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4,38

sur 2882 notes
Voilà une BD qui devrait être rembourser par la Sécu. Page après page, on rit devant les malheurs de ce jeune père de famille devenu un fugitif et que toutes les polices recherchent. Et la l'imagination et le délire humoristique de Fabcaro fait feu de tout bois. Il en profite pour démolir avec une jubilation évidente notre société, égocentrique, paranoïaque, manipulée par les médias.
Chaque page nous offre une chute aussi désopilante que bien sentie. On rit franchement tout du long, tant son humour fait merveille.
Récompensé par le Prix "Quai des Bulles 2015", un bijou de BD malin, inventif, burlesque à découvrir de toute urgence. Merci Fabcaro.
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Vous avez la carte du magasin ?

Une merveille d'humour où l'absurde côtoie le grotesque sans jamais se départir d'intelligence.

Détournements, amplifications jusqu'au non-sens, toutes les techniques narratives sonnent juste et ne ratent aucune cible : dénoncer les faux-semblants, les hypocrisies et la déraison de nos vies.

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Au supermarché, au moment de passer à la caisse, Fabrice se rend compte qu'il a oublié sa carte de fidélité, restée dans son autre pantalon. La caissière appelle alors le service de sécurité. le vigile arrive aussitôt et demande au jeune homme de bien vouloir le suivre. Ce dernier le menace alors avec un poireau tandis que l'agent lui demande de se calmer. Fabrice s'enfuit en courant. La direction est aussitôt prévenue et la police arrive sur les lieux du crime. Les journalistes s'emparent de cette sombre affaire, des envoyés spéciaux sont dépêchés, des spécialistes prennent l'antenne en direct... Fabrice est devenu l'ennemi public n°1 !

L'on pourrait emprunter un titre de Stéphane de Groodt: "Bienvenue en absurdie" ! Fabcaro se met en scène dans ce road-movie complètement déjanté. Devenu l'homme le plus recherché de France, tout ça à cause d'une carte de fidélité non présentée, il n'a d'autre choix que de fuir. L'auteur dépeint les travers de la société: médias, conformisme, rumeur, racisme ordinaire... Même les auteurs de bande dessinée en prennent pour leur grade ! La mise en scène est dynamique à raison de presque une chute par page. C'est drôle, jouissif et finement vu. L'on pourra peut-être regretter un dessin minimaliste mais là finalement n'est pas l'essentiel.

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♫Elle m'a dit d'aller siffler là-haut sur la colline
De l'attendre avec un petit bouquet d'églantines
J'ai cueilli les fleurs et j'ai sifflé tant que j'ai pu
J'ai attendu, attendu, elle n'est jamais venue
Zai-zai-zai-zai
Zai-zai-zai-zai
Zai-zai-zai-zai
Zai-zai-zai-zai♫
-Joe Dassin - 1969 -

Oh oh
alors là chapeau !
oh oh
trop bien Fabcaro !
pour tous tes jeux de mots
Les juges et les lois
ça te fait pas peur
Ce qu'on peut dire sur toi
Avant de tous les chanteurs
c'était toi le plus grand
Autodérision
Manipule à Sion
Avec ton Humour Subtillarant
Viens avec moi, fêter ce nouveau Printemps.
5/5 +++++
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Il a déconné le gars.
Se rendre à l'hypermarché du coin, se gaver de courses et prétexter un bête oubli de carte de fidélité avant de passer à la caisse. On y croit pas une seconde. Ça sent le bluff à plein nez Martoni. Manque de pot, le dirlo, pas vraiment joueur, esquive brillamment le piège d'une magnifique roulade arrière histoire de désamorcer une situation dangereusement périlleuse. Ne reste que la fuite pour notre anti-héros devenu dès lors l'ennemi public n°1.

Zaï, zaï, zaï, mais qu'il est bon ce Fabcaro !

