Il se dégage de ce livre une tristesse infinie que l'auteur parvient à rendre palpable, ce qui n'est pas le moindre de ses tours de force. Il est question de deuil, de drame, de résilience mais surtout de la façon d'être aux autres, avec les autres et pour les autres.
Si le terrorisme est évoqué, ce n'est pas le sujet du livre, simplement le contexte qui permet de parler de deuil collectif et personnel, de toucher à l'intime autant qu'à l'universel. L'héroïne Sella, vit dans un village de Norvège avec son mari, près d'une famille dont la jeune fille était parmi les adolescents victimes de la tuerie d'Anders Breivik sur l'île d'Utoya à l'été 2011. Cette proximité interpelle Sella au plus profond d'elle-même. Elle a perdu un fils elle aussi. Son fils adoptif, victime d'un accident alors qu'il voyageait seul à la recherche de ses origines. Elle aimerait aider ses voisins, être présente pour eux... Mais son corps, son esprit, ses sentiments l'empêchent d'aller vers eux. Sa propre histoire, sa façon d'être au monde, d'effleurer la vie, de se protéger du monde extérieur...
Ce roman distille les sensations à travers des non-dits, des instants fugaces, des détails qui peuvent sembler anodins. Il diffuse une atmosphère captivante, émouvante et donne à s'interroger sur les liens ou plutôt l'absence de liens induite par nos sociétés modernes... Il parle de ce supplément d'âme qui peut parfois exister dans une simple seconde d'attention à l'autre, quand on accepte enfin de prendre le risque de s'ouvrir.
Un roman atypique, pas forcément facile d'accès mais qui me reste vraiment bien en tête et qui a me capter tout au long de ma lecture.
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Encore un roman lu au format e-book grâce à Net Galley, et aux éditions Grasset :)
Le résumé m'a intrigué, c'est pour cela que j'ai sollicité ce roman alors que je ne suis pas du tout une grande amatrice des romans nordiques. J'ai toujours du mal avec les noms de ville, les prénoms... Mais celui-ci me faisait de l'oeil alors j'ai tentée quand même :)
Le 29 juillet 2011, dans la ville de Foldnes, en Norvège. Sella observe la voiture qui arrive : ses voisins, qu'elle ne connait que de vue et leurs deux garçons. Manque leur fille, tuée une semaine auparavant dans le massacre perpétré par Anders Breivik sur l'île d'Utøya. La fillette fait partie des soixante-neuf personnes (des jeunes pour la plupart) qui furent abattues.
Sella se demande si elle doit aller voir ses voisins, leur apporter de la nourriture, leur faire part de sa peine..
Nous ne suivons pas le couple de voisins mais Sella et ses interrogations. Elle observe beaucoup le couple, c'est presque maladif par moment.
Nous naviguons entre le présent et le passé. Il y a de fréquents allers retours et je dois avouer qu'il est assez facile de s'y perdre ! D'ailleurs je m'y suis parfois perdue, je l'avoue !
Nous découvrons Sella et son mari Arild dans leur jeunesse, puis quand ils décident d'adopter car ils n'arrivent pas à avoir d'enfant "à eux".
Toute cette partie sur l'arrivée du jeune garçon chez eux, son installation... est intéressante mais triste aussi car jamais Kim ne sera réellement leur fils. le lien ne se crée pas vraiment. Il décide d'aller à la recherche de ses origines à l'age de 18 ans, et il se fera malheureusement tué à bord d'un ferry. Contrairement à ses voisins dont le massacre sur l'île est très médiatisée, la mort de leur fils Kim aux Philippines, victime lui aussi du terrorisme, passera inaperçue.
Les souvenirs de Sella remontent à la surface, elle fait évidemment un parallèle entre ce qui arrive au couple voisin et ce qui lui ai arrivé.
Le livre en lui même est intéressant, il est tristement d'actualité surtout que depuis 2011 on ne peut pas dire que les attentats, massacres... se calment ! Au contraire, ça se succède d'années en années.
Ce roman parle du deuil collectif, du deuil individuel, de terrorisme et même de l'adoption.
Les thèmes sont variés, c'est pas mal malheureusement pour moi ce roman ne tient pas ses promesses !
En lisant le résumé j'avais vraiment envie de le lire, et au final je suis très déçue.
C'est trop lent, il y a trop de longueurs, ça traîne mais ça traîne.
Nous n'avons que le point de vue et les sentiments de Sella. Cela aurait plus dynamique avec deux narrateurs : Sella mais aussi pourquoi pas sa voisine ! Dont finalement nous ne savons pas grand chose.
J'ai un petit problème : je ne me suis pas mais alors pas du tout attaché à Sella. Ce qui m'a dérangé car à un moment elle m'a carrément saoulé. Et je trouve difficile d'apprécier pleinement un roman dont le personnage principal ne me plait pas vraiment.
Quand à la fin, elle est abrupte, là encore je n'ai pas accroché.
Mon sentiment envers ce roman est très mitigé.
Je ne regrette pas du tout ma lecture, et je n'ai pas aimé ni détesté ce livre en fait. Je ne sais pas trop ce que j'en pense !
