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Critique de antigoneCH


Voici un livre de rentrée littéraire qui arrive sur les étals avec sa personnalité toute particulière et son prix du Meilleur livre du New yorker 2018… et je suis heureuse d'en parler aujourd'hui, car il mérite amplement que l'on s'y intéresse. J'ai été personnellement séduite par le pitch de l'éditeur qui donnait à penser qu'il s'agissait d'une simple histoire de couples quarantenaires au bord de la rupture. Ce genre de résumé fonctionne toujours avec moi… et parfois la déception est au bout de la lecture. Mais rien de tout cela avec ce roman qui est bien plus qu'une histoire banale de crise de quarantaine. En réalité, lorsque Mélissa et Mickael emménagent dans leur nouvelle maison, juste après la naissance de Blake, dans ce quartier de Londres appelé « Paradis », tout se met très vite à dérayer. Mélissa, qui a quitté son travail de journaliste pour devenir pigiste et s'occuper des enfants, constate très vite que vivre dans cette maison n'est pas sans conséquences. Il faut dire que la propriétaire précédente semblait très pressée de vendre. Des rayures étranges apparaissent dans la cage d'escalier, leur fille Ria se met à boiter, quand elle ne parle pas au fantôme d'une petite fille. Et est-ce que par ailleurs la naissance de Blake peut expliquer la fragilité soudaine de Mélissa, le fait qu'elle repousse sans cesse Mickael ? Ou est-ce encore un effet de la maison ? Difficile de l'expliquer. Chez leurs amis, Damian est aussi en plein doutes, contrairement à sa femme Stéphanie, qui manage leur famille d'une main ferme. Il a perdu son père il y a peu et le vide est immense. Pourtant, ce défenseur virulent de la cause noire n'était pas forcément agréable à vivre, et Damian se souvient avec peine du manque de présence féminine dans l'appartement qu'ils partageaient. L'intrigue commence alors que Barack Obama vient d'être élu, et le décès de Mickael Jackson intervient en cours de récit. Et c'est grâce à ces références là, aux plats parfois confectionnés, et aux quelques allusions à la couleur de peau des protagonistes que l'on devine de quelle origine ils sont. Mais c'est ce que j'ai aimé dans ce roman intelligent, Diane Evans n'en fait absolument pas un élément déterminant. Elle préfère s'immiscer dans l'intimité de ces couples, en ausculter les déboires amoureux, les ambitions déçues, les pensées secrètes, et donner ainsi une photographie de cette génération moins préoccupée par l'intégration que par les perspectives limitées d'une classe moyenne en perte de repères. Il faut aimer prendre son temps, aimer se perdre dans un livre, aimer s'intéresser aux autres, pour apprécier la lecture de ce roman assez envoûtant dans lequel je me suis sentie tout simplement bien.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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