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EAN : 9782749160597
256 pages
Le Cherche midi (07/03/2019)
4.35/5   78 notes
Résumé :
Merci Maîtresse ! C'est l'histoire de Carla, qui est venue et qui a dû repartir. Trop vite. C'est l'histoire de Martim, qui aurait préféré ne pas être là, avec nous. C'est aussi celle d'Habib, qui espère chaque matin qu'il y aura sport aujourd'hui. C'est l'histoire de Valentine et de son papa. D'Adriano et de la quiche qu'il a vomie sur sa dictée ce matin. De Timéo, qui n'avait pas de chat mais des griffures quand même. De la corde de Laurence, la directrice, sur la... >Voir plus
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Anouk est institutrice dans une école "de regroupement" de Réseau d'Education Prioritaire (REP), accueillant des enfants allophones. Elle nous parle de ses élèves en chapitres courts, de leur vie, de leurs difficultés mais aussi de leurs progrès en classe, sur un ton toujours plein de tendresse. La narratrice évoque aussi ses collègues, Laurence, la directrice de l'école injustement accusée par un parent d'élève, Charles l'instituteur des CP qui aimerait bien dédoubler sa classe l'an prochain, Déborah, la jeune remplaçante de Laurence… Quant aux élèves, qu'ils s'appellent Kahina, Martim, Erkhan, Antoine, Valentine ou Carla par exemple, leur vie n'est jamais un long fleuve tranquille…

Je remercie tout d'abord Anouk F., l'auteur de ce témoignage original et agréable qui m'a envoyé son livre très gentiment et avec une dédicace fort sympathique et joliment écrite à la plume.
J'ai eu beaucoup de plaisir à lire ce récit qui m'a fait sourire à de très nombreuses reprises et qui change vraiment les idées. Cette lecture est de plus, tombée au bon moment car j'ai dû délaisser la lecture récemment à mon plus grand regret (j'espère la reprendre au plus vite...)
Cette forme de récit composé de chapitres courts, a donc été facile à lire, compte tenu des circonstances. J'ai trouvé ce récit original, je n'ai pas lu beaucoup, voire jamais, de récit concernant des écoles maternelles ou primaires.
Certains passages, comme le départ précipité de Goran qui doit déménager précipitamment à cause de la demande d'asile refusée de ses parents, sont particulièrement émouvants (et pourtant très réalistes).
Ce récit intéressera sans doute enseignants actuels, passés ou futurs de l'Education Nationale, ou parents qui découvriront peut-être une autre facette de l'école, derrière ce qu'ils croient en savoir.
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Anouk a quitté son métier de journaliste pour réaliser son rêve d'être enseignante. Depuis cinq ans, elle est maîtresse de Ce2, dans la même école primaire REP (Réseau d'Education Prioritaire). Ses élèves arrivent, parfois, en cours d'année ou repartent avant la fin. Ils viennent de différents pays et ne parlent pas tous français. Mais Anouk les écoute et les entend, car elle parle la langue de la bienveillance et de la transmission. Elle devine les histoires de ses élèves, observe leurs attitudes et celles de leurs parents.

Chaque jour de classe comporte ses petites victoires : celle d'apprendre les additions à Habib ou celle de le rendre fier de lui-même. L'école est aussi le lieu dans lequel des souffrances s'expriment ou tentent d'être dissimulées. Les difficultés scolaires demandent une prise en charge spécifique et les douleurs familiales entraînent, parfois, des signalements. Anouk est attentive et protectrice ; elle semble prendre au sérieux ses responsabilités.

Anouk F. décrit aussi les liens avec les collègues. Elle raconte leurs habitudes et l'entraide, sauf avec Jacqueline qui, depuis vingt ans, ne se lie pas aux autres et reste dans sa grotte (sa classe). Elle relate les accusations mensongères envers Laurence qui l'ont conduite à l'arrêt maladie, après une dénonciation calomnieuse à l'inspection académique.

Merci Maîtresse ! se déroule sur une année : de la rentrée scolaire aux grandes vacances, en passant par les apprentissages, la sortie scolaire et le fameux spectacle de fin d'année. le ton est vif, tendre à certains moments et humoristique à d'autres. J'ai bien aimé cette plongée dans le microcosme scolaire auquel nous, parents, n'avons pas forcément accès, une fois les grilles refermées.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Une fois n'est pas coutume, j'avais très envie de lire ce témoignage d'une enseignante alors même que sur mon temps libre, je préfère m'éloigner de l'école.
J'ai suivi l'année scolaire de l'auteur avec ce qu'elle comporte de drôle, de triste, d'anecdotique et d'universel concernant les élèves, leurs parents, les collègues...
J'ai passé un très bon moment pour la simple et bonne raison que j'avais l'impression d'être l'auteur ! En effet, tout ce qu'elle exprimait, je l'avais vécu, ressenti, vu, observé : la collègue qui vit dans sa grotte les déboires de la sortie scolaire, les signalements (en pire pour moi), etc. L'impression de faire partie du même bateau et que ce que je vivais était "juste" commun ; ça soulage, un peu
Une lecture agréable, drôle, émouvante parfois et qui soulève des questions/réflexions pour lesquelles nous n'avons pas forcément de moyens, de réponses mais qui prouve l'universalité de notre quotidien.
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Anouk F. nous ouvre les portes de sa classe (et de son coeur) avec Merci Maîtresse édité par le cherche midi éditeur

"L'avantage c'est qu'il n'y a pas deux journées pareilles. Être enseignant, c'est être Forrest Gump. Quand tu pousses le portail de l'école le matin, c'est comme quand tu ouvres la boîte de chocolats; tu ne sais jamais sur quoi tu vas tomber."

