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4,11

sur 305 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Très déçue d'avoir dû me forcer pour parcourir cet ouvrage, par ailleurs fortement récompensé. Il a valu à son auteure, Bernardine Evaristo, le prix Booker 2019 et fait partie du Top 19 des livres de l'année de Barack Obama.
Dès la page 38, je résiste à l'envie de refermer le livre et de passer à une autre lecture. Ce sont pourtant des thèmes auxquelles je suis sensible : l'identité, la race, le genre. La composition chorale, la structure du livre est plus que remarquable. le style d'Évaristo est fluide, le rejet des règles de ponctuation surprend à peine et remplit de joie la révoltée qui veille en moi.
Le roman présente en autant de chapitres, 12 personnages, pour la plupart des femmes noires vivant en Grande-Bretagne. Ces femmes vivent toutes à la même époque mais sont de générations et de classes sociales et politiques différentes. le premier personnage Amma, dramaturge marginale, socialiste féministe lesbienne ne m'émeut pas, ne me rejoint pas. Je la trouve stéréotypée, superficielle mais elle est bien l'incarnation des enjeux politiques, sociaux, féministes des années 70. Je lui préfère sa fille Yazz, plus humaine, plus crédible qui traite sa mère de féminazie et s'oppose à ses conceptions : « le féminisme, c'est tellement grégaire, franchement même être une femme est dépassé aujourd'hui….je pense que nous serons tous non binaires à l'avenir, ni mâles ni femelles…. Et tant que j'y suis -je suis humanitaire, ce qui se situe à un niveau beaucoup plus élevé que je féminisme. »
Bon voilà le ton du roman, loin d'être inintéressant mais je n'embarque toujours pas à la moitié du livre. Dommage.
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Globalement ce n'est pas le livre de l'année pour moi, mais la lecture est fort agréable. Je ne me souviens pas m'être ennuyée. On s'habitue à l'absence de points et majuscules au bout d'une page à peine et Evaristo nous embarque dans ces portraits de femmes noires britanniques toujours dressés avec humour et même sarcasme je dirais. Selon moi, l'auteure a un véritable talent d'observation et d'analyse de la condition des femmes noires en Europe. Les différents personnages sont tellement authentiques ! Je recommande ce livre, en somme.
Lien : https://tomtomlatomate.wordp..
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Au début de ma lecture j'ai retrouvé avec plaisir la gaieté de la couverture dans les échanges et le dynamisme des personnages présentés. Des femmes, noires vivant en Angleterre, féministes, éprises de liberté, rebelles et en proie au racisme, au sexisme et à la pauvreté.

Il y a Amma qui est devenue une auteure de théâtre et qui se rend à la première d'une de ses pièces dont le thème est le combat des lesbiennes au Bénin ; Yazz sa fille, qu'elle a eu avec un de ses amis homosexuel ; Dominique avec qui elle a commencé le théâtre et qui a suivi sa copine aux Etats-Unis ; mais aussi Shirley et Pénélope des enseignantes et leurs élèves Carole et LaTisha .... "Douze femmes puissantes, apôtres du féminisme et de la liberté, chacune à sa manière, d'un bout de siècle à l'autre".

Douze vraiment ? J'ai eu l'impression qu'il y en avait beaucoup plus tant le livre est foisonnant de rencontres. Pour le parcours d'une femme, on suit aussi l'histoire de sa famille sur plusieurs générations. Toutes ces femmes dont aucune n'a de sexualité "classique" (quand enfin l'une a un mari et des enfants, c'est pour s'apercevoir que le mari couche avec la belle-mère ...).

Donc, au début, j'ai beaucoup aimé. Et le thème, et l'écriture avec des retours à la ligne fréquents, sans point au bout des phrases.

Et puis ... j'ai commencé, non seulement à me lasser du style, mais surtout à être perdue dans tous les prénoms, les situations, les retrouvailles et les entrecroisements entre les différentes histoires.

J'ai craqué à la page 355 et lu les cent dernières pages en diagonale.

