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Serge Quadruppani (Traducteur)
EAN : 9782266116664
590 pages
Pocket (01/02/2005)
3.61/5   23 notes
Résumé :
1358. Nicolas Eymerich est en Occitanie, appelé dans la région pour combattre des Franciscains dissidents et éclaircir des rumeurs sur une armée de soldats morts vivants... Alors dans une étrange ville du Frioul, figée dans la brume, trois hommes en noir décident enquêter. La cité est organisée en forme de croix autour d'une église dans laquelle repose la crâne de Saint-Mauvais. Quel est ce lieu mystérieux qui semble ouvrir un passage vers un autre temps ? Saint-Ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Une nouvelle aventure de l'inquisiteur Nicolas Eymerich et ses répercussions sur le futur. En fait, j'adore ce personnage: c'est l'anti-hero parfait. Ce n'est pas vraiment le beau chevalier qui accomplit tous les exploits pour rétablir la justice :D L'idée de faire du personnage principal un inquisiteur issu de l'ordre des Dominicains (enfin de toute façon, tous les inquisiteurs étaient dominicains) chargé de diverses missions par le Vatican (notamment de lutter contre les hérétiques par les pires moyens) est complètement décalée et excellente. Nicolas Eymerich est un parfait salaud: froid, calculateur à l'extrême, rigide au dernier degré, et aussi rationnel que fanatique et jusqu'au boutiste. Au point que ses contemporains l'appellent Saint Mauvais! Enfin bref, c'est excellent et en plus, on trouve pas mal de références au metal ce qui pour moi est la cerise sur la gâteau vu mes goûts musicaux !
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Un port de pêche brumeux et énigmatique au centre d'une toile métaphysique, guerrière et politique.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/01/05/note-de-lecture-cherudek-eymerich-5-valerio-evangelisti/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La Taverne du Chien se dressait à l’extrémité de la rue Hippolyte et donnait sur le petit port de pêche. À cette heure, c’était la seule zone de la ville où régnait une certaine animation : ouvriers déchargeant des caisses de poisson, pêcheurs occupés à réparer les filets, porteurs en attente. Mais aucun d’eux ne parlait, comme si chacun connaissait avec exactitude la tâche qu’il était appelé à exécuter, et devait la remplir sans se laisser distraire.
La brume, présente ici comme partout, voilait une scène qui aurait été pittoresque, cachait les mâts des embarcations multicolores et atténuait l’odeur de poisson et de salaisons. Détail curieux, aucun des bateaux, grand ou petit, n’était à moteur.
Le père Célestin et le père Clément arrivèrent au bâtiment bas et en mauvais état abritant la taverne, sans avoir échangé un mot. L’absence de Jacinto, médiateur habituel entre eux, accentuait leur agacement réciproque. Leurs différences de caractère se manifestaient jusque dans leur maintien : raide comme du bois le père Célestin, fluide et dégingandé le père Clément qui, à la différence de son compagnon, bougeait sans cesse la tête, observant tout avec une curiosité vorace.
Ils prirent place à une table proche de la grande vitrine poussiéreuse où était peint un chien squelettique. Assis près d’eux, un client enveloppé dans un imperméable gris informe terminait par un café un repas qui, à en juger au nombre d’assiettes vides posées devant lui, avait du être copieux. Plus loin, deux pêcheurs aux visages ridés posés sur des pulls à col roulé buvaient et discutaient avec animation. C’étaient peut-être les deux seuls pêcheurs du port à être en train de converser.
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Cela fait maintenant des siècles, peut-être des millénaires, que je suis emprisonné entre ces murs de bronze. Je ne sens même plus à quel point ils sont froids. Il me semble que mon corps s’est délité, qu’il est devenu impossible de le distinguer des mètres d’humus, de cailloux et de briques qui me recouvrent et recouvrent ma prison. En théorie, je n’existe plus, et depuis un bon bout de temps.
Et pourtant j’existe encore. J’ai appris depuis longtemps à vivre non seulement dans la matière grossière, mais aussi dans la matière subtile. Dans la première je suis mort, dans la seconde je reste vivant. Mélangé à de la terre, certes, mais avec mon identité propre. Je réussis encore à me projeter dans les rêves d’autrui, à saisir des bribes d’un présent qui m’est étranger à travers les rêves de ceux qui le vivent. Maigre consolation, me direz-vous. Mais, quand on n’a pas d’autre existence, c’est déjà énorme. J’espère juste que Dieu, dans son infinie bonté, mettra tôt ou tard fin à ma conscience terrestre, en ne maintenant plus en activité que mon esprit. J’attends ce moment depuis bientôt sept cents ans. Mais qui suis-je, moi, pour critiquer la justice divine ? Si le Tout Puissant a décidé de faire vivre ce qu’il reste de moi dans une enveloppe de métal, cela signifie qu’il est juste qu’il en soit ainsi. Même si cela me coûte des souffrances telles que l’esprit de ceux qui jouissent d’une existence humaine ne réussiraient même pas à imaginer.
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Eymerich remonta à cheval et continua à parcourir la plaine, en proie à un obscur malaise. Ce qui l’inquiétait, ce n’était pas la seule présence d’un ennemi qu’il n’avait pas encore pu identifier. C’était aussi l’idée de devoir se déplacer dans des lieux inconnus, obligé de se tenir en garde et de se sentir exposé à tout instant. L’art où il excellait consistait à manipuler de loin les hommes et les choses, en conservant le plus possible, l’anonymat, sauf à entrer en scène une fois la situation sous contrôle. Même en son for intérieur, il refusait de s’avouer qu’il éprouvait face à son prochain une appréhension instinctive et immotivée, susceptible au moindre prétexte de se traduire en haine et en agressivité. La voie médiane imposait la méfiance et le soupçon, armes de défense contre une humanité tenue pour hostile de façon globale.
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Le père Corona pâlit à vue d'oeil. Même la peste et la lèpre inspiraient moins de terreur que l'ignis sacer [feu de Saint Antoine], l'atroce maladie qui faisait brûler la peau de l'intérieur et pourrir les membres jusqu'à ce qu'ils se détachent. Ils coururent dans les venelles en pente, en essayant d'ignorer les volets qui battaient et les suppliques désespérées qui, maintenant, s'élevaient de tous côtés. Dans l'embrasure des portes, comme obéissant au même signal, des personnages boiteux et cyanosés apparaissaient, qui essayaient de garder ensemble des membres noirâtres fixés à leurs corps par de fragiles filaments de chair. Des visages décharnés, proches de la décomposition, balbutiaient, de leurs bouches désormais sans lèvres, toujours la même question :
- Quand vient le petit saint ? Vous avez vu le petit saint ?

p.342
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Vidéo de Valerio Evangelisti
Il y a bientôt un an, Valerio Evangelisti nous a quitté, à l'âge de 69 ans. Valerio Evangelisti, c'est d'abord une oeuvre. Considerable, essentielle, aussi intelligente qu'engagee. Sensible et radicale. Une oeuvre qui restera, aucun doute. Écrivain protéiforme, Evangelisti est connu de ce côté-ci des Alpes pour son cycle de Nicolas Eymerich, mais son oeuvre est loin de se limiter aux aventures de l'inquisiteur. Afin de poursuivre l'hommage que Bifrost lui a rendu dans son numéro 109, nous vous convions à une discussion avec Mathias Échenay, des éditions La Volte, et Hugues Robert, libraire et collaborateur au Monde des livres. Animation : Erwann Perchoc Illustration : Corinne Billon https://www.belial.fr/revue/bifrost-109 https://lavolte.net/auteurs/valerio-evangelisti/
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