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Sonia, une jeune actrice, en a marre de tomber à chaque fois sur des loosers lors de rendez-vous soi-disant galants... Sa copine, elle, en a plus qu'assez de la jalousie maladive de son compagnon.
Pierre a rendez-vous avec son conseiller financier à propos de son découvert. Mais rien d'inquiétant selon lui ! Car il postule en ce moment à divers entretiens d'embauche (danseuse étoile, champion du monde de karaté ou encore chirurgien) et il est certain que ses démarches vont déboucher sur un CDI !
Patrick, animateur télé, va devoir animer un débat houleux entre Brad Pitt et Sharon Stone... Enfin, sur le papier...
Quant à Fabcaro, il est en panne d'idées... Mais, comment trouver le temps de scénariser un album quand il faut emmener les filles à l'école, aller à La Poste, faire les courses, remplir les papiers de l'Agessa !? Il n'a même pas encore réparer la clôture de Pompon ! C'est dire...

Voilà un album pour le moins original, absurde et un peu fou-fou.. Normal, on est chez Fabcaro ! Au cours de quelques heures, l'on croise des personnages un peu perdus (pour ne pas dire au bord de la dépression), notamment Sonia et Pierre. Point de départ de ce scénario : une histoire d'amour. Entre deux séquences les mettant en scène, d'autres personnages vont surgir (notamment Fabcaro) et des scènes vont se succéder visiblement sans lien apparent. Ça semble confus, foutraque, granguinolesque... Mais tout ça se tient parfaitement au final. Faut juste se laisser porter par l'imagination débordante de l'auteur d'autant que l'humour est omniprésent, les situations complètement décalées, les dialogues (parfois embrouillés) jouissifs et la répétition de certaines cases intelligente.
Un album absurdement maîtrisé !
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« Mais comment veux-tu scénariser quand tu as la clôture de Pompon à réparer ? »

J'explique.
L'avantage du télétravail quand on est fonctionnaire et qu'on travaille dans une 'ruche' (collègues sympas, mais qui ont l'énergie bruyante) : le caaaalme chez soi pour bien se concentrer, un jour par semaine (maximum autorisé pour l'instant).
L'inconvénient de bosser à la maison quand on est auteur : le bordel familial ambiant et toutes les tâches du quotidien à accomplir, surtout quand on a de jeunes enfants.
Fabcaro, en l'occurrence, ne peut pas à la fois 'scénariser' et :
• remplir les papiers administratifs du foyer
• faire les courses
• aller chercher les filles à l'école
• finir les 'putains de dalles'
• réparer la clôture de l'âne.
C'est manifestement trop pour un seul homme.

On sent bien que le gars n'est pas bricoleur : il pourrait trouver l'inspiration en s'occupant les mains. Mais ça doit être cette corvée-là (la clôture à réparer) qui le bloque dans son processus de création. C'est le caillou dans la godasse, le truc qu'on remet toujours à plus tard et qui agace.

Résultat : sa BD en cours est totalement bordélique, les rôles et répliques des personnages se mélangent, un banquier porte des oreilles de lapin, et une mamie a un fer à repasser sur la tête (débranché, c'est mieux pour se déplacer). Et hormis la clôture, invitée aussi dans cette histoire avec mise en abyme, il n'y a pas de fil conducteur.
En même temps, comme dirait l'autre, l'incohérence, ça va plutôt bien à Fabcaro.

Initialement paru en 2009, cet album est réédité, comme la plupart (voire tous ?) les vieux titres de l'auteur, passés inaperçus avant. Avant quoi ? le succès phénoménal de 'Zaï zaï zaï zaï'.
Si j'avais abordé l'oeuvre de Fabcaro avec cette 'Clôture', je ne serais sans doute pas allée bien loin. Là, j'ai aimé retrouver la déconne absurde et les coups de griffe amusants (sur la politique, les médias...) parce que je suis initiée. Mais sinon, je me serais vite ennuyée dans cette histoire qui tourne en rond.
___

