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EAN : 9782361833152
176 pages
Les Moutons Electriques (17/02/2017)
4.38/5   12 notes
Résumé :
Depuis la mort du dieu de l’Équilibre, le chaos ne cesse d'augmenter.

À Okkia, il engendre des spectres, êtres monstrueux qui se nourrissent des humains. Les pompiers régulent la menace de leur mieux, mais ils arrivent trop tard pour sauver la famille d’Anielle. Unique rescapée, la jeune femme décide de rejoindre leur rang pour lutter à son tour contre incendies, tempêtes surnaturelles et créatures dangereuses.

Mais ses origines pèsent ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
[...] Bien sûr, une chronique n'en serait pas une sans un pitch, et celui-là n'est pas évident.

Dans un tissu de mondes interconnectés, dit Sphères, Okkia est une cité à part. Cité des Dieux par son histoire, elle est aujourd'hui en proie à des difficultés magiques aux conséquences importantes. En effet, un dérèglement cyclique des flux chromatiques, sortes de composantes d'une même énergie magique qui habite tout le vivant, entraîne l'apparition de créatures dangereuses, les spectres. le Seuil, un portail permettant à la Sphère dans laquelle se situe Okkia de communiquer avec les autres, s'est abruptement fermé. Les Veilleurs, chargés de… bah de veiller à ce que tout se passe bien à l'échelle des flux et du Seuil, se trouvent malgré eux dans une position difficile et cherchent à résoudre le problème.

C'est l'intrigue magique.

Oui, non, parce que j'ai pas fini en fait. Les troubles magiques, la recrudescence des apparitions de spectres et les conséquences économiques qui en découlent favorisent une certaine instabilité politique. L'héritière du précédent régent, aujourd'hui exilé suite à un changement de régime politique, entend bien profiter de cet état de fait pour renverser la chancellerie en place et reprendre sa place légitime sur le trône. Se faisant, elle emploie ses talents et ceux de ses alliés à leur pleine mesure.

C'est l'intrigue politique.

Enfin, les Pompiers, un corps de fonctionnaires, chargés de la protection contre les incendies mais aussi contre les spectres, doivent faire feu de tout bois suite aux coupes budgétaires (bah si, vous savez bien, du fait de la fermeture du Seuil). Dans un contexte particulièrement tendu, ils recueillent une jeune fille dont la famille a été décimée par une attaque de spectres.

Son nom, c'est Anielle, et c'est le point de départ de l'intrigue tout court.

Vous pouvez d'ores et déjà vous en douter à ce stade, mais l'univers et la narration sont denses. Pour autant, l'autrice, Eva Simonin, parvient le tour de force de plonger son intrigue dans un univers riche et vivant sans jamais la rendre lourde ou inutilement descriptive.

Et pourtant, les nombreuses bribes d'univers distillées au compte-goutte (enfin plutôt à l'arrosoir, du coup) sont autant d'os tendus aux lecteurs affamés qui se délecteront de l'amour manifeste que porte à ce monde sa créatrice. Tout, et j'insiste sur ce point TOUT, m'a intéressé. Des intrigues politiques riches et étonnamment modernes à la cosmogonie fascinante en passant par la construction de la magie et les relations inter-Sphères, l'autrice livre un travail incroyable de précision et de cohérence.

Si beaucoup de réponses à certaines questions inhérentes à l'univers sont aujourd'hui laissées à l'imagination du lecteur, il n'est pas difficile de croire que l'autrice a une vision très précise de son oeuvre, qu'elle aura loisir de décliner dans un prochain volet en préparation.

Gage de qualité de l'univers ? Enfant du Chaos a une fin. Je veux dire, une vraie fin, une qui finit quoi. Et pour autant, je n'ai aucune espèce de doute sur le fait que je dévorerai le prochain livre. Parce que les enjeux sont trop grands et l'univers trop détaillé pour que le lecteur se satisfasse d'une vision périphérique.

