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EAN : 9782843374746
265 pages
Anne Carrière (10/10/2007)
3.67/5   547 notes
Résumé :
Quand elle a épousé le monstre, elle n'avait que vingt-deux ans. Elle admirait sa force, son charme, n'en revenait pas qu'il ait pu la choisir, elle qui n'était pas belle, que personne n'avait jamais remarquée. Quand la police est venue arrêter le monstre, le pays tout entier s'est soudain intéressé à elle, une femme de trente-huit ans, ordinaire. Mais, entre les deux, il y a seize années de vie de couple, seize années durant lesquelles elle a été une mère dévouée, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (139) Voir plus Ajouter une critique
3,67

sur 547 notes
Un homme une femme.
L'étincelle.
Chabadabada chabadabada.
Deux coeurs qui s'enflamment, ça part plutôt pas mal.

Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent...
Frein à main, rétropédalage, y a un truc qui coince.

Madame Darget aime Simon qui aime, à sa façon, madame Darget.
Seize années d'un bonheur discutable lorsque survient le drame. L'arrestation, dès potron minet, dudit époux suspecté d'avoir assassiné une gamine, pourrait bien faire voler en éclat ce fragile équilibre marital.
Le Monstre, c'est désormais le surnom de son cher et tendre désormais convaincu de la chose.
Madamer Darget se confie, alternant ses années bonheur avec le procès en cours.

Jacques Expert, qui étonnamment ne bosse pas à Miami, n'en reste pas moins un fin connaisseur du délicat et besogneux métier de meurtrier possiblement violeur, à ses heures perdues.
Fort de nombreuses recherches sur le sujet, il nous offre ici un premier roman convaincant.

D'entrée de jeu, difficile de ne pas coller le statut de victime à cette femme maltraitée, abusée sexuellement, trompée, trainée plus bas que terre.
Son quotidien sera effrayant, la chute presque logique et salvatrice.

L'empathie pour cette femme et mère agit d'emblée pour finalement se déliter au fil des pages.
Et c'est là la grande force de ce roman, l'ambigüité sur laquelle Expert bâtira sa trame.
Darget savait-elle pour son mari ou découvre-t-elle, ébaubie, tout comme la foule peu sentimentale, la nature profonde de son joyeux trublion de mari?
Expert, en funambule accompli, jouera sur du velours, incitant le lecteur à enfiler masque et tuba afin de s'immerger pleinement en ce parcours de vie commun aussi agité qu'une horde de fan hystéro à la vue de leur Frank Michael d'idole. Tiens, je viens de voir passer un dentier...
♪Toutes, toutes, toutes les femmes...♫
Oui, je suis mélomane.

L'écriture, sans taper dans le mémorable, se veut très actuelle.
Le livre se lit vite et bien.
Il vous laissera un prégnant sentiment de malaise quant au réel niveau d'implication de cette compagne effacée sous influence.

3,5/5
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D'un côté le procès du monstre, de l'autre leur vie de couple racontée par sa femme jusqu'au drame.
Ce livre fait froid dans le dos, car la femme du monstre a «subi» pendant 16 ans la vulgarité et bien d'autre chose encore sans jamais réagir, cherchant des «excuses»
à son mari.

Un excellent thriller qui n'est pas «politiquement correct» (tant mieux).On voudrait tellement l'aimer cette femme soumise, mais au fil des pages on ne peut que la détester.

A lire en gardant en tête qu'une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint et que la 99,9% des femmes soumises par leurs maris sont des victimes.
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Certes la vie n'a pas toujours été rose avec Simon Darget. Il a fallu subir ses sautes d'humeur, ses manies, ses absences, ses insultes, sa vulgarité, sa violence. Mais depuis qu'il a posé les yeux sur elle, qu'il l'a choisie entre toutes, lui qui pouvait avoir toutes les femmes, son épouse a toujours été fière de ce mari séduisant, drôle, brillant, sûr de lui. Alors elle a serré les dents, elle a subi en silence, a savouré ses petites victoires. Et, après seize ans d'un tour de France, au gré des déplacements professionnels de Simon, sa famille s'est enfin stabilisée, propriétaire d'un joli pavillon à Laval. Mais c'est là que survient le drame. Alors qu'une adolescente du voisinage a disparu, Simon est interpellé par la police ! Lui qui a si activement participé aux recherches, qui n'a pas compté ses heures pour organiser des battues, accrocher des affiches dans toute la ville !
Quand, accusé de viol et de meurtre, Simon est jugé, sa femme va encore une fois prendre sur elle pour, cette fois, affronter la honte, l'opprobre, la haine, et prouver à la France entière qu'elle a vécu à côté du ‘'monstre de Laval'' sans jamais soupçonner sa vraie nature.