La playlist est sympathique, nous ramenant dans nos 80's, et HFT nous change de la 'variété' chère à Fabcaro dont se moquent gentiment ses copains auteurs.
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=sTJ1XwGDcA4
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=j-48Xg2cKyg
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=3Pfys1c8KX0
(version top must avec Lucas, le fiston Thiéfaine ♥ le petit brun à droite qui ressemble à son papa ♥ punchy mais fatigué car c'est la chanson de rappel)
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J'ai adoré “Zaï Zaï Zaï Zaï”, “Open Bar, 1ere tournée”, “Moins qu'hier (plus que demain)” et “Et si l'amour c'était aimer ?”. C'est le principe de l'amour absurde, décalé, vraiment hilarant. Ce recueil est dans la même veine, destins croisés de personnages, l'auteur lui-même mis en scène en auteur de bande dessinée en mal d'inspiration, obsédé par une clôture à réparer, une obsession qui parasite sa création au point de raconter un peu n'importe quoi. Cette bande dessinée de 2009 est antérieure à celles que j'ai cité plus haut : 2015 pour “Zaï Zaï Zaï Zaï”. On sent le principe moins bien maîtrisé, l'histoire n'a parfois ni queue ni tête de façon gratuite, l'humour n'est pas aussi désopilant, mais cela reste une lecture agréable. Pour ce qui ne connaissent pas l'auteur, mieux vaut s'attaquer à une de ses oeuvres plus récentes.
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Il existe certains livres qui apparaissent comme par magie. On ne se doute pas de leur existence et POUF !, ils sont là, devant nous ! La Clôture de Fabcaro fait partie de ceux-là.

Je suis bibliothécaire et occupe depuis six ans le poste de responsable du secteur Bande-dessinée d'une médiathèque. Six années à ranger, trier, inventorier, fouiller dans les bacs ou dans la réserve ; autant dire sans me vanter que je maîtrise le fonds de la médiathèque au point d'être capable de dire de tête si tel album fait partie ou non de nos collections ou s'il est emprunté ou non. Et voilà qu'un matin, je tombe sur ce livre sur le chariot des retours. L'historique et les stats de prêts indiquent que ce livre est là depuis un petit moment mais je ne l'avais jamais vu ! Et c'est d'autant plus étonnant que je scrute impatiemment toutes les parutions de Fabcaro depuis la découverte de son excellentissime Zaï Zaï Zaï.

D'autres avant moi ont tenté de résumer ce livre et peu ont réussi (mention spéciale à antoineperroud qui y arrive mieux que l'éditeur) donc je ne m'y essaierai pas (pas fou !).

Fabcaro a une maîtrise absolue de l'absurde : tout s'imbrique et s'enchaine de manière logique car oui, pour que l'absurde fonctionne, il faut que l'enchaînement des éléments soit logique afin de créer le décalage qui provoquera le rire... le fonctionnement de l'absurde est absurde. C'est une Absurdception ! Mais je digresse. Les personnages se croisent, les arcs narratifs s'entremêlent mais l'auteur n'arrive toujours pas à trouver le temps de réfléchir à sa BD car il a cette foutue clôture à réparer.
Au final, on a donc un album rempli de rien… de rien et de tout à la fois… du pur génie !
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La clôture relève du génie de la création. Je suis littéralement époustouflé par cet auteur à savoir Fabcaro pour le nommer. Je conseille très vivement cette lecture de sa dernière oeuvre en date et de le suivre dans ses réflexions et ses délires. Cependant, ce conseil ne s'adressera pas tout le monde. Je dois avoir l'honnêteté de le reconnaître. Cette oeuvre fait figure d'ovni dans le monde de la bd.

En effet, c'est comme une espèce d'expérimentation de la part de l'auteur qui devient également acteur de son propre récit en scénarisant diverses scènes. Son épouse dira dans les premières pages que c'est totalement incohérent comme scénario. J'avais effectivement peur de sombrer dans l'absurde mais il n'en n'est rien. C'était un coup monté de la part de l'auteur. Il y a comme une espèce de synchronisation dans les personnages jusque dans les mouvements. Bref, la logique ne nous quitte pas et c'est tant mieux car on est bluffé par tant de virtuosité !

L'auteur analyse le comportement de ses contemporains mais il n'oublie pas de s'égratigner en premier lieu. Que j'aime cette humilité ! Par ailleurs, l'humour est toujours fin et les situations sont recherchées. C'est le must de ce qu'on peut lire. Et dire que cet auteur est toujours publié par de petits éditeurs comme La Cafetière ou en l'espèce 6 Pieds sous terre. Il va même jusqu'à s'en amuser. On a l'impression que c'est un choix.

