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Voilà une tragédie d'Euripide que je n'ai vraiment pas appréciée. Loin, très loin du niveau de celles qui savent encore faire mouche de nos jours et que je prends plaisir à lire.
Ici, il nous rebat les oreilles avec un même et unique leitmotiv tout au long de la pièce, à savoir, le devoir d'allégeance aux dieux. Certes, ce thème est plutôt courant dans la tragédie grecque, je pense notamment à l'Ajax de Sophocle, mais qui lui jouissait d'une épaisseur allant bien au-delà de cette seule dimension.
Le titre doit vous donner une indication sur le dieu qui présentement se sent offensé, j'ai nommé Dionysos (Bacchus pour les Romains), le dieu du pinard, fils de Zeus et ayant grandi au creux de sa cuisse (pas besoin d'être sorti de la cuisse de Jupiter pour savoir ça).
Et donc, v'là t'y pas que le vilain Penthée, tout roi de Thèbes qu'il est, refuse de célébrer la gloire du dieu des pochetrons, lui dénie son statut de dieu, interdit qu'on se rende à sa fête (les bacchanales) et menace même explicitement les femmes (les bacchantes) qui oseraient braver l'interdiction de culte, et bla, bla, bla…
… et beaucoup de bla, bla, bla plus tard, le dieu, il est le plus beau le plus fort, l'outrecuidant, il est trucidé, la famille du roi, elle est bannie, et vous autres, ne vous avisez surtout pas de ne pas faire allégeance au dieu de la bibine, sans quoi, il vous en cuira.
Super ! quel puissant message d'édification des foules monsieur Euripide ! Pour le coup, les pédagogues grammairiens d'Hadrien qui se sont permis de faire disparaître plus de 80 % des tragédies de Sophocle, Eschyle et Euripide auraient bien pu la faire passer à la trappe celle-là car j'imagine qu'ils en ont sabrées d'autrement plus savoureuses.
Mais voilà, l'histoire est l'histoire et elle a ceci d'agaçant qu'on ne peut pas la refaire. Donc nous voilà avec ces Bacchantes entre les mains, une pièce, il est vrai, pas si fondamentalement différente des autres tragédies qui nous sont parvenues, mais dont le thème et la portée revêtent à mon sens un très faible intérêt de nos jours, sauf à titre paléo-ethographique.
Le seul point annexe qui m'a paru digne d'être mentionné est la raison pour laquelle Dionysos n'est pas de suite reconnu comme un dieu véritable. Certes il est issu d'une simple mortelle, mais là ne me semble pas être la principale cause de sa relative exclusion. Il est aussi et surtout étranger, originaire de l'actuelle Turquie, alors que nous sommes en terre grecque.
Intéressant d'un point de vue de la constitution de l'arsenal mythologique grec qui ressemble à une mosaïque de croyances issues des différentes parties de la zone hellénistique et qu'on s'est efforcé de faire concorder dans un ensemble (presque) cohérent. D'où également les divers noms dont sont affublés les dieux. Ici, Dionysos (aussi nommé Bacchos, Pyrigénès ou Pyrisporos) semble bien être l'héritier d'une tradition et d'un culte asiatique bricolé et intégré tardivement à la mythologie fondatrice grecque.
Donc pour en finir avec ces Bacchantes, si vous souhaitez lire une tragédie d'Euripide, je ne vous conseille en aucun cas celle-ci, à moins que vous ne fassiez une thèse sur la tradition viticole dans le bassin méditerranéen au premier millénaire avant notre ère, en tout cas, c'est mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
Pardon Euripide d'être née vingt-trois siècles trop tard pour pouvoir apprécier votre pièce à sa juste valeur.
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Une très bonne pièce qui nous montre jusqu'où peuvent aller les pouvoirs et la sournoiserie d'un dieu.