Ah là là, madame Darget ! C'est tout un poème…Une oie blanche arrivée vierge à son mariage de rêve avec un beau parleur qui lui explique très vite que ce sera lui le chef et qu'il faudra tout faire pour le contenter. Et madame Darget obéira. Pourquoi ? Parce qu'il est beau, charismatique, qu'en brillant il la fait briller. Parce qu'elle est ainsi faite, qu'elle a des idées bien arrêtées sur le couple, sur le rôle des femmes. Parce qu'elle est fière de la réussite de son mari, de ses deux enfants, de son pavillon, de l'image de famille parfaite qu'ils renvoient. Au nom de l'amour (ou des apparences), madame Darget a fermé les yeux sur les agissements de son mari. Elle a choisi d'ignorer les plaintes de ses collègues féminines pour harcèlement sexuel, les départs précipités pour une nouvelle ville, les traces de sang sur les vêtements qu'elle enfonçait dans la machine. Elle n'y a vu que de la jalousie de femmes frustrées, que des coïncidences, des hasards sans importance. Au procès de son mari, elle a offert l'image d'une femme bafouée, effondrée, le parfait mélange entre honte et bonne conscience, l'innocente victime d'un pervers manipulateur. Mais sous la victime, Jacques Expert dessine, avec brio, une autre version de la vérité et cette femme qu'on avait pris en pitié, dévoile une personnalité plus complexe qu'annoncée.
Un bel exercice de manipulation du lecteur qui tourne les pages à toute vitesse pour en savoir toujours plus sur ces personnages odieux. Un livre qu'on dévore comme un plaisir honteux, comme on s'intéresse à un fait divers, comme on regarde un accident sur l'autoroute. Jacques Expert joue avec nos bas instincts et ça marche !
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Quand la jeune Sonia disparaît, c'est toute la France qui est en émoi. Voisins, amis, anonymes, tous se mobilisent pour la retrouver. Et parmi eux, Thomas Darget, un père de famille particulièrement zélé. de ceux-là, faut toujours s'en méfier, foi de policier. Propos vérifié quand les soupçons se tournent vers Thomas. Nous le retrouvons à son procès pour le viol, les tortures et le meurtre de la jeune fille de 17 ans.

Le roman alterne des moments du procès et le récit de « l'épouse du monstre ». Mais qui se cache derrière celle qui a partagé sa vie pendant 16 ans ?
Flash-back -Thomas accumule les superlatifs : charismatique et beau comme un dieu, il incarne le père parfait, l'époux attentionné, l'ami boute-en-train, le collègue sympa. Une chance incroyable pour la jeune femme de 22 ans qui se trouve plutôt banale. du moins le croit-elle.

Au fil du récit, on découvre derrière la femme soumise une personnalité complexe d'où sourd la méchanceté.

Sous le couvert de l'illusion d'une famille parfaite et heureuse, elle ne cesse de trouver des excuses à un mari brutal, violent et cruel dans l'intimité.
Et comme dans tout cercle vicieux, les journées d'absence, la violence conjugale et les infidélités sont vite oubliées, Thomas sait toujours si bien se faire pardonner. D'ailleurs, tout au long de son plaidoyer, elle l'appelle fièrement « mon Simon ».

Un roman dérangeant qui prend aux tripes par son réalisme, renforcé par la plume journalistique bien documentée de Jacques Expert qui utilise un langage très peu châtié.
Compatissante au début car la violence conjugale est toujours condamnable, je n'ai pu que ressentir de l'aversion pour cette femme qui savait mais qui a préféré ne pas voir. Comment ne pas avoir de soupçons quand les déménagements de villes en villes coïncident avec des viols et des meurtres ?
N'est-il pas pire crime que de fermer les yeux en toute connaissance de cause ? Comme beaucoup de lecteurs, je n'ai pu réprimer mon dégoût et ma révolte en repensant aux assassinats d'enfants qui ont ébranlé la Belgique et la France, sous la complicité des épouses de ces monstres.
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Qui sont les épouses des tueurs en série ?

Jacques Expert, journaliste français, s’inspire de son expérience professionnelle pour tenter de répondre à cette question. « La femme du monstre » est son premier roman, une fiction mais écrite à la première personne comme une autobiographie.

« La femme du monstre », c’est l’histoire de Mme Darget, épouse de Simon Darget, violeur et meurtrier. Dotée d’un physique quelconque, sage, discrète, docile surtout, elle épouse le monstre à vingt-deux ans.

