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EAN : 978B09GNSF1D2
37 pages
Dimension Symbolique (30/09/2021)
4/5   3 notes
Résumé :
Nous voulons ce qu’il y a de mieux pour nos enfants.

Surtout, nous voulons qu’ils réussissent.

Dans une société si obnubilée par la productivité qu’elle en a interdit les grossesses, 4 Babies et ses bébés sur catalogue séduit autant qu’il divise.

En mal d’enfant, Sandra décide de sauter le pas et d’y traîner son compagnon, Julien.

Journaliste freelance et farouche détracteur, il y voit l’occasion rêvée de s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Avec sa nouvelle d'anticipation, le magasin des bébés, Leona Everhard nous offre une superbe critique du consumérisme actuel et des dérives d'une société néolibérale et ultra productiviste.
« À travers ses achats, elle touchait du doigt sa part du rêve mis en scène par les marques. »

Ce récit donne des frissons tant il nous rappelle des réalités bien ancrées dans notre quotidien et tant le personnage de Sandra, l'héroïne, nous semble familier. le futur n'est jamais aussi loin qu'il y paraît… et le magasin des bébés nous l'agite dans des perspectives qui interrogent profondément l'éthique.

« Elle s'approcha de lui tel un chat jouant avec sa proie. Arrivée au pied du canapé, elle se pencha en avant et souffla :
— Alors, achète-moi un bébé ».

Nous voici franchissant les portes de ce fameux magasin, accompagnant la quête de Sandra dans la réalisation de son fantasme du bébé parfait, de l'enfant surdoué à la future réussite prestigieuse. Aux côtés de son conjoint Julien qui porte un regard plus critique, nous découvrons non sans un petit filet glacial dans l'échine que ce n'est pas tant l'instinct maternel qui gouverne Sandra dans cette quête. Et puis, nous magasinons dans les dédales de cet « Ikea » des bébés et le lecteur est happé, comme les personnages, par les sirènes du commercial au physique de rêve. J'ai beaucoup apprécié la qualité du déploiement des discours et argumentations dudit commercial : superbe de crédibilité !

De même, Leona Everhard nous offre de belles descriptions, des détails soignés qui rendent la lecture fort agréable. J'ai seulement regretté une ou deux longueurs et a contrario, un passage que j'aurai aimé être plus développé, son propos touchant au coeur de la duperie commerciale.

Le personnage de Sandra est très bien choisi et sa mise en place est fort habile. À mes yeux, elle est antipathique à souhait non par méchanceté, mais parce qu'elle incarne tout ce que je fuis : la superficialité et la recherche de popularité sans posséder de talent… qui n'est pas sans me rappeler certaines « stars » de la télé-réalité ou des réseaux sociaux.

Cette nouvelle, le magasin des bébés, s'achève sur une réplique finale particulièrement bien choisie : sa « banalité » symbolise la puissance d'un système irrépressible qui dévore les humanités… avec leur consentement. Et nous : allons-nous nous résigner ?
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Hello ! Nouvelle petite chronique.

Dans un futur plus ou moins proche, l'État interdit aux femmes salariées de tomber enceintes, sous peine de licenciement. Sandra souffre de la situation et après être tombée sur une publicité pour un magasin de bébés, décide d'entraîner son mari, Julien, pour aller en acheter un.

J'ai beaucoup aimé cette petite nouvelle d'une vingtaine de pages qui nous plonge dans un univers d'anticipation déshumanisé, après une série de crises économiques qui ont conduit à un essor du productivisme, devenu plus important que les besoins humains.

Le texte aborde beaucoup de thèmes assez classiques de la science-fiction, dont la naissance des enfants "à la demande", un sujet que l'on retrouve très souvent dans ce type de littérature. L'univers est en revanche plus original, avec un accent mis sur des sujets plutôt récents comme l'appât du buzz des réseaux sociaux, notamment à travers la figure de Socrate, le vieux labrador du couple que Sandra ne considère plus assez Instagrammable, ce qui est aussi une motivation pour l'achat de son bébé.

À qui la faute donc si un tel commerce existe dans ce monde ? Celle des parents à la recherche de sensations ou celle de la société qui a encouragé cette pratique ? C'est tout l'objet de la réflexion que vous propose cette nouvelle, avec des arguments des deux côtés (mais quand même vachement plus du côté négatif que de l'autre, ahah).

J'ai bien aimé le style littéraire de l'histoire, même si j'ai trouvé une partie rédigée du point de vue de Socrate assez hors sujet et pas forcément très nécessaire à l'histoire, même si je comprends le parrallèle qu'a tenté de dresser l'auteur.

Dans l'ensemble, c'est un texte court qui se lit facilement dans les transports en commun, et qui mérite d'être découvert !
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Leona Everhard , déjà auteur d'un roman «  La Citadelle Interdite » qui relève du space-opéra nous offre ici une nouvelle «  le magasin de bébés ».
Inutile d'en dire plus sur le thème de cette histoire. Nous avons affaire ici à une dystopie de la plus belle eau. Grinçante, glaçante, elle ne départit jamais d'un ton léger, humoristique qui fait jaillir de la meilleure des manières, l'horreur qui nous saisit à sa lecture.
Il s'agit effectivement d'un pamphlet contre la commercialisation de tout ce qui est la vie.
On y surprendra aussi, des phrases assassines contre le monde du travail et de la rentabilité. Certains pourront même y trouver des échos de la crise sanitaire récente.
L'intrigue relativement simple est menée de belle façon et les quelques digressions qui affinent le portrait du couple , héros de ce conte sont si bien inscrites dans le récit qu'elles contribuent à son charme sans l'alourdir. L'autrice oppose l'homme et la femme, l'un supposé « raisonnable » et l'autre « soumise » aux diktats de la mode. Mais plus profondément ,Léona Everhard souligne comment les deux membres se font embobiner par une caricature de VRP assez hilarant.
Une mention également pour le décor et l'atmosphère de cette histoire qui pour être fictive, n'en paraît pas moins échappée d'un reportage à « caméra cachée » d'une chaîne de télévision. Et un bravo pour une couverture très réussie.
En résumé, cette nouvelle est la preuve d'un vrai talent que l'on aura plaisir à lire bientôt. Nous sommes dans la veine d'un Robert Sheckley et ce n'est pas galvaudé. Je ne peux que vous encourager fortement à la lire et de partir à la découverte d'un roman qui paraît prometteur au vu du premier chapitre téléchargeable sur le site de Léona Everhard.
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