Le dieu en question est Dionysos. Un petit rappel, réalisé d'ailleurs dans la pièce, sur sa naissance. Il est fils de Zeus et de Sémélé, fille de Cadmos le fondateur de Thèbes où se passe l'action. Héra, déguisée et toujours dévorée de jalousie, parvient à convaincre Sémélé enceinte de demander à Zeus de se révéler à elle dans toute sa splendeur. Elle est littéralement grillée par la splendeur divine. Mais l'enfant s'en sort et termine sa gestation dans la cuisse de Zeus. Adulte il voyage beaucoup en Orient, y développant son culte, un culte extatique essentiellement féminin et potentiellement violent.
Il finit par revenir à Thèbes pour y installer son culte. Il est accompagné des Ménades qui sont ses adoratrices venues d'Orient et qui font office de choeur. Au début de la pièce, les thébaines devenues Bacchantes se sont éloignées de la ville pour se lancer dans une bacchanale échevelée qui ferait passer nos rave-party pour des thés dansant. Les videuses ne laissent pas passer les hommes.

Euripide sort des sentiers battus en utilisant Dionysos comme un véritable acteur de la pièce, déguisé en chef des Ménades. Il affronte la colère du roi de Thèbes, Penthée, révulsé par les excentricités orgiaques dans lesquelles la bacchanale entraine les thébaines (dont sa mère et ses tantes) et décidé à ramener l'ordre. L'auteur lance le dieu dans une manipulation mentale du roi de toute beauté. le pauvre mortel n'a aucune chance.
Pourtant Penthée est sûr de son droit. Il veut ramener l'ordre et la tradition. Il n'estime pas faire un sacrilège dans la mesure où il ne croit pas que Dionysos soit vraiment le fils de Zeus. Ne pas voir sa cité partir en vrille est un objectif légitime. Mais son incroyance est un risque mortel en l'occurrence. Dionysos va d'abord prouver sa force en faisant s'effondrer le palais. Puis – toujours déguisé – montre plus d'esprit collaboratif auprès du roi et lui propose d'aller discrètement jeter un oeil à cette bacchanale. En fait il le manipule, instillant une curiosité perverse en lui. La transition dans le texte est brutale ; on a l'impression qu'un autre homme occupe le corps de Penthée.

La tragédie arrive à son terme. Perdues dans l'illusion béate, les bacchantes repèrent Penthée qui les observe (Dionysos y veille) et le déchiquettent en morceaux. Sa propre mère Agavé rapporte sa tête à Thèbes sans même se rendre compte de ce qu'elle a fait.
Dois-je considérer le message d'Euripide comme un avertissement envers ceux qui manquent de piété ? Que la raison et l'ordre ne doivent pas primer sur le culte ? C'est un message que je ne suis pas prêt à accepter (mais l'auteur ne s'adressait pas à un homme de mon temps). Si le message est de montrer la puissance divine comme quelque chose d'incommensurablement supérieur à l'imagination humaine, je suis en revanche assez d'accord. Si le message est de se méfier des manipulateurs et des populistes, j'adhère tout autant.
On le voit, on peut débattre sur les implications de cette pièce. Ceci dit, abordez simplement le texte pour lui-même et appréciez. Cela vaut déjà la peine.
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Peut-être la dernière pièce de l'auteur, représentée après sa mort, elle pourrait avoir été écrite en -406.

Nous sommes à Thèbes, patrie de Sémélé, mère de Dionysos. le jeune dieu vient d'arriver dans la ville de sa mère, décidé à se venger de la famille maternelle. Il impute deux crimes à ses parents humains : avoir douté de la relation de Sémélé avec Zeus, dont il est le fruit, et le refus de l'honorer comme un dieu. Si Cadmos, son grand-père, et Tirésias, le devin, sont prêts à se convertir à son culte, Penthée, le fils de la soeur de Sémélé, et roi actuel de la ville, s'y oppose formellement. Dionysos a inspiré de frénésie les femmes de la ville, qui se sont transformées en Bacchantes, et qui ont fuit la ville pour s'adonner au culte du dieu ; les deux tantes de Dionysos sont du groupe. Penthée ordonne de les ramener et des les emprisonner, il commande également d'emprisonner Dionysos. Ce dernier prend l'allure d'un homme, d'un prêtre du culte. Il se laisse arrêter, tout en délivrant les Bacchantes. Il provoque Penthée, et lui fait perdre en partie l'esprit, le poussant à se déguiser pour aller épier les Bacchantes. Dionysos s'arrange pour qu'elles le découvrent, et prises de folies, le mettent en pièces, Agavé portant en trophée la tête de son fils. de retour à la ville, Agavé retrouve ses esprits et réalise l'horreur de la situation.

