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Critique de Faura



« 
L'Adieu », c'est celui du commissaire Langelier à ses années de « bons et loyaux services » dans la police et la préfectorale. Au cours de son pot de départ, Langelier va revenir sur l'affaire qui lui a valu d'être rejeté par l'administration et ses collègues.

2001, deux familles très ordinaires font l'objet d'un sort terrible. Dans l'intervalle d'un mois, le même processus se répète : la femme est égorgée, les enfants étouffés avec leur oreiller, et le mari a disparu. Dès le début, Langelier soupçonne que le coupable est un des maris. Il se heurte à son ami et supérieur le commissaire Ferracci, qui penche plutôt, comme la presse, vers un tueur en série. Langelier s'obstine et concentre toute son attention sur cette enquête, délaissant sa vie de famille, au point que sa femme Stéphanie demande à Ferracci de lui retirer l'affaire afin que son mari puisse revenir vers elle. Las, c'est le contraire qui arrive. L'affaire lui est retirée, Langelier est muté peu après mais va continuer à enquêter de son côté, si bien que sa famille finit par le quitter, à son grand soulagement : il va enfin « pouvoir [se] consacrer encore plus à [son] enquête » car « Même abandonné de tous, il poursuivra sa mission. »

C'est Langelier qui raconte « l'affaire de sa vie » à ses collègues réunis à son pot d'adieu. Il les tient en haleine («(…) je sens que mes auditeurs ont hâte que j'en finisse »), et le lecteur par la même occasion, s'efforçant à montrer combien les lacunes de l'enquête ont été préjudiciables à la poursuite du tueur. On suit la progression de Langelier, les doutes qu'il a tour à tour sur la culpabilité de l'un ou l'autre des pères. On est happé par sa détermination à poursuivre coûte que coûte cette quête de la vérité. On subit avec lui les pressions  de celui qu'il considère comme son ancien ami, Ferracci, car il lui met des bâtons dans les roues : « A défaut d'obtenir de moi des informations, Ferracci m'a fait surveiller », « Dès que j'ai poussé la porte de mon appartement, j'ai tout de suite compris que j'avais eu de la visite (…) J'ai mis longtemps à me calmer, tellement, bien plus que les souvenirs anciens, la haine m'a submergé. Je me suis senti seul. Ils avaient violé mon secret. » On se prend à espérer que Langelier, qui a tapissé son appartement de notes et photos relatives à l'affaire,  qui a mis toute son énergie à la résoudre, qui a passé dix ans de sa vie à lutter contre l'avis de son ancien ami, va enfin apporter la solution.

Et jusqu'au bout, on cherche avec lui qui était vraiment ce tueur. Vingt pages avant la fin, je ne savais toujours pas de qui il s'agissait…

J'avais un doute sur le dénouement, mais la façon dont s'y prend Jacques Expert pour nous embarquer dans la quête du commissaire Langelier est magistrale. Un excellent roman policier que je recommande vivement, du point de vue du suspense, un de meilleurs que j'ai pu lire ces derniers temps.


lirelanuitoupas.wordpress.com
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