Je souhaite de tout mon coeur que cet auteur soit découvert par le grand public. Cela ne sera pas chose facile car il s'éloigne ostensiblement des modes de la consommation courante des bd d'humour en choisissant la voie la plus difficile. Gros coup de coeur que j'aimerais tant partager !
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« Je compte jusqu'à huit et je lui parle… »
Tout commence par un couple filmé en plan serré qui rate son dialogue en tentant d'improviser. S'ensuit la déambulation d'un jeune citadin lunaire que les chocs ne semblent pas perturber puis une déclaration d'amour au restaurant par chanteurs d'opérette interposés. Sans tambour ni trompette, le lecteur raccroche au jeune homme convoqué pour un entretien d'embauche en chute libre sans filet et ainsi de suite jusqu'à ce que Fabcaro se mette en scène en dessinateur critiqué par sa femme lui reprochant l'incohérence des scénettes sans queue ni tête. L'auteur s'énerve alors, expliquant qu'il ne peut pas mieux faire compte tenu des impondérables de l'existence dont la fameuse clôture de Pompon à réparer.
Les premières cases dessinées et les dialogues échangés retiennent immédiatement l'attention par leur drôlerie et leur véracité. Il est facile de tisser une ligne directrice malgré une incohérence de façade. Pour entrer en résonance avec les autres et trouver un équilibre salutaire, il est nécessaire de prendre le temps de l'écoute et du dialogue. Fabcaro, sous un faux air dilettante, intrique avec talent des tranches de vie qui touchent et font sens à travers un double niveau de lecture (approches fictionnelle et autobiographique). L'histoire est maîtrisée et monte en force pour se conclure sur une ouverture biface, pleine de promesses ou désabusée. Bien des détails significatifs et des expressions parlantes renforcent un récit dessiné d'autant plus réussi qu'il traduit avec finesse et humour le mal-être contemporain de l'aliénation et de la solitude.
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Sacré Fabcaro, qui, tout en recyclant ses marottes sociales et ses mises en abîme d'écrivaillon à la dèche, se réinvente à merveille. La forme - résolument brouillonne, volontairement foutraque - est nickel chrome ! le scénario est lancé à toute berzingue dès la première page, on prend un train à grande vitesse qui ne s'arrêtera pas de si tôt.

Plusieurs histoires mêlées. Celles des personnages. Celles de l'auteur perdu. Celles de personnages perdus. Dans ces tentatives stylistiques, le lecteur pourrait craindre le "Tout ça pour ça", la promesse qui s'essouffle, le petit coup de mou. Il n'en est rien ici ! Tout est tenu de A à Z, mieux, ça gagne en force au fur et à mesure que l'on engrange les éléments de chaque récit. Telle une enquête, on grappille ci et là les indices, on remet tout en ordre, on bûche, mine de rien, on s'emploie, on y met du notre, c'est que Fabcaro veut du lecteur exigent, qui bosse avec lui !

Proche de "Pause" dans sa facture et ses thématiques (peur de la page blanche, le quotidien qui détourne l'artiste du travail...), mais bien plus labyrinthique et vertigineux à mon goût, on a plaisir a retrouver notre auteur malmené, chafouin et comique, dans cette veine auto-fictionnelle qui lui va bien.
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C'est un peu compliqué à expliquer, voyez-vous il s'agit d'une histoire d'amour – ça fait toujours rêver l'amour – passionnée. Euh...enfin, ce n'est pas du Barbara Cartland non plus. C'est plus un récit d'aujourd'hui, une chronique sociale si vous voulez : le chômage des jeunes, le malaise des vieux, la crise... Ce n'est pas rébarbatif pour autant, c'est moderne et drôle aussi, il y a de la musique et ça bouge, le fun quoi ! Ne bougez pas, je m'occupe de la clôture et je vous raconte.

