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L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux" est passé d'un titre énigmatique à un roman dont je me souviendrai longtemps.
L'histoire est loin de se résumer à l'univers hippique, au contraire.
Il est question de reconstruction de soi.
Une jeune fille survit à un terrible accident. Elle essaye d'être courageuse. Et elle a raison car dans les moments les plus sombres, il y a toujours un rayon pour transpercer l'obscurité. Mais cela nécessite de l'audace et il faut sans cesse se battre.
Dépeindre ainsi le combat d'une jeune adolescente montre à quel point l'entourage est crucial dans les moments difficiles. Parfois, il ne faut pas faire le "dur à cuire" et oser se confier à ceux qu'on aime pour mieux se relever.
Le roman aborde aussi le sujet de l'Amour. Celui qui lie une mère et sa fille, celui de tendresse qu'on ressent pour l'être aimé, et celui indéfinissable qui nous pousse à accomplir l'impossible.
Au travers d'Annie, une mère accaparée par son travail et qui mène depuis trop longtemps une relation tendue avec sa fille, l'auteur explore ces trois phases de l'Amour. Si son principal objectif est de reconstruire son lien avec sa fille, Annie est tiraillée entre fierté, carrière, famille et désirs.
Le lecteur assiste impuissant à ce ras de marré qui s'acharne sur cette femme. Offrant un résultat bouleversant qui enseigne sur la manière de gérer ses émotions.
Perdues dans les plaines du Montana, la vie calme de la campagne amène petit à petit sérénité dans le coeur de la mère et de sa fille. Tom, le chuchoteur, leur apprend à apprécier le moment présent. Et à ne surtout pas se contenter de voir, mais à regarder ce qui nous entoure. Ces leçons qui rappellent la simplicité du bonheur nous prouvent qu'encore une fois, nous n'avons pas besoin du système moderne et industriel pour être heureux.
Avec délicatesse, l'auteur créé trois protagonistes qui se complètent par leurs différences. L'ébauche de leurs traits se construit au fur et à mesure des pages pour aboutir à des portraits d'un profond réalisme. J'ai plongé avec joie dans cette belle mélancolie qu'offre le roman, et je l'ai refermé avec un pincement au coeur.