Un maître-mot, le non-sens, l'absurde omniprésent.
Alors, effectivement, cela fait bien deux vocables mais y avait une promo chez Casto. Un acheté, un offert, alors moi, pas con, j'en profite.
On nage en pleine incohérence et c'est bon.
Les situations irrationnelles s'enchaînent à la vitesse d'un cheval aux pruneaux.
Il y a du Monty Python dans chaque planche, troupe que l'on imaginerait facilement s'approprier un tel délire.
On parcourt cette douce folie le sourire littéralement vissé aux lèvres.
Cherchez pas à résister, vous y viendrez.
Mieux, vous aussi, vous adorerez !
Manquait juste le terrible lapin tueur...
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Mince ! j'irais même jusqu'à dire : « zuuuuuuuuuuuuuuuuut ! » j'ai aussi oublié ma carte de fidelité du commerçant chez qui je fais mes courses, je ne citerai pas son nom histoire de ne pas polluer ce site de pub. S'il y a des curieux qui voudraient vraiment savoir, je dirai juste que ça commence par I et que ça finit pas …ntermarché, mais c'est tout, je n'en dirai pas plus, même sous la torture.

Donc j'ai bel et bien oublié ma carte de fidelité hier, comme ce pauvre mec de la BD qui m'a fait hurler de rire, au grand désespoir de la famille qui s'est réunie en conseil pour prendre une grave décision : fermer les portes et me laisser seule dans le séjour.

N'empêche que notre héros, il défraie la chronique : lui, quand il a avoué avoir oublié sa carte de fidélité, il menaçait la caissière avec le poireau qu'il venait de reprendre sur la caisse, la direction est arrivée, le directeur l'a sommé de lâcher ce poireau sous peine de le voir faire une roulade arrière (oui vous avez bien lu … une roulade arrière !!!!).

Notre héros n'a donc plus le choix : la fuite est son seul salut ! La police est alertée, le fugitif fera l'objet d'un signalement dans les journaux télévisés et sur les espaces publics. Mais comment peut-on en arriver là ????? .

Alors ce que vous pouvez faire après lecture de ce texte de critique, c'est avant tout de vous munir de votre carte de fidélité pour courir à la librairie acheter un exemplaire de cette pépite à lire et à relire pour ce road movie de Fabcaro qui part d'un fait divers très sérieux pour se lancer dans une critique acerbe de notre société, se moquant ouvertement du milieu du journalisme, des conventions, proposant des dialogues plus que déjantés. Un livre hilarant que je suis bien contente d'avoir lu. Pis en plus, ça m'a fait une leçon, je n'oublierai plus ma carte avant de partir faire mes courses !
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Très cher Mr Fabcaro,

Vous souvient-il du différend qui nous opposa ?
Naguère je vous choisis comme biographe.
Mais le compte n'y était pas.
Moi je dis, ça devait arriver ...
Pensez, trois ou quatre albums par an, en festival un week-end sur deux ...
Et je vous parle là d'un boulot de commande.
Le crime ne paye que ceux qui l'expliquent !
Bref, vous m'assassinâtes.
J'en étais venu à douter de votre talent et de ma clairvoyance.
Bof !
Et puis ...
Hop !
Votre album "Zaï zaï zaï zaï", presque par hasard, est tombé entre mes mains.
Variante cocassime : au lieu d'une boutade c'est un objet imprévu que vous m'envoyâtes ...
Hop !
Et qui, prodige d'hilarité, est revenu multiplié narguant les bêtes lois naturelles du commun ...
Mais gardons notre sang-froid !
Discipline d'abord, jugulaire, jugulaire !
"Zaï zaï zaï zaï" est un inattendu concentré d'humour, d'intelligence et de talent !
Il s'assemble, il s'organise, il se coagule.
Il prouve la supériorité de la bande-dessinée sur les arts menus et traditionnels.
Notre siècle, l'a-t-on assez dit, est après tout celui de l'image et je vois mal - qu'on m'en excuse - en quoi le récit dessiné réduirait des perspectives intellectuelles au contraire à tout moment encouragées par une observation des détails graphiques dont il est assez fécond pour lui permettre d'aller droit à l'essentiel en dégageant son propos de ces fastidieux exercices de style toujours rebutants pour un public hostile au pédantisme ...
Mais attention, n'en tirez aucune vanité de mauvaise aloi : rien n'est plus insupportable qu'un auteur prétentieux !
Cependant bravo et merci Mr Fabcaro ...