Le début de la lecture de la Clôture a tendance à désarçonner tant la narration est dé-construite. Plusieurs petites scénettes sans rapport apparent s'entrecroisent de façon aléatoire, puis, peu à peu, une direction générale semble se mettre en place. le plus étonnant étant l'apparition de l'auteur qui, de fort méchante humeur, sèche sur la page planche. Deux niveaux de lecture se révèlent : des tentatives de début d'histoires et une partie autobiographique. Rien n'est moins sûr, Fabcaro sort pour prendre un peu l'air et croise physiquement ses personnages. le réel et la fiction s'entrecroisent. Quelle dose de réalité dans la fiction ? Quelle est la part de la fiction dans la réalité ? Que se passe-t-il quand la clôture qui sépare ces deux mondes est brisée ?

Lewis Trondheim avait choisi la forme de l'essai dans Désoeuvré pour traiter des mystères de l'inspiration et de la peur, terrible pour un créateur, de se retrouver un jour « à sec ». Dans la Clôture, Fabcaro (Droit dans le mur) se met également en scène, mais il choisit une approche fictionnelle. le récit est en lambeau comme peuvent l'être les pensées qui défilent quand on laisse aller son esprit. Des morceaux de réalité glanés ici et là qui se suivent, s'emboîtent, s'entrechoquent et finissent par former le tissu de nos vies. Élargissant son récit au-delà de ses angoisses personnelles, Fabcaro parvient, d'une façon très originale, à décrire la face absurde du monde qui nous entoure.

Loin des canons classiques de la narration, le petit monde conçu par Fabcaro est néanmoins parfaitement huilé et logique. La lecture nécessite une attention soutenue, car chaque case possède un petit détail qui fera la différence à un moment du récit. La Clôture est une bande-dessinée originale et complexe, admirablement réalisée et chaudement recommandable à tous amateurs curieux du 9e art.
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Il y a quelques mois, j'avais posté une vidéo sur Fabcaro le défendant bec et ongles face à ses (rares) détracteurs, mais force était de constater que le bougre avait encore de quoi me faire hésiter sur ses partis pris. Quand j'ai découvert "La clôture" hier sur une table à une soirée, je ne m'attendais pas à y trouver dedans un parti pris pour le moins insolite : celui de changer en permanence de scène au bout d'une à une dizaine de cases, jamais plus. Là où j'ai eu du mal, c'est qu'il n'y a strictement rien qui vous annonce quand on passe à quelqu'un d'autre. du reste, si c'est une lecture exigeante, on n'en est pas moins récompensés par l'humour absurde qui est contenu dedans. Il s'agit juste de la terminer avant les jeux à boire.
Alors certes, ce n'est pas le meilleur album, mais ce n'est pas le pire non plus. Il y a des moments où on ne sait pas pourquoi ça coupe, et d'autres où l'humour dont on commence déjà à être habitués marche moins bien. Mais c'est toujours la même patte, toujours la même valeur sûre, qui n'a pas l'intention de s'enfermer quelque part dans la forme sans pour autant sacrifier le fond.
"La clôture", c'est une non-histoire, des tas de moments de vie entrelacés qui se croisent jusqu'à former un tout qui devra bien s'arrêter à un moment donné. BD postmoderne, s'amusant à briser le quatrième mur et à se moquer des règles de vraisemblance, il mérite tout autant que les autres albums d'être connu, et je suis donc forcément un peu étonné qu'on en fasse si peu de cas sur Babelio. Quoi qu'il en soit, le charme opère toujours...
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- Je pourrais vous faire le pitch de la BD mais... j'ai rien compris :D
- Ah ouais ? C'est dur à comprendre ?
- Non, c'est juste que y a rien à comprendre !

Fabcaro, c'est de l'absurde. de l'humour, mais de l'absurde. Et cette fois, l'absurde est poussé loin, très loin, un peu trop loin.
Si je suis très client de l'auteur et que chacune de ses lectures a bien marché sur moi pour le moment, j'avoue que la clôture à moins bien fonctionner.
Pas que ce soit mauvais, j'ai passé un moment de lecture ok, j'ai sourie voir même rigolé quelques fois, mais ça n'a pas été le plaisir et la franche rigolade habituelle.
Si les scénario de Fabcaro sont absurdes, celui-ci l'est peut-être un peu trop, et si je ne devais conseiller qu'une seule oeuvre de l'auteur, ce ne serait clairement pas celle la.
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