Une déception donc, mais je suis quand même contente de l'avoir tenté. Et puis ça restera mon premier roman avec le pronom iel.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Histoires de femmes noires en Angleterre, des histoires qui se mêlent, s'emmêlent. Différentes époques (de la fin du 19ème siècle au début du 21ème), différents lieux. Beaucoup de liens entre ces femmes, mères-filles-tantes-grand-mères-petites-filles...
La narration, menée presque d'une seule traite, comme une seule longue phrase qui court sur 470 pages, donne le sentiment d'une seule voix. Toutes ces femmes parlent d'une seule voix, celle des femmes noires en Angleterre, voire, plus généralement, celle des femmes, de toutes les femmes.
Il m'a été un peu difficile de m'y retrouver dans cette multitude de personnages qui se croisent et s'entrecroisent au fil des chapitres. J'ai cependant apprécié l'énergie qui se dégage de ce roman, de son écriture. J'ai senti aussi beaucoup de tendresse de la part de l'auteure pour ces femmes qui luttent, toujours, pour se faire une place dans un monde d'hommes.
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Bernardine Evaristo nous propose ici 11 portraits de femmes noires et le portrait d'une personne non-binaire, toutes portées par des idéaux. Leurs vies sont des luttes contre les préjugés, le racisme, la condition sociale, les attendus. Elles appartiennent à différents milieux sociaux, différentes générations. Elles se connaissent, se croisent, entendent parler des unes des autres. Au gré des générations, chacune prend en main sa destinée. le roman prend place essentiellement en Angleterre et couvre plusieurs époques. L'autrice aborde des thèmes qui traversent les époques tels que le racisme, l'homosexualité, le poids (et le respect) des origines, la famille, le féminisme. On y découvre des femmes qui prennent leur destin en main. Chacune, à sa mesure, tente de résister, de déjouer un destin qu'on lui a assigné.

Ce qui me marque, en refermant ce livre, ce sont toutes ces femmes fortes, qui se revendiquent comme telles. Chacune de ces femmes a une histoire à raconter, une histoire qui raconte ce qu'elle est. Certaines de ces histoires résonnent davantage, m'ont marquée un peu plus que les autres mais j'ai trouvé un réel intérêt dans chaque parcours de vie, à travers les époques. Ce qui m'a déroutée, c'est la manière dont se présente le texte : très peu de ponctuation, de majuscules, des retours à la ligne fréquents. Cette forme de narration ne m'a pas convaincue à 100% mais je sais qu'elle en a séduit bien d'autres ! le roman a d'ailleurs obtenu le Booker Prize en 2019, la même année que Les Testaments de Margaret Atwood. Un beau recueil de parcours inspirants donc.
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Tant de choses ont été écrites sur ce livre, je ne vais pas y ajouter grand-chose. C'est principalement le caractère documentaire et kaléidoscopique du roman qui m'a séduit: il vous présente les histoires de vie de 12 femmes différentes. Ils ont en commun le fait qu'ils ont tous des origines colorées (principalement africaines), qu'ils ont subi une discrimination à la fois raciale et sexuelle, mais aussi qu'ils ont chacun cherché et trouvé leur chemin. Evaristo semble donc s'engager dans une route politiquement correcte, un peu bon marché, mais ce n'est que partiellement vrai: heureusement, chacune des histoires contient suffisamment de relativisme, et même de critiques légères. Elle montre, par exemple, comment le féminisme est devenu socialement acceptable, comment il s'est progressivement intégré dans l'establishment, et elle montre même que «Wimmins Land» n'est pas non plus un paradis; dans une certaine mesure, il en va de même pour les issues LGTB +. Avec tout cela Evaristo offre certainement un document social très fascinant.

Mais ce roman est très inégal en termes littéraires. Evaristo écrit à peine en phrases complètes, plutôt en déclarations successives, qui soulignent encore plus le caractère documentaire-journalistique du livre. En raison du rythme élevé de la narration, les portraits restent plutôt superficiels: les personnages ne sont certainement pas des personnages en carton, mais ils auraient pu recevoir un peu plus de profondeur psychologique. Dans certaines voix féminines (comme le jeune Yazz), l'énergie éclabousse certainement des pages, mais dans d'autres, j'ai eu du mal à rester attentif. Il existe des liens croisés entre les différents protagonistes, mais ils restent très limités. Les derniers chapitres, dans lesquels certaines des femmes se rencontrent lors d'une after party, contiennent des pistes d'interaction intéressantes, mais ce n'est pas vraiment élaboré. Et l'épilogue avec ces phrases de clôture très moralisantes est touchant, mais en même temps fleur bleue. J'ai certainement apprécié la lecture de ce livre, mais je ne comprends pas comment il pourrait gagner le Man Booker.
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