AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Davalian


Méconnu, écarté des têtes de rayonnages des librairies, Tuer Napoléon III mérite une bonne publicité. Ce roman, découvert par hasard est un véritable petit bijou. Comme le laisse présager le titre, l'action se déroule en partie sous le Second Empire (de la veille du coup d'État de 1851 à la victoire de Sébastopol). Il s'agit d'une véritable chronique, bien plus moderne (forcément !) que la gestae de Émile Zola.

Étienne Sombre est un protagoniste (républicain de conviction) intéressant dans le sens où il réserve de belles surprises et offre des contradictions qui l'écartent du moule habituel des héros sans consistance. Cette personnalité se développe après une phase "béni oui-oui", de résignation. Les malheurs, les déceptions, les trahisons, les doutes... tout cela forge un caractère que l'on ne soupçonne par à première vue. Les personnages secondaires sont également sympathiques à suivre et très nombreux.
Les presque 600 pages offrent une histoire riche et délicieuse, bien qu'il faille avoir le coeur bien accroché et un moral d'acier ! Trois phases se détachent. Elles ont chacune leur ambiance propre.
Quelques déceptions doivent toutefois être mentionnées. Bien qu'il s'agisse d'un roman, le récit est un témoignage à charge contre l'empire, faisant le choix d'une présentation en mode dictature du XXème siècle. L'auteur présente son réquisitoire de manière habile (la paranoïa du protagoniste) mais qui lasse bien vite. Un peu d'originalité que diable ! Certains raccourcis ne pardonnent guère (les destins de Norne et de Ollendorff font sourire). Enfin, l'insertion d'une touche de science-fiction (à la Jules Verne) semble franchement incongrue.

En tous cas, malgré quelques imperfections, Jean-Baptiste Evette nous propose là un véritable chef d'oeuvre qu'il faut se donner la peine de lire. le côté épique séduira sans peine les adeptes de Ken Follett ou de Éric Marchal. Qu'on se le dise, voici un bon roman ! Les amateurs d'histoire (du XIXème siècle) seront ravis de découvrir autant de références culturelles à cette période. Celles-ci sont habiles et donnent envie d'en savoir plus. Bref, un roman pour le grand public, peut-être un peu difficile d'accès et qui requiert un peu de distance mais qui vaut son pesant de mots !
Commenter  J’apprécie          100



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}