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Immortal Hulk tome 3 sur 12
EAN : 9782809483505
120 pages
Panini France (08/01/2020)
4.5/5   8 notes
Résumé :
Les masques tombent et les révélations s'enchaînent tandis que l'immortel Hulk s'invite en Enfer. Il y retrouve Rick Jones, Puck, Crusher Creel, Thunderbolt Ross et bien d'autres visages familiers...
Troisième volume pour Immortal Hulk d'Al Ewing (Avengers: Ultron Forever) et Joe Bennett. La série rencontre un immense succès public et critique.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Immortal Hulk Vol. 2: The Green Door (épisodes 6 à 100) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome pour comprendre l'intrigue et les événements auxquels se réfèrent les personnages. Ce tome-ci comprend les épisodes 11 à 15, initialement parus en 2019, écrits par Al Ewing. Joe Bennett a dessiné les épisodes 11 à 13 et 15, avec un encrage de Ruy José, aidé par Belardino Brabo et Rafael Fonteriz pour l'épisode 13. Les séquences dans le passé de l'épisode 12 ont été dessinées et encrées par Eric Nguyen. L'épisode 14 a été dessiné et encré par Kyle Hotz. Paul Mounts a réalisé la mise en couleurs de l'ensemble des épisodes. Alex Ross a conçu et réalisé les 5 couvertures, toujours aussi impressionnantes, plus une variante pour l'épisode 15. Ce tome contient également les couvertures variantes réalisées par Phill Noto, Geoff Shaw et Chris Stevens.

En ouverture du premier chapitre, se trouve une citation de William Shakespeare, extraite de la tempête : L'enfer est vide, tous les démons sont ici. La voix du narrateur se pose la question de savoir ce qu'est l'Enfer, et estime qu'il s'agit de l'absence de Dieu, alors que défilent des images de drame : pavillon en feu, personne seule pleurant sur un banc, squelette d'animal, nouveau-né mort dans son berceau, accident de la route, personne âgée et malade. Hulk progresse dans l'environnement ravagé du monde inférieur, accompagné par Jackie McGee. Ils traversent une ville détruite, en se dirigeant vers la colonne de feu verte qui s'élève d'un promontoire et perce la couche nuageuse. Jackie McGee se justifie auprès de Hulk en lui expliquant pourquoi elle veut devenir comme lui. Ils sont interrompus par une voix. En se retournant, ils découvrent qu'i s'agit du cadavre de Rick Jones, dans sa jolie veste verte à rayure qu'il portait lors du test gamma initial, qui se tient debout, l'harmonica à la main, les orbites vides.

La voix désincarnée poursuit son jeu de question-réponse en s'interrogeant sur ce qu'est la colère de Dieu, et conclut qu'il s'agit de son visage qui se détourne. Dans le monde inférieur, un autre individu est prostré assis par terre en tailleur : Carl Creel (Absorbing Man). Il est interrompu dans ses excuses par l'arrivée d'Eugene Judd (Puck) qui lui fait observer que les explications scientifiques ne s'appliquent pas dans ce monde. Il lui indique également que Creel est la clef, celui qui a ouvert la porte, et celui qui doit la fermer. Il lui demande de le suivre. La vois désincarnée se demande ce qu'est la colère de Dieu, s'il a un Hulk. Pour développer son propos, alors que les images de catastrophes évoluent vers une pelure d'orange, elle évoque le concept de la Kabale, l'arbre de la vie (une carte de dix sphères, les Sephiroth) et de son opposée : le Qliphoth, terme pouvant se traduire littéralement par pelure, coquille, enveloppe. Alors que Hulk et Jackie McKee échangent avec l'enveloppe de Rick Jones, celle du père de Jackie intervient.

À la fin du tome précédent, le scénariste avait plongé Hulk dans un endroit ressemblant aux enfers ou à son antichambre à la sauce Marvel, faisant craindre au lecteur une explication vite faite mal faite du comportement du personnage. de fait Hulk progresse dans une paysage dévasté dépourvu d'habitants sauf pour quelques individus censés être morts dont Brian Banner déjà présent dans les épisodes précédents. Comme prévu, l'histoire progresse jusqu'au combat contre un gros monstre méchant à proximité du pilier de lumière gamma, et cette phase de l'intrigue se conclut. L'épisode 14 est consacré à Betty Banner alors qu'elle assiste à l'enterrement de Ross Banner et qu'elle écoute l'eulogie prononcé par le général Réginald Fortean, puis lorsqu'elle rentre chez elle espionnée par Carl Burbank (Bushwacker). le dernier épisode voit le retour d'un autre individu touché par les rayons gamma et également présumé mort. Al Ewing fait progresser son intrigue, en conservant le même principe moteur : les rayons gamma ne sont pas qu'un phénomène scientifique et une force surnaturelle les a contaminés.

