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Guillemette de Saint-Aubin (Traducteur)
EAN : 9782879295473
187 pages
Editions de l'Olivier (20/10/2006)
3.3/5   32 notes
Résumé :
Qu'est devenue Sugar, la jeune prostituée ? Et William Rackham, le riche parfumeur qui l'avait follement aimée ? Est-il parvenu à l'oublier ? Et la petite Sophie, où est-elle ? Ces questions, nous nous les sommes posées en refermant La Rose pourpre et le Lys. Avec le vague espoir que l'auteur de ce merveilleux roman " victorien " écrit au XXIe siècle consentirait à lui inventer une suite à la manière de Charles Dickens. Michel Faber a fait bien mieux : avec ce recue... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Sans réellement décevoir, ce recueil de nouvelles pré et post "grande histoire" n'offre pas non plus réelle satisfaction. L'enjeu était bien sûr de taille, et l'idée sur la papier était assez bonne, digne de Faber, dans l'esquive, tout en voulant faire plaisir (certains pourraient bien sûr l'accuser de vouloir vendre un peu plus de papiers, après un tel succès, mais n'entrons pas dans ces considérations...).

Donc sept nouvelles, précédées d'un avant-propos de l'auteur, où il relate les "pressions" bienveillantes qu'il a subies pour écrire une suite à la Rose Pourpre.

On y retrouve tour à tour certains personnages, cette jolie ambiguïté, donnant à juger et à se déjuger (notamment la nouvelle décrivant Mrs. Fox plus jeune), mais l'entreprise laisse un net goût d'inachevé, comme si l'auteur n'avait pas voulu se lancer dans de trop longs développements, perdant parfois de vue ce ton propre à son roman, cet équilibre humaniste, où la morale n'a finalement pas sa place, surtout lorsqu'elle autorise les mensonges. Heureusement, on en retrouve parfois des morceaux, comme lorsque Sophie se met à "vagir", désorientée au contact de son monde de naissance.

Mais il manque vraiment quelque chose pour que l'exercice soit réussi, bien qu'on ne regrette pas une seconde cet addendum à une oeuvre qui aurait pu, malgré les protestations, rester sans conclusion romanesque.

Bref, mitigé, mais pas vexé, bien qu'il y ait réel danger.
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La Rose pourpre et le lys n'a rien d'un conte de fée ou alors avec beaucoup d'ironie puisqu'il raconte le parcours de son héroïne, Sugar, qui est au début du livre prostituée dans le Londres des années 1870. L'ère victorienne y est mise à nu et étrangement, le destin des prostituées comme elle, une fois leur horizon élargi, se révélait à ses yeux pas plus reluisant que celui des générations de femmes et de petites filles bourgeoises que Sugar rencontre une fois presque sortie de sa condition. Sugar aspire à la liberté, d'une fuite en avant et cette fuite, elle ne la fera pas seule... Ce qui arrive ensuite n'est pas révélé et Les Contes de la rose pourpre ne servent pas à cet effet.

Rester sur sa faim. C'est toujours un peu le cas lorsqu'on finit un bon roman comme si les mille-cent cinquante pages de la Rose pourpre et le lys de Michel Faber n'étaient pas assez pour être rassasié ! On a toujours envie d'en reprendre comme la « petite part » en plus d'un gâteau, par pure gourmandise. Pourtant, le lecteur n'est pas roi, ce n'est pas un sale gosse à qui on répondrait à tous ses caprices, même les plus désintéressés comme l'est la lecture.

Certes, la fin de la Rose pourpre et le lys est abrupte mais elle est aussi ouverte et c'est souvent la marque des romans les mieux construits. C'est paradoxal ? Pas du tout ! J'aime l'inachèvement quand j'écris ou quand je lis parce que, d'une certaine manière, telle est aussi la vie et la littérature n'est pas toujours là pour embellir ce qui est, pour l'achever comme s'il y avait toujours un début et une fin. le lecteur est laissé en plan et les personnages auxquels il s'est tant attaché pendant tant de pages s'en vont sans qu'il sache le fin mot de l'histoire mais c'est beau comme ça. C'est une façon d'apprendre la liberté et de l'offrir même à des « êtres de papier ».

Ainsi, Les Contes de la Rose pourpre n'ont rien d'une suite mais seulement plusieurs fenêtres ouvertes sur l'univers qu'a construit ou reconstruit Michel Faber à partir de l'époque victorienne. Si vous n'avez pas lu La Rose Pourpre et le Lys mais que vous avez tout de même envie d'entrer par la mauvaise porte, la porte de derrière, dans cet univers néo-victorien où les bas-fonds et la bourgeoisie de Londres se côtoient sans gène, je vous conseille de ne pas lire l'avant-propos de l'auteur qui justement raconte la fin, dasn ses détails. Sauf si ça ne vous dérange pas et que vous faites partie des lecteurs qu'il cite au début, ceux qui « accordent si peu de prix au suspense, ou craignent tant les mauvaises surprises, qu'ils vont droit à la dernière page du livre voir comment cela se termine ». Toutefois, ce n'est pas moi qui vous raconterait la fin ! A vous de choisir par quel bout vous voulez prendre cette histoire.