On parle ici d'un univers où un Dieu a été assassiné, ce qui, en soi, tranche déjà avec beaucoup d'autres univers dans lesquels la figure du démiurge apparaît intangible et inaltérable. On parle d'un univers où la magie obéit à des lois, selon un dessein qui dépasse le strict deus ex machina, poncif récurrent de la fantasy aujourd'hui (ah si, en fait je peux encore être critique). On parle enfin d'un univers où les personnages vivent, respirent et même meurent dans une dynamique qui les dépasse totalement. J'y reviendrai, bien sûr, mais très franchement, cela faisait un petit moment que je n'avais été autant séduit par un « simple » background.

[...] Eva Simonin adopte une posture classique mais efficace à travers un point de vue semi-omniscient maîtrisé et aux ramifications suffisamment intrigantes pour maintenir l'intérêt constant du lecteur. Quel est ce mystérieux prisonnier que l'on libère, et quel lien peut-il avoir avec Anielle (s'il en a un), et puis Anielle, d'ailleurs, a-t-elle le moindre lien avec les Veilleurs ou les flux ?

[...] Ce réseau de points de vue dans lequel le narrateur promène sa caméra littéraire et fait le focus sur des personnages divers possède le double avantage de servir le récit et l'univers en nous permettant d'aborder les différentes thématiques à travers les prismes des acteurs qui les connaissent le mieux.

[...]Par ailleurs, l'utilisation d'un point de vue externe modérément omniscient permet au narrateur de ne pas trahir les pensées et les actions masquées des personnages (et autant dire qu'ils aiment ça les actions masquées). Outre l'aspect très cinématographique du processus, à base de plans séquences et de cuts bien sentis, un autre élément est apporté de manière très fluide à la narration : l'ellipse narrative.



Car d'un bout à l'autre du récit, ce sont plusieurs mois qui se seront finalement écoulé, et si les personnages évoluent effectivement, il n'y a pas de rupture profonde entre les périodes décrites. L'ensemble s'enchaîne sans heurts et fait évoluer le lecteur en même temps que le personnage, ce qui est, disons-le, extrêmement intelligent.



Alors bien sûr, j'ai pu anticiper quelques micro-réactions. Evidemment que tous les archétypes ne sont pas écartés. Mais en réalité, le travail exemplaire de l'autrice dans la déconstruction des clichés rend littéralement imprévisible les quelques éléments restants.

Ce qui me fascine par-dessus tout dans Enfant du Chaos, c'est l'écriture elle-même.

[...] Cette spontanéité se caractérise par-dessus tout par l'intransigeance de sa plume qui sanctionne certaines erreurs des personnages, parfois gravement, mais qui en pardonne d'autres, sans plus de raisons, le tout dans un mouvement cosmique absolument détonnant. A l'image de la vie quoi.

Il n'y a pas (ou en tout cas, s'il est présent, c'est extrêmement bien fait) de calcul méthodique du meilleur moment auquel telle scène ou telle autre doit se dérouler. Eva Simonin développe l'histoire qui lui plaît et c'est la meilleure chose possible. Sans céder aux sirènes de la facilité, des intriguettes à tiroir ou des romances impossibles, elle livre une oeuvre profonde, logique et profondément touchante. [...]

So what ?

Enfant du Chaos est une oeuvre dense à l'enrobage extrêmement délicat,

Au final, donc, si ça n'était pas encore clair, dire que j'ai aimé Enfant du Chaos relèverait de l'euphémisme. Si vous recherchez un univers raffiné et cohérent et une intrigue positive qui échappe aux clichés classiques du young adult, Enfant du Chaos pourrait bien être un gros coup de coeur pour vous, en tout cas, il l'a été pour moi.
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Anielle est rescapée d'une attaque de spectres qui a décimé toute sa famille. Alors, comme elle est seule veut montrer sa gratitude envers celles et ceux qui l'ont sauvée, elle s'engage aussi. Elle se reconstruit. Mais toujours, en arrière-plan, quelque chose ne va pas, ne tourne pas rond... Cette sensation encore accentuée par l'instabilité de son monde, régi par des fluides. Instabilité personnelle dont va tirer profit une princesse déchue...
Alors, comme ça, oui, ça fait beaucoup d'infos qui semblent en plus disparates. Mais dans le roman, tout s'enchaine assez logiquement en fait grâce à des personnages qui font le pont entre Anielle et les différentes phases de sa vie. Même si la partie centrale, très politique, est un peu longuette, notamment du point de vue de l'évolution d'Anielle, le lecteur assiste à la métamorphose de la jeune fille. Si la princesse profite de sa naïveté en exploitant des failles bien cachées (mais dangereuses) Anielle décide aussi de ne pas se laisser voler sa vie et d'en faire quelque chose, d'être utile à sa communauté. J'y ai trouvé des échos avec le personnage de Sophie du Chant des Cavalières. Elles prennent leur courage à deux mains et se libèrent des carcans et des rôles imposés, même si cela les entraine vers des mondes inconnus.
Elles vivent.
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Encore merci aux éditions Des Moutons électriques de m'avoir gâtée en m'envoyant en avant première ce roman. Comme d'habitude, je loue le réel travail d'édition réalisé par l'équipe. La couverture est sublime et il faut regarder minutieusement les petits détails qui la composent.