Pièce ambiguë, qui a donné lieu à des interprétations diverses, voire contradictoires : pour certains elle aurait marqué un retour d'Euripide vers une foi affirmée, pour d'autres au contraire, elle peut être lue comme une dénonciation de la cruauté divine.

La trame de la pièce est simple et linéaire (ce qui n'est pas toujours le cas chez Euripide), nous suivons le destin tragique de Penthée jusqu'à la catastrophe annoncé. le roi est très terre à terre, il refuse le mystère, la folie sacrée, tout ce qui pourrait être de l'ordre du désordre, un fonctionnement en dehors des lois, en dehors du raisonnable et de l'immédiatement saisissable. Quelque part, le divin.

Dionysos est une figure complexe. Déjà en prenant l'apparence d'un homme, en se dépouillant de sa divinité, pour mieux affirmer sa puissance et sa nature divine. Il s'applique, sans aucune passion apparente, à démontrer l'impuissance du pouvoir et de la raison humaine face à un dieu. Il déclenche la fureur, la folie, provoque l'aveuglement et un manque de discernement, et fait des hommes (ou femmes) eux-mêmes leurs propres bourreaux, exécutant les sentences qu'il a prononcé contre eux.

La pièce comporte aussi des aspects comiques : Cadmos, Tyrésias, et plus tard Penthée déguisés en Bacchantes par exemple. Un comique qui au final est cruel ; c'est en prenant l'apparence d'un adorateur de Dionysos que Penthée court à sa perte.

Le choeur est composé de Ménades lydiennes, il doit donc être inspiré par le dieux, le texte qu'il chante est un rituel en somme, ce qui fait revenir le théâtre à son origine religieuse, liée à Dionysos, justement. La mort de Penthée a presque le caractère d'un sacrifice, cruel, mais nécessaire à l'ordre du monde.

Un texte vertigineux.
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Evohé ! Evohé !
Crient-elles,
Les Bacchantes,
Lors des
Mystères, mystères de Dionysos
Io, Io, métamorphosée,
en génisse
Europe, Europe, enlevée,
par le père de Bacchus,
Par Zeus !
Cadmos, le frère d'Europe,
part à sa recherche
ne la trouve pas
et fonde une ville
là où se couche une génisse
Il sacrifie la jeune vache
après avoir combattu le dragon
il sème les dents,
érige les murs de Thèbes
et mène sa vie
jusqu'à la naissance de ses filles
qui deviendront
pour certaines d'entre elles
les Bacchantes.
L'une de ses filles Sémélé,
séduite par Zeus, elle aussi,
portera en son ventre Dionysos
qui sortira de la cuisse de son père.
Dionysos, fils de Dieu,
souhaite qu'on l'adore comme tel,
qu'on s'enivre, qu'on se réjouisse,
qu'on danse,
mais les tantes du dieu refusent le culte de
cette religion naissante.
Elles seront condamnées à l'adorer,
tel le veau d'or,
à la folie,
et l'une d'elles tue son propre fils lors des transes
célébrées en l'honneur du dieu,
le prenant pour un lion.
Penthée s'était pourtant réfugié en haut d'un arbre,
sur les conseils du dieu lui-même,
mais les Bacchantes ont une force herculéenne,
elles déracinent l'arbre
et démembrent Penthée
comme elles le font
avec les vaches
qu'elles déchirent à mains nues.
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Cri de bacchantes... un classique des mots croisés en 5 lettres...