Ça peut paraître risqué de présenter ce petit recueil de sept nouvelles pas forcément à des personnes qui ont lu le roman qui lui est lié mais je me suis dit que c'était une bonne manière, un peu originale, de l'aborder sans forcément entrer dans les détails de l'intrigue. A vrai dire, seules trois nouvelles se situent après l'action de la Rose pourpre et le lys mais, objectivement, quand il y a retour en arrière, c'est fait de façon très vague. Aucun complexe donc à avoir si vous ne l'avez pas lu mais que vous voulez un peu testé le style de l'auteur et ses personnages avant d'attaquer les deux tomes de la Rose pourpre et le lys, Aucun dépaysement donc si ce n'est d'entrer la tête la première dans un monde qui n'est plus le nôtre mais qui, étrangement, le rappelle. Moi-même, qui ai lu l'oeuvre il y a bien quatre ans, j'ai eu à peine l'impression d'être perdue alors j'imagine que ma situation ne sera pas si différente de celle des lecteurs qui n'ont pas lu l'oeuvre. On trouve ou retrouve certains personnages avant et après l'intrigue principale et ce que j'ai aimé, c'est l'histoire de chaque nouvelle vaut pour elle-même, indépendamment de l'intrigue générale. Il ne s'agit ni de suites ou de révélations exclusives et donc pas d'un post-scriptum à l'oeuvre comme pour lui dire adieu mais plutôt des histoires indépendantes qui parlent pour elles-mêmes et qui sont en même temps représentatives moins de l'intrigue particulière que de l'époque victorienne. D'une certaine manière, les Contes ne développe pas la fin mais plutôt le cadre général ce qui en fait forcément un livre à part, en marge de la Rose Pourpre.

On y retrouve le monde de la prostitution bien sûr, sans complexe et à la fois avec la dose de cynisme et de distance déjà aperçues dans La Rose pourpre avec autant d'humour noir. Les questions matrimoniales propres à cette époque ne sont pas absentes où rester « vieille fille », situation « perverse » selon le modèle victorien (c'est du moins le mot qu'emprunte à cette époque Faber avec beaucoup d'ironie) ne pose pas trop de problèmes à certaines. Les traumatismes de guerre font l'objet aussi de scènes et de situations plutôt étranges, voire dérangeantes, mais paradoxalement comiques. Michel Faber a toujours autant de talent pour nous plonger dans cet univers, ouvertement glauque et, pourtant, il arrive à rendre ça "attrayant". C'est toujours un plaisir car il arrive à capter des situations qui font réfléchir autant que rire; Un rire jaune ou franc.

Souvent Faber place le lecteur dans cette position presque de voyeur, ce qui n'a rien d'anodin vu qu'on y retrouve Sugar dans son lieu familier, quelques temps avant que l'intrigue ne commence. C'est avec cynisme que le thème de Noël est traité : après tout, comment fête t-on Noël dans un bordel ? D'ailleurs, le fête t-on ? « C'est quoi Noël ? (…) Y'en a qui se font des cadeaux à Noël...», voilà la réaction habituelle d'un jeune garçon, Christopher, qu'on retrouve déjà dans La Rose pourpre et qui fait office de domestique : il vient chercher et lave les draps sales...

Sugar, qui a beaucoup de douceur et d'attention pour les enfants (elle s'indigne dans « La Pomme » de voir du haut de sa fenêtre une mère, venue évangéliser la rue en chantant des cantiques, frapper sa petite fille pour avoir fait tomber une pomme... Sugar prévoit même de la lui jeter sur la tête si elle revient les jours suivants !), va essayer de rendre cette journée « comme les autres » dans une maison close un peu différente. En vain, peut-être, mais c'est à chaque lecteur de juger par lui-même.

« Une puissante cohorte de femmes, coiffées de grands chapeaux », la dernière nouvelle et la plus longue du recueil et de loin ma préféré, est un peu particulière par rapport aux autres car il s'agit du récit d'un vieux homme, visiblement à l'article de la mort, qui raconte son enfance et surtout son émigration à Londres depuis son Australie natale. Il s'agit du fils de l'un des personnages, vivant dans les années 1990, et évoquant l'époque édouardienne, c'est-à-dire justement l'époque qui a fait ses adieux à l'ère victorienne pour rentrer dans le monde « moderne ». On y voit le regard d'un enfant qui a sept ans en 1908, né le même jour de la mort de la reine Victoria.

Ces ombres, c'est le monde moderne, celui des suffragettes qui commencent à se manifester er à manifester : l'épisode à la fois central et qui clôt la nouvelle, c'est la manifestation à Londres du 21 juin 1908 en faveur du droit de vote pour les femmes avec 250.000 manifestant(e)s à Hyde Park. Henry, le narrateur, « y était » bien sûr ! Cependant, mais une envie pressante l'empêche de vivre pleinement l'événement historique.