Alors que la série conserve son rythme de parution bimensuelle, Joe Bennett continue de réaliser des planches de très bonne facture. Eric Nguyen ne dessine que 3 planches de l'épisode 11, celles qui viennent illustrer les réflexions de la vois désincarnée, à chaque fois 3 bandes de 2 cases montrant les situations dramatiques, puis la pelure d'orange, avec une mise en couleurs en nuances de gris. Dans l'épisode 13, Belardino Brabo illustre 6 pages qui elles aussi correspondent à un retour dans le passé. Ses cases sont un peu plus aérées que celles de Bennett, avec la même approche pour appuyer la souffrance du jeune Bruce face à son père Brian. L'épisode 14 se focalisant sur Betty Banner, l'intervention d'un autre dessinateur fait sens en termes narratifs. L'influence de Kelley Jones imitant Bernie Wrightson ne se fait pratiquement pas sentir dans les planches de Kyle Hotz. Il fait apparaître l'état d'esprit des personnages avec une bonne intensité sur leur visage, que ce soit l'air buté de Betty Banner en écoutant le discours de Reginald Fortean, ou que ce soit la conviction de celui-ci pour s'assurer que ses auditeurs ne peuvent pas rater ses sous-entendus diplomatiques. Il accentue quelques angles de vue pour les scènes hautement chargées en émotion. Il effectue un travail remarquable sur la texture de la pluie : le lecteur en ressort avec l'impression d'être trempé jusqu'à l'os. Sa représentation de Bushwacker et de Hulk est horrifique à souhait. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut prendre cette narration visuelle au premier degré : elle est alors très savoureuse. Il peut aussi parfois y voir un jeu sur les conventions visuelles des films d'horreur des années 1950 : elle n'en est alors que plus savoureuse.

Le lecteur retrouve avec plaisir les couvertures très inspirées d'Alex Ross, que ce soit la silhouette décharnée de Hulk s'extirpant de la terre parcourue par la lave pour l'épisode 11, ou son corps massif allongé sur un divan avec ses arcades sourcilières proéminentes pour une séance avec Leonard Samson pour l'épisode 15. À l'intérieur, Paul Mounts continue lui aussi de faire un travail de mise en couleurs riche qui nourrit les cases, en jouant sur les nuances pour rehausser le relief des surfaces, tout en conservant une bonne lisibilité en soulignant entre le contraste entre les différentes formes. Tout du long des 3 premiers épisodes, il baigne chaque case d'une lueur rouge orangé évoquant le feu qui couve dans les enfers, l'opposant au vert irradié par la colonne de feu gamma. Dans l'épisode 14, il utilise des teintes plus sombres pour évoquer le deuil et la menace qui pèse sur Betty Ross. Dans le dernier épisode, il joue sur des teintes violettes pour évoquer une nuit baignant dans la lumière des étoiles.

La narration de Joe Bennett reste dans un registre superhéros mettant en oeuvre les conventions associés : musculature et carrure impossible de Hulk, coups de poing assénés en plein visage, brutalité des affrontements à main nue. Il continue d'intégrer les éléments horrifiques avec élégance : le corps décharné de Hulk, le visage de Hulk indiquant une volonté de fer inflexible jusqu'à l'obsession, un crevage d'oeil avec 2 pouces enfoncés dans les orbites en gros plan, le sourire de dément de Hulk dans la dernière page de l'épisode 12, la blessure à l'oeil droit de Leonard Samson. À chaque fois, il sait trouver le bon dosage pour provoquer une réaction de recul, sans exagérer au point de passer dans un registre involontairement comique. Alors que les 3 premiers épisodes se déroulent essentiellement dans une zone désertique sans beaucoup de relief, la mise en scène arrive à montrer es déplacements des personnages en fonction du relief du terrain, à donner un sens de profondeur, au lieu d'individus en train de gesticuler sur une scène vide, la mise en couleurs de Paul Mounts nourrissant bien les dessins. Dans le dernier épisode, le lecteur peut constater que l'artiste s'investit pour représenter les environnements avec un niveau de détail satisfaisant. Il remarque le nom du cimetière (Severin, un hommage à John Severin qui a dessiné plusieurs épisodes de Hulk). Il se rappelle également l'enseigne Hellstorm sur un immeuble au début (un signe annonciateur de la future apparition d'un personnage ?). le lecteur est également impressionné par la minutie de l'encrage, approche inhabituelle pour Norm Ramund, qui apporte une texture presque tactile à de nombreux éléments.

Comme dans les autres tomes, le scénariste a inclus une citation en exergue de chaque épisode, extraites de la tempête de William Shakespeare, de l'Évangile selon Saint Jean, des Frères Karamazov de Fiodor Dostoïevski, de la chambre du Coeur d'Anaïs Nin, et des Intuitions d'Albert Camus. Dans un premier temps, le lecteur est un peu inquiet quant au discours de la voix désincarnée, se lançant sur des considérations sur Dieu et le diable, sachant que dans l'univers partagé Marvel, il n'est pas question d'aborder ces questions d'un point de vue religieux, car c'est à la fois inconvenant et prendre le risque de s'attirer les foudres d'un groupe de pression ou un autre, l'affaire pouvant même être montée en mayonnaise jusque dans des médias traditionnels. Il s'attend donc à voir ressortir un diable de pacotille comme Mephisto, et des tours de passe-passe ridicules. En fait, Al Ewing oriente cette réflexion dans une autre direction. Il ne se focalise pas sur le diable de la Bible, mais évoque des entités maléfiques issues d'autres religions et d'autres systèmes de croyance, voire de mythologies. Il ne se lance pas dans une réflexion théosophique, malgré la mention des Sephiroth et du Qliphoth. La mention de Thaumiel évoque des forces opposées sans cesse en guerre l'une contre l'autre. le parallèle avec Hulk qui est l'expression des traumatismes de Bruce Banner, des conflits psychiques qu'il ne peut pas résoudre emmène cette représentation de l'enfer et de l'existence d'une entité maléfique vers une métaphore psychologique de ce qu'est Hulk.

Al Ewing et Joe Bennett continuent de mettre en scène Hulk aux frontières de l'horreur et du conflit psychique, l'emmenant aux enfers. Leur narration s'avère haletante, inventive et intelligente, contournant les poncifs éculés et naïfs associés aux comics de superhéros, pour une aventure haute en couleurs et en personnages étoffés.
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