Votre très cher Achille Talon
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Face aux temps difficiles que notre société doit affronter, ne pas avoir sa carte de fidélité devrait être considéré comme un crime. D'ailleurs le gouvernement planche sur de nouvelles lois plus restrictives ! Sinon comment suivre tes pas, tes achats et ton compte en banque. C'est bien l'unique raison d'une carte de fidélité, construire un fichier au pouvoir d'achat. Alors quand je pense à ce type, quel minable. Aller acheter au supermarché son poireau et ne pas donner sa carte de fidélité. Quel crétin, le con ! Une honte. A se faire pendre avant d'huiler la lame de la guillotine. Soit disant qu'il l'a laissé dans la poche de son autre pantalon. Pas crédible une seconde.

Sécurité ! Vite ! un individu SUSPECT en caisse 3.
Le Haut-parleur se met à hurler : « tous les agents de sécurité sont demandés à la sortie du magasin. IMMEDIATEMENT !! »
Le suspect tente un roulé-déboulé pour s'enfuir dans le parking.
Capturez-le avant qu'il ne s'échappe au milieu de tous ces bons citoyens,
des citoyens honnêtes avec leur carte de fidélité.

La police est mise en alerte. Code Rouge. Avis de recherche. Les médias sont sur le pont. Peut-on faire confiance à un dessinateur de bédé sans carte de fidélité. Attention le suspect est très dangereux. N'essayez pas de l'appréhender tout seul mais prévenez les forces de frappe et de police. S'enchaîne une folle course poursuite, un road-movie haletant jusqu'en Lozère, un thriller glaçant à faire froid dans le dos – le gars sans sa carte de fidélité pourra-t-il s'en sortir ? Ira-t-il siffler là-haut sur la colline avec un petit bouquet d'églantines.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Houston we have had a problem here !
Fabcaro enchaine les saynètes loufoques, déjantées complètement absurdes dans ce court album.
J'avais hésité à l'ouvrir, n'étant que moyennent attirée visuellement, le trait est un peu brouillon (tous les personnages féminins se ressemblent), et l'unique couleur est d'un marronnasse douteux (comme le dit très justement mon amie mh17, s'il fallait n'en choisir qu'une, pourquoi jeter son dévolu sur cette couleur affreuse ?).
L'histoire est basée sur un doux délire ; un homme est recherché par toutes les polices de France et de Lozère (oui vous avez bien lu) pour ne pas avoir été en mesure de présenter sa carte de fidélité au supermarché. On entre dans le 226ème degré à la manière des Monty Phyton (mais rendez-moi mon blanc-manger qui joue au tennis).
J'ai souri à de nombreuses reprises, mais pas hurlé de rire non plus, beaucoup de thèmes sont abordés (relations sociales, familiales, dénonciation de la société de consommation, des médias, ...). Comme ça part dans tous les sens, aucun sujet n'est vraiment fouillé.
Un petit quart d'heure récréatif pas désagréable, mais qui ne me laissera pas un souvenir impérissable non plus…

