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EAN : 9782702184684
414 pages
Calmann-Lévy (02/02/2022)
3.72/5   865 notes
Résumé :
Régler ses comptes...
Tout le monde en a rêvé, mais lui, il le fait.
Depuis vingt ans, Sébastien Desmichelles note soigneusement dans un petit carnet rouge chaque offense, chaque affront, chaque blessure qu’on lui inflige. Il l’appelle son « Carnet des rancunes ».
Collègues, voisins, amis, famille, personne ne le sait, mais personne n’échappe à sa liste. Un jour, chacun sera puni selon ce qu’il mérite.

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Critiques, Analyses et Avis (241) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 865 notes
Nuit blanche. 100 pages, 200 pages, 300 pages, impossible de lâcher ce livre lu d'une traite.

À l'aube de ses cinquante ans, Sébastien décide d'ouvrir son précieux carnet des rancunes où au fil des années, il y a noté les crasses qu'on lui a fait subir. L'heure de la vengeance a sonné pour cet homme qui a la rancune vissée au corps et ne pardonne rien. Un conflit de voisinage, une tromperie, une escroquerie, Sébastien établit pour chacun d'eux un plan machiavélique pour faire payer à ces abrutis le mal qu'il leur impute. L'apothéose sera consacrée à Yannick auquel Sébastien voue une haine sans précédent.

Jacques Expert a le don pour nous tenir en haleine, que se cache t'il derrière ce Yannick ? Des deux, qui sera le plus rancunier ? Mystère sous forme d'un chassé croisé des plus haletants.
Nous voilà, nous lecteurs plongés dans le psyché machiavélique mais surtout profondément humain de ce Sébastien, modeste comptable, rongé et meurtri par les claques, injustices et drames de sa vie. le pauvre gars ne semble apaisé qu'au prix de la vengeance. Surtout depuis qu'il a mis dans la confidence sa compagne Dominique, son grand amour. La compréhension, la complicité de ce couple gagnent du terrain jusqu'à un épilogue que je n'avais pas vu venir.

Monsieur Jacques Expert, à présent, je réfléchirai à deux fois à infliger du mal à mon prochain. Et réfléchirai à trois fois au pardon histoire d'apaiser mes états d'âme.
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J'estime être quelqu'un de rancunier car quand on on me blesse gravement je n'oublie jamais et surtout je ne pardonne pas.
Mais avec ce roman j'ai trouvé mon maître et heureusement pour certains que ma rancune se transforme par le fait qu'ils deviennent inexistants pour moi... my god si je devais comme Sébastien me venger, ma belle soeur aurait pris cher.

J'ai eu du mal à rentrer dans le roman, les premiers chapitres m'ont parus assez étranges et je gardais de la distance avec le personnage principal.
Mais ensuite l'écriture de Jacque Expert a fait le travail et j'ai continué ma lecture quasi d'une traite.

Si certains passages m'ont semblé peu crédible, le scénario de ce roman est malgré tout très bien travaillé. le manichéisme de l'auteur fait qu'il dirige le lecteur dans diverses directions, et ce pour notre plus grand plaisir.

Je n'avais encore jamais lu l'auteur, même si j'ai souvent croisé son chemin, je n'en ai aucun regret bien au contraire... et au vu de la renommée de l'auteur je risque d'avoir d'autres grands moments de plaisir.
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On assiste donc aux vengeances multiples d'un personnage bien hors du commun : il nourrit des rancunes à l'égard des gens qui, depuis cinquante ans, ont gravement menacé son équilibre et son estime de soi.

Amusant au départ, on a bien envie de sourire à certaines vengeances, on a presque envie d'admirer son art de mettre la pagaille dans une famille, puis on se dit que c'est quand même curieux, cette collection de préjudices graves qui amène un individu à blacklister de la sorte, pas très équilibré tout cela ! Mais bon, pourquoi pas ? C'est un roman après-tout !

Et l'on poursuit, comme capté par le roman de façon parfois malsaine, on a envie de connaître le dénouement, surtout quand on vous annonce que la faute de cet homme, celui qu'on garde pour la fin afin de savourer une vengeance aux petits oignons, est gravissime. Qu'a-t-il pu bien faire pour attiser de la sorte un désir de vengeance impitoyable ?

