impossible pour Leonard, personnage solaire et douloureux plombé par une maniaco-dépression décrite avec un réalisme stupéfiant.

Les scènes de vies s'enchainent avec des aller-retours dans le temps qui donnent du nerf et du sens, et dans lequel le sujet du mariage, thème central du livre, vient s'imbriquer bien plus subtilement qu'à première vue.

Je n'ai qu'un seul regret après cette belle lecture, c'est de n'avoir plus qu'un seul roman (Virgin suicides) à lire de cet auteur qui écrit trop peu!
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