Eva Simonin nous plonge dans un premier tome ambitieux qui pose pas mal de bases pour une future histoire plus dense même si celle-ci l'est déjà. Elle nous décrit ici un monde pétri de magie et de superstitions. Pas facile de tout suivre au départ car l'auteur nous plonge au coeur d'un univers complexe. Ici, pas de narrateur ou de personnage pour nous expliquer comment fonctionne ce monde: c'est au lecteur de saisir les informations au fur et à mesure de l'intrigue. En tout cas, l'auteur nous plonge dans une des sphères qui composent le monde: il s'agit d'Okkia. Les sphères ont leur propre singularité, leurs propre peuple et coutumes. Pour communiquer entre les sphères, les veilleurs ont la charge d'équilibrer les forces cosmiques d'une sorte de portail. Or, depuis quelques temps, tout voyage est impossible. C'est le chaos qui règne en maître provoquant des tempêtes arcaniques dévastatrices mais surtout produisant des spectres, comprenez des monstres qui dévorent les humains.

C'est dans ce contexte que va débarquer Anielle. Toute sa famille a été décimée par un spectre. Elle est la seule rescapée. Elle décide alors de s'engager auprès des pompiers dont la mission est de lutter contre ces fameuses bestioles. le nom du personnage m'a fait tilter car Anielle évoque bien sûr un animal doux et docile. Si je n'ai pas été vraiment émue par ce personnage, j'ai tout de même apprécié sa complexité. Si Anielle apparaît bien douce au départ, son personnage va évoluer au fil de l'intrigue et prendre une direction à laquelle je ne m'attendais pas du tout. Bon point de ce côté-là puisque l'auteur a de la ressource et sort des clichés habituels.

Les autres personnages m'ont en revanche paru un peu plus stéréotypés à commencer par la princesse Maranée que j'ai trouvée plutôt prévisible. Coléreuse, égoïste et avide de pouvoir, je l'imaginais un peu comme la méchante belle-mère dans Blanche-Neige. Allez savoir pourquoi. Les autres personnages sont plus anecdotiques même si on sent que certains vont prendre une place prépondérante dans le tome suivant à commencer par Yone et Eryann.

L'intrigue est plutôt bien menée. On suit l'évolution d'Anielle au sein de sa brigade. En parallèle, Okkia est menacée par un coup d'État emmené par la princesse Maranée qui profite du chaos pour assouvir sa soif de pouvoir. Je ne me suis pas du tout ennuyée en tout cas même si le début du roman met un peu de temps à se mettre en place. Seule bémol à ma lecture: les tournures négatives qui ne sont pas respectées. Alors j'ai bien compris qu'il s'agissait de marquer la frontière entre nobles et gens du peuple mais n'empêche, ça m'a un eu chagrinée

Avec ce premier tome, Eva Simonin nous entraîne dans un monde complexe. Elle parvient à surprendre son lecteur avec une héroïne qui sort des sentiers battus. La fin du roman promet un deuxième tome intéressant et prenant.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Le roman, de l'intrigue à l'écriture, s'éloigne des codes vus et revus attribués au genre ! Et, si je suis une adepte du YA dystopique, je dois avouer que ça fait du bien. Eva Simonin a une plume efficace, ses phrases, courtes, directes, font souvent mouche. La dernière phrase du roman est d'ailleurs une parfaite conclusion, lourde de sens et de nuances, en si peu de mots. Elle sait aussi briser les codes, et nous surprendre. En pas 50 pages, on apprend quelque chose qui m'a skotchée à ma chaise !