De l'amusement et du suspens, oui, au début et jusque vers le milieu, puis de la longueur, normal quand le héros fait figure de chat qui joue avec sa proie, mais longuet tout de même, avec trop de répétitions, un amour parfait au-delà du raisonnable, y a un truc...

Un bon moment de lecture d'un roman divertissant, mais à mon humble avis, de qualité moyenne : si le plan semble construit de façon rigoureuse et bien pensé, n'y cherchons pas une écriture ciselée.

Je vais toutefois, par curiosité, me pencher sur les autres romans de cet auteur.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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Le carnet des rancunes m'a immédiatement replongé en 1953.
Bon, je vous l'accorde, je n'étais alors pas né mais l'auteur Richard Matheson oui, et déjà il écrivait des nouvelles géniales dont une intitulée "Une armée de conspirateurs".
Dans ce texte, il écrivait déjà au sujet d'un homme persécuté au-delà de toute raison :
"Son équipement de base se composait d'un bloc de papier réglé et de son stylobille. Quant au principe adopté, il consistait à noter les diverses causes d'exaspération dont il avait à se plaindre avec l'heure de leur occurrence, le lieu, le sexe du coupable et le degré de la contrariété subie, ce dernier étant exprimé par un chiffre allant de un à dix."
En tout cas je vous conseille vivement ce petit en-cas paranoïaque où la moindre nuisance sonore ou olfactive était scrupuleusement inscrite sur les pages du livret d'un fou qui pensait que la terre entière en avait après lui.

Moi-même j'ai d'ailleurs tenu ce genre de carnet, où je notais scrupuleusement tout ce que mes proches faisaient pour le simple plaisir de me nuire. Mais ça n'a pas duré, je me suis vite rendu compte que j'avais quand même tendance à l'exagération.
J'ai cependant la rancune tenace et même si j'essaie de ne pas me laisser dévorer de l'intérieur par les ressentiments, c'est parfois difficile de ne pas vouloir rendre la monnaie de sa pièce à quelqu'un.
Je ne me prénomme pas Jésus et je ne tend pas l'autre joue.
Oeil pour oeil, dent pour dent, la devise de la loi du talion me plaît bien davantage.

Sébastien Desmichelles, principal narrateur du roman, a noté scrupuleusement sur son carnet des rancunes les noms de toutes les personnes qui l'avaient brisé, humilié.
Qui lui avaient causé des préjudices moraux, familiaux, psychologiques, financiers.
Valu de longues dépressions ou même des séjours en hôpital psychiatrique.
"Traumatisme profond avec sentiments de honte et d'inutilité."
Et pourtant, ce petit comptable qui a tout du français moyen a décidé de sortir les griffes. A l'âge de cinquante ans.
Je n'en n'ai donc plus que quatre avant de me lancer dans un projet similaire...
Comme la suite nous le montrera - ou pas - il va désormais bien mieux et la présence d'une nouvelle femme dans sa vie, Dominique ( parmi ses griefs il n'a jamais pu pardonner à son ex-femme de l'avoir trompé, dépossédé de ses biens et même de ses fils ) n'est pas étrangère à son regain de révolte et d'énergie.
"Je suis en train de devenir amoureux de cette femme enjouée, vive, curieuse de tout, qu'un rien amuse."
Alors il passe à l'action, met en exergue l'adage "La vengeance est un plat qui se mange froid" et multiplie les crasses à tous ceux qui lui en avaient fait baver, même dans un lointain passé.
Onze petites histoires de rancunes à assouvir qui peuvent se lire comme autant de petites nouvelles où la cruauté répond à la cruauté. Voisinage, famille, amis, arnaqueurs, voleurs, collègues ... Ils ont tous mérité son courroux et à de rares exceptions, il sait où frapper pour faire mal et comment faire ravaler leur fierté à ces gens qui se croient tout puissants et qui ont agi avec lui de la plus déplorable façon.

Ces moments qui parsèment le livre sont assez inégaux, parfois peu convaincants, à l'immunité douteuse pour notre anti-héros, mais à l'inverse parfois jouissifs et on se retrouve sans forcément s'identifier à Sébastien à imaginer le pire pour tous ceux qui nous ont fait du mal. Si comme lui nous avions la possibilité de passer à l'action sans le carcan de la conscience ou sans le risque de se faire prendre...