Le récit alterne les scènes du procès et le parcours du couple. Pendant 16 ans de vie commune, elle se cramponne à son rêve de famille idéale, subit sans broncher les multiples colères, absences et infidélités, les déménagements qui vont de pair avec les viols et meurtres perpétrés dans le voisinage.
Au fur et à mesure de la lecture, on découvre chez elle, la partialité du dialogue intérieur, les côtés de la personnalité dérangeants, l’obsession de sauver le monde parfait qu’elle a construit : couvrir, adhérer voire encourager certains des actes de son mari, sauver la face pour la famille et pour l'entourage...
Au moment où elle comprend que c’est vain et qu’elle n’arrivera plus à taire, à cacher, elle bascule et tourne la page. On découvre alors toute la noirceur du personnage. C’est elle qui dénonce son mari de façon anonyme. Elle se lance alors dans une course à la manipulation, calculant la suite des événements, attentive aux convenances sociales et aux apparences. Ce qu’elle réussit d’ailleurs très bien.

J'avais une grande envie de découvrir un livre de Jacques Expert. C’est particulièrement convaincant, cohérent, crédible.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Ah ! ces derniers mots ! Je les ai si bien travaillés ces dernières semaines, tant répétés, que je les prononce sans rien oublier. C'est ainsi que je mets fin à deux heures et demie environ d'interrogatoire (cette fois, bêtement, j'ai oublié de mettre en route la trotteuse de ma montre pour avoir un minutage précis) parfois tendu, souvent émouvant à évoquer nos seize années de vie commune.
J'ai beaucoup pleuré mais, pour ces mots finals, je n'ai plus de larmes, ni même l'envie d'en verser.
Je termine avec le sentiment presque jouissif d'avoir conquis la salle. J'ai déjà hâte d'être à ce soir pour voir le compte rendu du procès dans le journal de PPDA.
Je ne doute pas que mon témoignage si puissant y sera relaté comme l''événement de la journée, à l'inverse de ce pauvre Simon qui a été pitoyable une fois de plus.
J'en viendrais presque à me demander comment j'ai pu être mariée à un pareil minable.
Les journalistes auront sans doute noté qu'il a à peine osé relever la tête et qu'il a répondu aux rares questions par de pathétiques mono-syllabes. p.103
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De ces instants qui n’ont duré que quelques minutes tant Simon était excité, je me souviens seulement qu’il portait la même chemise brune que le samedi précédent et qu’elle aurait mérité un bon coup de fer à repasser tellement elle était fripée. Je me rappelle m’être alors reproché de ne pas lui avoir fait suivre du linge propre. Avec le recul, c’est vraiment stupéfiant de penser à des choses pareilles dans de tels instants, non ? Cependant, je dois l’avouer ici, cette chemise brune en mauvais état retenait toute mon attention. Surtout que ce n’était pas le genre de Simon de sortir avec un vêtement froissé. Il était toujours sensible à son apparence et combien de fois il avait fallu que je repasse un costume et une chemise quand il passait en coup de vent à la maison, avant de ressortir et de me laisser seule le soir ! Il arrivait même parfois qu’il me sorte du lit pour que je lui prépare un vêtement. De vous à moi, j’étais malgré tout fière de mon mari, toujours chic alors que tant d’hommes de notre entourage se laissaient aller : chaussures pas cirées et tutti quanti…
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Pour avoir frappé Deltil à l'estomac, au thorax et à l'œil - il avait eu deux côtes cassées et il avait perdu seulement trois dixièmes à l'oeil droit après avoir craint de rester borgne -, Simon a été condamné par le tribunal correctionnel de Périgueux à un mois de prison avec sursis, à une amende de 20 000 francs et il a fallu verser 120 000 francs de dommages et intérêts. Sans compter les 5 000 francs d'amende pour outrages à agents de police et les frais d'avocat.

Je crois qu'il aimait me sortir brutalement du sommeil et me voir docile.

Je simulais mon plaisir en même temps que lui et cela l'apaisait enfin. Fallait-il que je l'aime ! Je me rends compte aujourd'hui que j'étais prête à beaucoup pour le contenter.

J'approuvais le mécontentement de Simon et c'était le plus souvent moi qui lui signalais quand un mal élevé prenait notre place numéro 15. Cela le mettait aussitôt en rage et je le regardais, satisfaite, cachée derrière les voilages de style provençal, rayer les portières avec un tournevis sans être vu ! Il revenait en ricanant

C'étaient de simples moments de complicité et, il ne faut pas m'en vouloir, cela me rendait béatement heureuse.
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Je savais bien que ce n'était pas vrai. Simon s'était longuement absenté en ce milieu d'après-midi. J'aurais aussi pu dire au juge que nous ne faisions plus l'amour depuis longtemps. Que j'avais bien remarqué les petites traînées de sang quand il m'avait donné sa chemise canadienne à laver. Mais que ce n'était pas le jour de la couleur, et que j'avais laissé la chemise au fond du panier.
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Il est vrai que, dans la vie, on finit par s'habituer au pire, comme on s'habitue à un canapé moche dans un salon. Ce n'est que lorsqu'on le change qu'on réalise qu'on a vécu des années avec une horreur!
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LES COUPS DE CŒUR DES LIBRAIRES - 11-02-2024
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