La lecture pourra perturber certains, parce que le lecteur est lâché à Okkia sans contexte et découvre l'univers au fil des pages et des personnages. il peu donc être difficile, dans un premier temps, de s'y retrouver dans ces histoires de flux, de monstres, de politique... Mais comme la narration se concentre tentôt sur Anielle, tantôt sur ses collègues pompiers, les veilleurs du seuil, la princesse ou encore Yone, on prend vite ses repères aux travers de leurs expériences, très complémentaires.

Enfant du chaos est riche d'une écriture d'action : les scènes d'action sont d'ailleurs extrêmement bien écrites. Très visuelles. Rythmées, prenantes. Halletantes ! L'escalade dans l'action en fin de roman est un pur bonheur à lire. En revanche, il y a peu ou pas de descriptions, assez peu d'introspection de la part des personnages, et des ellipses bien placées qui font que le récit d'un an nous en conté en 330 pages.

Ce qui laisse une énorme place à l'imagination ! Surtout dans un monde entre modernité (voitures à moteur et armes à feux sont au rendez-vous) et fantasy (dieux, mages, autres mondes...) : tout est permis dans notre esprit.

Lien : http://wp.me/p6DPuR-bD
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Malgré un univers riche et assez original, ce premier tome souffre de plusieurs défauts, à commencer par un rythme inégal qui rend la lecture un peu longuette. J'aurai aimé que l'auteur donne davantage de réponses et offre plus d'actions et de rebondissements, au lieu de quoi elle se concentre beaucoup sur les descriptions, au risque parfois de se répéter et de rendre les événements trop prévisibles. J'attendrais donc de lire quelques avis sur le tome suivant avant de voir si je continue ou pas dans cet univers encore bien mystérieux !
Lien : http://lecturestrollesques.b..
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
À une époque, les attaques de spectres étaient très rares, mais les choses ont beaucoup changé. Ça empire depuis le Cataclysme, d’après les anciens, et je suppose qu’ils ont raison. En tout cas, maintenant, il ne se passe pas une semaine sans qu’on ait une ou deux alertes, et pas un mois sans que l’une d’elles dégénère en une apparition de spectres. On les combat plus souvent que les incendies. Alors si tu restes ici, tu vas en revoir. Souvent. Et étant donné ce que tu as vécu, je trouverais normal que tu ne veuilles plus jamais en affronter, sans parler d’en faire ton métier.
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Son attention fut bientôt accaparée par la ville qui se dessinait en traits de plus en plus précis au bout de la route. Le gris, le terracotta, l’ardoise et l’ivoire des édifices se divisaient en touches de couleur plus nettes. Les arêtes des murs imposaient à la palette une géométrie désordonnée, qu’Anielle peinait à décrypter. Certains toits surplombaient les autres, mais seules quelques tours atteignaient la hauteur des vestiges primaux dont elle venait. Ce tableau la fascinait.
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Le chaos est une perturbation de l’Équilibre, et il engendre un dérèglement des flux. Certains faiblissent, d’autres sont en excès.
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Ca ne sert à rien de haïr les spectres. Pas plus que de haïr les incendies, la foudre ou les tremblements de terre. Je ne suis même pas sûre qu’ils soient vivants. Ils apparaissent à cause du chaos, quand le flux noir est trop fort. Une fois qu’ils sont là, ils attaquent, et c’est tout.
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Je pense qu’ils sont comme des bêtes affamées. Et quand ils arrivent près des gens, c’est comme un renard dans un poulailler. Sauf si on a les bonnes armes, alors on peut les tuer. Je voudrais devenir pompier pour apprendre à le faire.
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Vidéo de Eva Simonin
Une interview de Eva Simonin à l'occasion de la sortie des enfants du chaos dans la collection Naos des Indés de l'imaginaire .
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