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Critique de JIEMDE


Effet inversé du confinement ? Alors que la période permet de faire exploser les ventes d'e-book (tant mieux ou tant pis, là n'est pas mon sujet…), elle me ramène pour ma part davantage vers les livres objets, ceux que je suis heureux de posséder pour mieux les conserver, qui me rassurent, allez savoir pourquoi. Ils témoignent de ce qu'est un travail éditorial, celui qui soigne le fond autant que la forme, la préface autant que la postface, la police autant que les césures, la main d'un papier autant que le grammage d'une surcouverture… Et bien souvent, en dehors de toute cohérence économique : éditeur indépendant, la dernière grande folie du XXIe siècle…

Le dernier stade de la soif de Frederick Exley – traduit par Philippe Aronson et Jérôme Schmidt - est de ceux-là. du Rives tradition ivoire clair ça te parle ? le mélange de Sabon avec une dose de Garamond aussi ? Et si j'ajoute l'intérieur en Holmen Book 52 grammes avec une main de 1,6, tu y es ? Emballe avec une préface de Busnel et une postface de Hornby et tu comprendras pourquoi j'ai adoré ces trois jours de lecture.

Parce que pour être honnête et à contre-courant des éloges habituels, je n'ai que moyennement apprécié ces « mémoires fictifs » à défaut d'être fictives, ce livre expiatoire d'un inapte à la vie mais surdoué de la boisson, chroniquant sa vie pour rien dans un monde s'étendant de son canapé au bar le plus proche. Je n'ai pas détesté non plus, loin de là, trouvant chez Exley l'indispensable complément des grands maîtres que sont pour moi Fante, Bukowski et Thompson.

Mais malgré cela, la qualité de l'écriture déstructurée de l'auteur, la réussite manifeste de la traduction et le soin quasi-amoureux apporté au travail éditorial de mise en scène du texte m'ont confirmé que je tenais-là un grand livre qui, apprécié ou pas, se doivent d'avoir été lus par qui se targue de vouloir connaître les grands textes américains. Et pour tout ce remarquable travail et ce plaisir de lecture, bravo et merci Monsieur Toussaint Louverture !
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