Difficile de "juger" une pièce qui a plus de 2000 ans. Il faudrait le faire à l'aune de la situation d'alors et non en fonction de notre société actuelle. Si on fait cela, on va voir du "me too" ou du "dégage ton porc", ou même les femens qui débarquent en agitant leurs... hum, en agitant leurs pancartes... enfin, bref... je ne pense pas qu'Euripide se place dans un tel contexte moderne.

Mes connaissances historiques ne me permettent pas de voir où Euripide veut en venir en plaçant l'action dans Thèbes où Dionysos revient, réclamant une reconnaissance qu'il pense mériter, car il est dieu, héritier de Zeus, après tout... Les Thébains, par la voix de Penthée, lui reprochent de pervertir les femmes (mères, filles, soeurs...) en leur faisant découvrir les plaisirs de la chair (et plus largement une forme d'émancipation)... Et Dinoysos va se moquer de Penthée en le déguisant en femme pour qu'il meure sous les coups de sa propre mère, pensant tuer un jeune lion.

Je ne pense pas (mais je peux me tromper) que la clé de la pièce réside dans le fait d'accepter la domination ou la présence des dieux. C'est un drame profondément humain qu'Euripide nous montre, à mon avis. Il y a un jeu de pouvoir qui se tisse entre les membres d'une même famille. Entre intérêt personnel et raison supérieure, les motivations de chacun sont très souvent obscures.

Entre élucubration avinée et délire psychotique, on a nettement l'impression que les bacchantes ne consomment pas que le jus de la treille...

Ah oui, le cri des bacchantes, c'est EVOHE.
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Thèbes n'a pas reconnu Dionysos : elle n'a pas cru sa mère, Séléné, qui disait être enceinte de Zeus, pensant qu'elle se vantait pour dissimuler un banal adultère. Quand Dionysos revient sous forme humaine, Thèbes ne le reconnaît toujours pas comme dieu : il vient d'Asie avec son culte et ses pratiques. C'est en effet un culte oriental, à mystère, qui nécessite d'être initié. C'est donc une intrusion de pratiques barbares – dans le sens d'étrangères – dans la cité. Ainsi, ce culte prône une inversion des valeurs et des normes : les vieillards se mettent à danser, les femmes abandonnent leur métier à tisser et l'intérieur retiré du foyer pour se livrer à des danses impudiques dans les montagnes, l'homme qui les mène est d'une beauté trop féminine pour être appréciée par un homme grec, il s'écarte de la norme. Ces inversions viennent de la consommation de vin, le don – ou la malédiction – que Dionysos a apporté aux hommes. Car, loin de la modération prônée lors des banquets civiques, entre citoyens, ce sont les femmes qui le boivent, qui en boivent beaucoup et pur, c'est-à-dire sans le couper avec de l'eau. L'ivresse est donc d'autant plus forte.
C'est le vin et les illusions qu'il provoque qui fait perdre la tête à ces femmes, jusqu'à ce qu'une mère déchire à mains nues son propre enfant – le récit est violent.
Oui, Dionysos est un dieu cruel, un dieu du désordre voire du chaos qui bouscule et renverse l'ordre établi. Mais les Grecs doivent accepter cette part de chaos, puisqu'il leur donne le vin et le plaisir des sens. Une marge de folie est acceptable, à condition qu'elle soit contrôlée, et qu'elle soit périphérique : les danses – les transes – et les mystères se font « sur la montagne », pas dans la cité elle-même, pas sur la colline sacrée à côté du temple d'Athéna par exemple. C'est ce que pourrait suggérer les deux vieillards, les deux politiques : ils ne se sont pas convertis pour éprouver du plaisir, mais pour contrôler de l'intérieur ce nouveau culte afin d'en limiter les débordements.
Je remercie l'émission « Quand les dieux rôdaient sur la terre » de France Inter qui donnait des éléments d'interprétation.
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J'ai d'abord vu la pièce au théâtre. Donc c'était sympa de la lire ensuite, cela a plus facilement fait écho. Et bien sûr, c'était beaucoup plus simple au niveau compréhension. Pas sûre qu'il faille commencer par ce texte d'Euripide sinon…