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On a du mal tout d'abord à s'imaginer que le fait divers dont je vais vous parler ici, ait pu se dérouler de nos jours tant il est violent. J'ose espérer que des enfants n'aient pas assisté au drame...
Un auteur de BD, Fabrice, jeune père de famille, est à la caisse d'un supermarché. Il est invité par la caissière à présenter sa carte de fidélité. Il ne l'a pas sur lui. Impensable ! Vous imaginez ?! Aller faire ses courses en oubliant sa carte de fidélité ! La caissière s'impatiente, le ton monte et devient agressif. La caissière appelle un vigile. S'ensuit une altercation. C'est alors que le jeune homme, dans un geste désespéré, braque le vigile
avec un poireau qu'il venait d'acheter quelques minutes plus tôt. C'est le geste de trop... La direction du magasin prévient la police, tandis que notre anti-héros s'enfuit...
C'est le début d'un longue road trip, une cavale échevelée que les journalistes vont suivre et relayer chacun à leur manière auprès du grand public, divisant la société en deux. Fabrice devient l'ennemi public n°1. Si Roger Gicquel avait été encore en vie et en service, n'aurait-il pas alors repris sa célèbre tirade sur le ton sombre et pathétique qu'on lui connaissait : « La France a peur »...?
Vous l'aurez compris, cette BD totalement déjantée, Zaï zaï zaï zaï, écrite par Fabcaro, joue avec l'absurde, mêlant des personnages et des situations ubuesques à chaque page ; le propos qui s'esquisse une fois calmés les zygomatiques, est là pour dénoncer au passage quelques maux de notre société : la société de consommation, les médias, le narcissisme ambiant, la bêtise humaine... On pourrait se dire avec amusement que tout ceci est au second degré. Quoique... quoique...
Longtemps, je me suis demandé ce que je pouvais écrire de plus que ce qui avait été dit ici de manière abondante, à part mon ressenti, dire que je m'étais follement amusé à lire cette BD foutraque et son ton espiègle et satirique, mine de rien, sa manière poil à gratter pour gratter là où ça fait mal, chez les autres évidemment, car chez nous, tout va très bien, Madame la Marquise...
Donc, cette chronique attendait tranquillement sur ma PAC (pile à chroniques) que le moment se fasse opportun...
Et mercredi soir dernier, il le fut. L'inspiration me vint comme un flash, une révélation, alors que je regardais les informations au journal TV de vingt heures. Parmi les toutes premières nouvelles, il y eut celle-ci déterminante : des grandes enseignes avaient décidé presque en commun de faire payer désormais les cartes de fidélité à leurs clients. Ouah ! J'avais là ma chronique... C'est vrai cette information était de tout premier plan parmi tout se qui ce passe en ce moment : après tout, pourquoi continuer d'évoquer les féminicides, la forêt amazonienne qui brûle, l'homophobie dans les stades de football, le drame des migrants... Il y avait brusquement ce sujet fabuleux, qui survenait dans l'actualité comme un coup de théâtre et qui méritait largement d'être traité en priorité...
Durant quelques instants, je me suis posé la question : c'est sérieux ? Non, c'est une parodie de Zaï zaï zaï zaï... Ou bien une intrusion du Gorafi... Je me pince, je regarde le calendrier pour vérifier que ce n'était pas un poisson d'avril : 11 septembre ! En plus... La présentatrice TV semblait prendre le sujet à coeur, s'inquiétant presque pour le devenir des consommateurs qui allait perdre ce droit à la gratuité pour les plus humbles et reconnaissant que cela risquait en définitive de ne pas être une bonne affaire pour les magasins concernés (mais de quoi je me mêle !). Un directeur marketing d'une grande surface interviewé par un autre journaliste dans la suite du reportage se voulait alors très rassurant et totalement décomplexé : « pas du tout, on a des déjà des retombées très positives, à l'arrivée nous serons gagnants dans l'affaire, car ce type de consommateurs, une fois fidélisés, achètent beaucoup plus ». Au moins, pas de langue de bois, un discours franc du collier ! C'est ce qu'on appelle « accrocher un fil à la patte », une manière d'acheter plus et surtout plus de choses inutiles, en clair : une forme de servitude volontaire,... Je me suis alors rappelé une phrase toujours actuelle d'Antoine de la Boétie : "Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. "
Je ne savais plus s'il fallait rire ou pleurer. J'ai regardé quelques livres pour ne pas perdre pied, j'ai eu envie d'aller marcher dans une forêt avec la femme que j'aime, regarder la mer, surtout éteindre cette télé insupportable, prendre un livre, m'enfouir dans la prose de Thomas Vinau, de Christian Bobin ou de Jim Harrison, quelque chose de beau, de pur, d'inspirant pour les vies parfois brutalisées...
Alors, pour en revenir à cette merveilleuse BD, Zaï zaï zaï zaï, antidote de la connerie, j'espère qu'elle sera mise entre toutes les mains, et celles des enfants en particulier, petits êtres fragiles et désormais connectés en permanence à une société de consommation de plus en plus violente...
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Zaï Zaï Zaï Zaï, la BD, le Film, La Chanson...

Pour quelle raison Fabrice s'est il mis au ban de la société ?

Il a grillé un feu rouge
Il conduisait avec plus de 0,50 g
Il a oublié sa carte de fidélité
Il a volé des fraises Tagada au LIDL
Il a voulu payer ses courses en liquide

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