Je pense à Nourredine qui baissait tout le temps mon jogging au collège pour que je sois la risée des sixièmes et à la façon dont je pourrais tronçonner ses deux cuisses s'il considère les pantalons inutiles.
Je pense aussi à Julien que j'ai ramené chez lui avant qu'il ne sorte avec ma copine et que j'aurais plutôt du transporter, ligoter et bâillonner dans une caverne deux semaines durant sans eau ni nourriture.
Je songe à celle qui ne jure que par l'amitié sur Babelio avant de planter un couteau dans le dos des lecteurs si chers à son coeur, qu'elle délaisse au moindre grave problème sans un mot d'explication, et à qui je souhaite une infinie solitude quand elle aura à son tour besoin de quelqu'un.
Mon chef de service m'a pris en grippe sans la moindre raison et flirte avec le harcèlement parce qu'il me sait fragile. J'en ai même des angoisses à l'idée de venir travailler le matin. Je me permets de reprendre l'idée de Jacques Expert mais un bel étron bien sale sur lequel il s'assiérait en plein réunion et la gêne qui s'en suivrait me procurerait une joie immense !
Je me rappelle de ce connard de cardiologue qu'avait vu mon père avant la crise qui lui a été fatale et à son rapport établissant que tout allait bien. J'aimerais bien l'opérer à coeur ouvert à mon tour pour un résultat probablement similaire au vu de mes compétences en chirurgie.
Quant à mon syndicat de copropriété, j'attends toujours une réaction de leur part quand j'ai été envahi par les mouches suite aux travaux de toiture exécutés enfermant et étouffant plusieurs pigeons dans les combles au-dessus de chez moi. je mettrais bien ces personnes si désireuses d'intervenir dans des cercueils aux côtés d'un corps en putréfaction. Juste deux ou trois jours, pas plus, je ne suis pas un monstre.
Je me souviens bien sûr de ce serrurier à Saint Denis qui, une fois la porte déverrouillée, une fois introduit chez moi, m'a réclamé la modique somme de 1000 €. J'aimerais qu'on lui coupe la main en direct dans une émission de Julien Courbet, pour l'exemple.
Tellement d'ingratitude, de trahisons, de bassesses et d'hypocrisie dans ce monde.
Tellement de haine et de regrets que même si j'exagère volontairement mes idées de châtiments, je comprends les motivations de Sébastien et en ai même approuvé certaines intérieurement.
"Je n'oublie jamais rien et avec moi on paie toujours sa dette."
Et moi, combien de personnes m'ont mise dans leur carnet ?

Bien plus raisonnable que moi, Sébastien Desmichelles n'a condamné qu'une seule personne à la peine capitale.
Ce sera sa dernière proie, le dernier des douze noms à barrer de son carnet.
Celui qui a commis l'impardonnable.
Il s'agit de Yannick Lefèvre, PDG d'une gigantesque entreprise, peu scrupuleux, heureux en ménage, aux trois enfants dont les plus hautes études sont déjà toutes tracées.
Dès le début du roman, un affrontement psychologique se joue entre les deux hommes. L'homme d'affaire ignore tout de l'identité de son harceleur qui semble plus malin qu'il n'en n'a l'air, et qui par petites touches sème l'inquiétude puis le chaos au sein de la famille Lefèvre.
"Qu'ai-je fait de si mal pour qu'on m'en veuille à ce point ?"
C'est le jeu du chat et de la souris entre les deux hommes, la richesse de l'un permettant d'enquêter sur le fou dangereux qui tourmente ainsi le magnat sans aucune raison apparente. Et ça n'est pourtant pas faute de laisser des indices.
Ce conflit est une déclaration de guerre qui ne pourra s'achever que par la mort d'un des deux hommes. Mais à ce petit jeu qui sera le plus malin ?

Si le lecteur doit attendre la toute fin du roman pour connaître les tenants et les aboutissants de cette rancune - même si haine paraît un mot plus approprié ici - Jacques Expert nous divulgue des éléments de réponses un peu rapidement. Trop d'indices flagrants qui permettent de deviner de quoi il retourne exactement, surtout pour tous ceux qui ont déjà lu Hortense.

Le plaisir de la lecture est-il pour autant gâché ?
Amoindri certainement mais il demeure des mystères, une tension, et une histoire d'amour très émouvante.
Ainsi que beaucoup de cet humour noir dont je suis si friand.