Du coup je mets pile la moyenne, 2.5 étoiles sur 5.
Je ne le recommande ni ne le déconseille. A vous de voir si ça vous tente... ou pas :)
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Bon sois patiente…à un moment il va bien se passer quelque chose… ah … ben non…
Quel ennui. C'était long. Les personnages sont insipides. Même le personnage principal Sella est fade et passe tout le récit à se demander si oui ou non elle doit préparer des petits pains au lait à la cannelle pour les apporter à ses voisins en deuil (non je ne plaisante pas). Rassurez-vous je ne dévoilerai pas ici le dénouement de l'intrigue si vous voulez savoir ce qu'il en est vous devrez vous aussi affronter ce suspens insupportable!
Il ne se passe pas grand-chose et un seul et unique sentiment est présent : la tristesse. Mais attention une tristesse très mais alors très passive. Rien d'autre. Pas de colère, de joie, d'angoisse, de bonheur rien ! Fatalement l'histoire est d'une platitude effarante. Ce livre est juste déprimant. D'ailleurs je le déconseille fortement aux personnes à tendance dépressive de peur que tout cela ne prenne une tournure dramatique. Certes les thèmes abordés ne sont pas gais mais quand même.
Ne vous fiez surtout pas au résumé de l'éditeur qui est très trompeur. En effet on nous dit qu'il s'agit de deux familles qui ont toutes deux perdu un enfant. Mais ne vous attendez pas à suivre les deux familles en question. Tout est centré sur une seule d'entre elles et sur Sella, personnage omniscient. de l'autre famille on ignore tout jusqu'à leurs prénoms.
Pourtant j'ai vu des critiques positives… peut-être que mes capacités intellectuelles sont en cause ? Ce n'est pas impossible. Toujours est-il que je suis passée complètement à côté de ce livre. Je l'aurais volontiers abandonné, j'en mourrais d'envie mais c'était une lecture pour le grand prix des lectrices de ELLE alors je me suis sentie l'obligation d'aller jusqu'au bout. Une lecture qui sera vite oubliée.
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Je n'ai pas du tout été convaincue par ce livre, le thème, la perte d'un enfant et le travail de deuil que devront faire les parents est si ce n'est triste au moins intéressant. Mais le style de l'auteur, à moins que ce soit la traduction, a rendu cette lecture pénible. On ne ressent rien vis à vis des personnages que l'auteur n'a pas su rendre attachants, à moins que ce soit une volonté de sa part. On enchaîne les pages en espérant juste arrivé vite à la fin pour pouvoir passer à autre chose et on ne pense qu'à ce que l'on va bien pouvoir lire ensuite.
Je n'ai pas aimé du tout cette lecture, car même si le thème est vraiment difficile à aborder, l'auteur aurait au moins pu nous faire aimer les personnages, les rendre plus vivants, puisque beaucoup de passages de ce livre concerne l'avant. Là on subit les moments de leurs vies qui ont vécus, on ne sait même pas l'âge de l'enfant, sauf au moment de son décès.
je pense que lorsque l'on traite d'un sujet aussi difficile que celui-ci, il faut justement rendre encore plus humains les personnages et leurs donner encore plus de sentiments.
Je ne recommanderai donc pas du tout ce livre, qui m'a laissé de glace alors qu'il aurait du m'émouvoir.
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Cette faculté d'aller de l'avant, de fermer la porte sur les souvenirs, je trouve ça admirable. Car l'oubli est peut-être aussi important que le souvenir. Nous y avons beaucoup réfléchi, nous disons qu'il faut continuer à vivre avec ceux qui ne sont plus, au lieu de les pleurer.
Que Kim ai pu être victime du terrorisme nous semble particulièrement absurde. Il n'avait rien à voir avec les luttes de minorités, il voulait simplement découvrir le pays où il était né. C'était un garçon gentil. Mais c'est sans doute le propre du terrorisme de tuer les innocents. De tuer nos enfants, dit le père, dont le visage s'assombrit.
Elle pense à sa grand-mère , qui préparait toujours des gâteaux pour les familles en deuil. Elle se présentait à la porte des gens qu'elle connaissait à peine, leur offrait des pâtisseries, des petits pains et des brioches, estimait qu'ils ne devaient pas avoir à se préoccuper de la nourriture quand leurs proches envahiraient la maison.
C'est notre nouvelle vie, pense-t'elle, il ne faut pas la gaspiller en pleurant. Car une vie sans regrets n'est pas une vie.
La mort est un grossier personnage, elle ne frappe pas à la porte, elle pénètre chez vous sans ôter ses chaussures, dit le père.
Peut-on être solidaire de la douleur de l'autre ? C'est cette question insondable que pose le jeune auteur norvégien Eivind Hofstad Evjemo dans son premier roman traduit en France, "Vous n'êtes pas venu au monde pour rester seuls". Son éditeur français, Joachim Schnerf, nous présente ici ce roman magistral au coeur d'une société post-attentat qui interroge le sens du deuil collectif et du deuil intime.
Photo : © JF Paga / Grasset