Dans le coeur de la maîtresse, il y a les enfants, mais aussi des parents, des rencontres, des séparations.
Des journées ordinaires, d'autres qui le sont un peu moins.
Anouk va vivre avec les élèves une année et bien plus, une année entière à s'aimer, se détester parfois, mais toute une année à apprendre et grandir, ensemble.
Ses élèves, elle ne les oubliera jamais. de chacun d'eux elle garde en elle un souvenir intact.
Il y a Mathis qui vient de manquer 10 jours d'école pour aller voir son papa à l'hôpital, avec qui il faut prendre le temps de rattraper les leçons une par une.
Aussi Martim, qui aurait bien aimé être partout, ailleurs, sauf à l'école.
Être maîtresse c'est aussi accepter qu'on ne peut pas sauver tout le monde, aider la classe entière, seule.
Il y a aussi Habib, à qui elle est fière d'avoir appris à poser une addition, et qui d'ici la fin de l'année sera même capable d'effectuer des multiplications.
Il y a ceux qui arrivent en CE2 avec une lecture fragile, une écriture hésitante.
Ceux sur lesquels il faut veiller un peu plus, les « déficients », ce mot qui l'horrifie tant il est « moche ».
Il y a Cecilia qui cafte souvent, mais cette fois ça a l'air sérieux; « Farid et Gladys jouent à la baise »…
C'est quoi « jouer à la baise », pour des enfants de 8 ans à peine?
Il y a aussi ces mots d'enfants, durs, terribles et violents à la fois.
Il y en a des plus faciles que d'autres, mais ce sont des enfants. Avec leur passé, leur histoire, et surtout leur avenir à construire.
Il y a ceux pour qui il faut demander une AVS. Ils ont besoin de soutien, d'attention, souffrent de troubles de concentration.
Demander une AVS = faire venir la psychologue scolaire, faire signer le médecin de famille, les parents, remplir un épais dossier, organiser une réunion, réunir des commissions. Mais ça en vaut la peine.

Et en dépit des difficultés rencontrées : rester debout malgré tout, continuer à sourire, à vivre.

Anouk livre des mots tantôt gais, tendres, durs ou touchants, mais toujours sincères.
Elle organise avec ses élèves un marché des savoirs : « Personne ne sait tout, mais tout le monde sait quelque chose ».
Les enfants sont pour elle une extrême richesse, elle ressent une infinie fierté de les voir évoluer .

On rit, on pleure, avec ce livre on passe un réel moment de bonheur.

Edité par le cherche midi éditeur, 7 mars 2019
17 €

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Anouk F. est "maîtresse" dans une classe de CE2 constituée d'enfants parlant beaucoup de langues différentes.
Il va sans dire qu'il n'est pas toujours simple d'enseigner dans ces conditions. Mais si les enfants apprennent vite à travailler et vivre ensemble ce sont les parents les plus difficiles à gérer.
Les enfants n'ont pas changé, ils s'adaptent vite et acceptent les contraintes...C'est la société qui exige toujours plus de performances.
Anouk F. décrit bien les difficultés rencontrées, elle pointe les défaillances d'un système sans pour cela faire le procès de...Livre agréable à lire!
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je déteste la rentrée des classes. Mais je crois que je déteste encore plus le début des grandes vacances. Ces quelques jours, juste après le départ des enfants, où il n'y a plus de bruit dans les couloirs. Ces matins où je traverse cette cour si vide, si calme, si triste, pour monter dans ma clinique sans patients, sans âme. Ces moments passés à ranger, trier, classer sans avoir à dire à Habib de se rasseoir, ou à Fouad d'attendre un peu, que je vais venir lui donner du travail. Ces copies égarées, retrouvées au hasard d'un tiroir ou d'un placard.
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Le pire, finalement, ce n'est pas l'échec. C'est l'espoir que met l'enfant en vous à ce moment-là. Cet espoir que l'on n'a pas réussi à faire vivre. Cette promesse qu'on lui a faite, et qu'on n'a pas tenue. Ca reste, ça marque, et ça bouffe, à l'intérieur.
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Les échecs dans ce métier, il faut apprendre à les encaisser et apprendre vite. Parce qu'ils sont quotidiens, hebdomadaires, trimestriels, annuels. Il faut apprendre à les encaisser et aussi parfois, à les relativiser. Apprendre à se dire : "Non, tu n'es pas M. Keating dans Le Cercle des poètes disparus ; tu ne pourras pas tous les sauver, tous les aider là tout de suite, toute seule." Se le dire, et le garder en tête, tout le temps. Accepter que les toutes petites choses que l'on a installées, ajoutées les unes aux autres, donneront quelque chose, un jour.
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Je crois que je suis vraiment devenue enseignante le jour où j'ai accepté de ne pas être capable de tout faire, en tout cas pas tout de suite. Je crois que j'ai failli quitter ce métier à chaque fois que je me suis rendu compte que je ne pourrai pas les aider tous, en tout cas pas comme il faut.
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Hier déjà, Caroline m'avait demandé de venir voir. - Je pense qu'il y en a un demi-million ... m'avait-elle dit. J'ai regardé la (très) longue chevelure de Maëva. Je n'ai pas eu besoin de trop m'approcher. C'était Ibiza, là-dedans. Le Pacha en plein mois d'août. Ça grouillait, ça sautait ...
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