Le roman a un certain charme également du aux termes désuets maintes fois usités, la compagne de Sébastien refusant toute forme de grossièreté.
"Dominique n'aime pas quand je suis vulgaire."
"Ne dis pas "crever", tu sais que je n'aime pas ce mot."
Entre autres exemples on tombe sur des expressions comme pérorer comme un paon, propre comme un sou neuf, les polices de France et de Navarre, avoir droit à un chien de sa chienne ...
Et ce vocabulaire participe à rendre malgré tout sympathique cet homme rongé par l'idée de se faire justice lui même avec pour arme son carnet vétuste et feuilleté jusqu'à l'usure.

Difficile d'émettre un jugement très objectif sur ce nouveau Jacques Expert, au style reconnaissable entre mille.
L'idée de départ est tout simplement excellente, mais elle ne suffit pas à la rédaction d'un roman parfait pour autant.
Donc oui, certaines vengeances sont moins crédibles ou auraient mérité d'être davantage approfondies.
Oui également, on devine trop vite de quoi il retourne, ou presque.
Et pourtant, suspense et tension sont maintenus jusqu'à la dernière page et le roman se doit au moins d'être salué pour son originalité et le travail énorme accompli sur la psychologie vacillante de Sébastien, qui a beau être fou, est également un homme épris d'amour et surtout d'un désir de justice qui a quelque chose de profondément libérateur et même de jubilatoire.


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Sébastien Desmichelles fête ses 50 ans.
Après un divorce et des ennuis très pénibles, il a fait une dépression sévère.
À présent, il semble un peu apaisé auprès de sa compagne, Dominique, institutrice.
Le psychologue qui le suivait lui avait conseillé de noter ses angoisses dans un carnet.
C'est dans un joli carnet rouge qu'il a commencé à noter non pas ses peurs mais ses rancunes, les offenses qu'il a dû subir. Il a juré de punir tous ceux qui l'avaient blessé et curieusement, de façon non anonyme.
Ses actions commencent et on sait qu'une d'elles finira par tuer un individu, Yannick, qui prend la parole tout au long du récit et ce , en éprouvant une belle trouille.
Mais qu'a-t-il fait ce Yannick ?
Tout le mystère s'éclaircit dans les dernières pages. Sébastien n'a plus rien à perdre. Il a déjà tout perdu.
Un thriller joliment mené avec un suspense sans cesse relancé. le narrateur est le revanchard lui-même sauf les chapitres où Yannick, la future dernière victime s'exprime.
À noter que la fin a été tout a fait inattendue pour moi.
J'allais oublier le piment du livre : un humour noir qui fait qu'on s'éloigne de la réalité pour nous permettre de sourire vraiment.
Enfin, c'était mon cas , un peu comme lorsque je lisais des romans de Jean Teulé.
Encore une belle lecture de Jacques Expert.
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
À l’orée de ce récit, celui où je vais raconter ma vie, car c’est bien de cela que j’ai l’intention de parler, je me dois d’être tout à fait honnête. Même si les gens l’ignorent, j’ai la rancune tenace.  
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"En dépit des souvenirs douloureux et humiliants qui y sont scrupuleusement consignés, j'aime parcourir mon carnet des rancunes. Je m'y plonge plusieurs fois par semaine, je tourne les pages, m'arrête sur un nom et, d'un coup, c'est mon passé qui remonte en mémoire, dans les moindres détails."
p.61
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Elle n'a jamais été aussi épanouie depuis qu'elle m'épaule dans le règlement de mes rancunes. Elle ne fait pas que m'aider, elle s'investit, me dicte ma conduite, invente les plus belles des vengeances. Je vois bien qu'elle y prend beaucoup de plaisir.
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Bref, il est urgent que j'en finisse avec mes rancunes !
Si j'aime tant lire mon carnet dont je connais pourtant chaque ligne, c'est parce qu'il est le livre de ma vie.
Ce carnet est autant un inépuisable voyage dans le temps que la perspective de moments futurs, qui seront jouissifs.
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E n dépit des souvenirs douloureux et humiliants qui y sont scrupuleusement consignés, j'aime parcourir mon carnet des rancunes. Je m'y plonge plusieurs fois par semaine, je tourne les pages, m'arrête sur un nom et , d'un coup, c'est tout mon passé qui remonte en mémoire, dans les moindres détails.
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LES COUPS DE CŒUR DES LIBRAIRES - 11-02-2024
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