Puis sortit le puissant Satan, suivi des autres grands de la cour, selon l’ordre des faveurs et du rang.(...) Écoutez maintenant le motif de cette fête que je veux célébrer avec vous aujourd’hui. Faust, un mortel plein d’audace, qui comme nous dispute avec l’Éternel, et qui un jour futur peut, par la force de son esprit, se rendre digne d’habiter l’Enfer avec nous, est l’inventeur de l’art de multiplier avec grande facilité, mille et mille fois, les livres, ce jouet dangereux des hommes, propagateurs de la folie, des erreurs, des mensonges et des horreurs, source de l’orgueil et mère de doutes pénibles.
Cependant en cela vous êtes tous semblables, les sages et les fous; ce que l'esprit ne peut savoir, l'orgueil et l'amour-propre le résolvent en votre faveur. Voilà deux mots, mauvais et bon, que vous voulez estampiller comme des idées. Car dès que vous avez des mots, vous croyez avoir gravé des idées avec des sons vides. Comme avec ceci vous ne pouvez rien terminer, pour vous débarrasser de ce qui vous tourmente, vous arrangez tout à votre manière et, naturellement, le bien est votre œuvre et le mal est le bousillage du diable.