Certaines critiques de la société et des hommes m'ont paru bien contemporaines. Comme quoi, on n'a rien inventé…

J'ai détesté Dionysos, ce dieu terrifiant, capricieux qui tue ceux qui ne le louent pas. En même temps, ces dieux grecs ne sont-ils pas tous comme cela… ? de plus, je n'aime pas spécialement son côté "sympathique" non plus à Dionysos : danser en mode transe et boire à outrance , orgies à gogo… Un peu trop trash à mon goût.

En résumé, je suis ravie d'avoir vu et lu ma première pièce de tragique grec, j'ai l'impression d'avoir grandi culturellement, d'avoir découvert quelque chose. Je ne regrette tellement pas, mais je n'ai pas l'impression que c'est la meilleure pièce grecque…

~ Challenge multidéfis 18 : jamais cru lire cet auteur
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En introduction, un beau texte de Jean-Daniel Magnin sur la traduction, sur sa traduction de ce texte - une traduction qui respecte, reprend, fait vivre l'emportement du Dieu, qui file et frappe, face auxquelles les forces de la sagesse et de Penthée sont inutiles, et, pire, bien entendu, dangereuses - Tirésias le disait bien : se soumettre aux dieux (et Kadmos : c'est salutaire politiquement pour la gloire de la ville, sage ou non). Et la violence, le jugement intégriste sont un mal.
Une traduction qui donne la saveur, la jeunesse, la poésie forte, du texte.
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- LES BACCHANTES-

Après avoir vue une sculpture sur les Bacchantes aux musée d'Orsay, je décide de lire l'oeuvre, c'est une histoire assez intéressante sur le dieux Dyonisos et de sa soif de vengeance sur son cousin. C'est une tragédie qui nous montre un personnage sans foi, sans moral...

C'est assez commun des tragédie grecque surtout quand cela s'adresse au dieux.

Carlaines
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Cette tragédie m'a laissé perplexe dès le départ. Je ne comprenais pas la logique de la pièce. Dionysos arrivant avec ses Bacchantes à Thèbes comme un retour aux sources, était mal accueilli par son roi Penthée, jeune arrogant fustigeant ce dieu dévergondé et indécent, présentant un danger pour les bonnes moeurs des thébains. Mais Penthée est bien le seul à s'opposer à ce fils de Zeus. Cadmos, le grand-père, accompagné du vieux devin Tirésias, comme des images du respect des traditions, ouvrent la pièce habillés pour les célébrations. On apprend ensuite que la mère de Penthée, Agavé, est avec ses soeurs sur la montagne Cithéron pour fêter dignement le dieu Bacchos. Pourtant, Dionysos riposte à l'accueil de Penthée de manière disproportionnée en punissant tout le monde. Ce qui ne paraît pas cohérent avec la ligne édifiante, qui rappelle fortement celle de l'Ancien Testament, que semble dessiner cette curieuse tragédie : les impies seront châtiés, seuls les purs obtiendront la paix. C'est alors qu'en lisant la critique de Slava sur l'origine dionysiaque de la tragédie, j'ai pu lire cette pièce comme un dernier hommage, un chant du cygne d'Euripide avant sa mort, à l'art tragique. Une défense et illustration face à d'éventuels censeurs de ces représentations théâtrales où l'on chantait, dansait, déclamait des vers, où les acteurs se travestissaient puisque les femmes ne pouvaient pas monter sur scène, d'une manière identique aux rituels dionysiaques, Euripide prenant soin de montrer le dieu de la tragédie comme beau, fort et serein, mais terrible lorsqu'on s'oppose à lui. L'art comme une nécessité, un besoin vital à préserver.
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