Ce que j'ai aimé dans ce personnage, c'est qu'il est aussi une figure de l'auteur, comme dans une mise en abyme. En tant que narrateur, il ballade complément le lecteur d'une digression à une autre, ce qui était assez drôle en fait !

La phobie de l'histoire inachevée, son lecteur a pu l'avoir jusqu'à la fin. Mais, le problème, avec cette nouvelle (comme avec la majorité des autres du recueil), c'est qu'elles sont elles aussi ouvertes, elles aussi inachevées.

'espère vous avoir donné envie de nous plonger ou de vous replonger dans La Rose pourpre et le lys avant ou après Les Contes de la rose pourpre. Bien sûr, vous resterez sur votre faim mais, si vous voulez savoir ce qui arrive ensuite à tous ces personnages (comme c'est souvent le cas pour n'importe quelle lecture, que le roman soit achevé ou non), l'imagination est le meilleur des remèdes !
Lien : http://la-bouteille-a-la-mer..
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Cette lecture a été une grande déception, par la difficulté que je rencontre à définir sa nature. En effet, en ouverture,d'enchaîne des récits très courts d'instants de vie de prostituées sous l'ère victorienne, assez bien amenées mais sans lien entre elles et surtout sans chute. Cette première phase de lecture m'a donné le sentiment de contempler des photographies, ce qui m'en donnait un sens artistique.
Puis à peu, revient l'un des premiers personnages mais à d'autres stades de sa vie ou raconté par ses connaissances et me voilà en réalité dans un roman ? Je termine tout de même l'ouvrage par curiosité, pour constater l'absence de structure du tout, le privant de substance et donc pour moi d'intérêt. Je l'ai repris au début, cherchant le lien entre certains personnages et le reste et n'en ai pas trouvé.
En rédigeant cet avis, je réalise que je ne parviens même pas à trouver la seconde étoile. La première n'étant due qu'à l'intérêt du sujet initial présenté dans le résumé et une écriture assez agréable pour nous maintenir jusqu'à la fin. Bien que, comme parfois au cinéma, mon attention est restée pleinement captivée dans l'attente d'un dénouement ou d'une réponse à mon "pouquoi" qui en définitive ne m'a pas été livrée.
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On retrouve les personnages de "La Rose pourpre et le lys" mais dans des nouvelles antérieures ou postérieures à l'histoire principale.
Ces nouvelles sont inégales.
Dans certaines, on retrouve l'atmosphère du roman et c'est un vrai plaisir. On est heureux de retrouver les personnages qui ont vécu à nos côtés pendant plusieurs jours (durant 1100 pages) et cela, même si peu de choses nous est donné quant à leur devenir. Mais cela calme la frustration qui nous prend à la fin du roman qui a une fin abrupte. Cela nous permet de leur dire au revoir.
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Suite un peu décevante de "La rose pourpre et le lys".
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Je pense toujours aux Edouardiens comme à des enfants. Des enfants qui ont perdu leur mère, mais qui étaient trop jeunes pour comprendre qu'elle avait disparu, et continuaient donc à jouer comme par le passé, ne remarquant que peu à peu, du coin de l'oeil, les ombres tremblotant à l'extérieur de leur nursery.
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Il est presque temps d'ouvrir les yeux : le vingt et unième siècle vous attend et vous êtes resté trop longtemps parmi des prostituées et d'étranges enfants. Retirez vous maintenant. Sugar est fatiguée même si nous sommes en pleine journée. Ce soir son travail reprendra (…).
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Mais vous ne voulez pas entendre parler de ma vie. Vous voulez que je vous parle de la manifestation. J'y viens. Sans blague, je vous donne ma parole d'honneur que je ne mourrai pas avant de terminer l'histoire. Je comprends bien à quel point il est énervant d'arriver jusque là et de ne pas savoir ce qui se passe ensuite. Je ne vous ferais jamais ça !
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Quel âge a le petit Christopher ? Sugar ne sait pas. Bien trop jeune pour être bonne à tout faire dans un bordel, mais c'est le travail que lui a donné Amy [sa mère, elle aussi prostituée] et il semble reconnaissant de pouvoir se rendre utile. Peut-être que s'il lave et sèche un million de draps, il rachètera enfin son péché originel : la naissance.
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Mon père m'a fait à moitié. Exactement à moitié, disait ma mère. (…) Chaque être humain était un mélange d’ingrédients, comme une soupe, me dit-elle. La mère fournissait la moitié et le père l'autre. Ils étaient tous mélangés et cuits et le résultat était l'enfant, moi en l’occurrence.
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Video de Michel Faber (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Faber
Bande annonce de la série, The Crimson Petal and The White, adaptation du roman de Michel Faber, La rose pourpre et le lys.
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