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Guillemette de Saint-Aubin (Traducteur)
EAN : 9782879293875
1148 pages
Editions de l'Olivier (13/05/2005)
3.93/5   174 notes
Résumé :

Londres, 1875. Quelque part dans Church Lane, à l'écart du tumulte de ce quartier sordide, une jeune fille attend. Elle s'appelle Sugar, elle a dix-huit ans. C'est une prostituée d'un genre particulier : sa beauté, sa vivacité, son intelligence - elle sait lire, écrire et pratique l'art de la conversation - semblent la promettre à un destin différent. Elle est remarquée par un riche parfumeur, William Rackham, qui fait d'elle sa maîtresse. William Rackham es... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
3,93

sur 174 notes
Ce Michel Faber est décidément d'une grande finesse... D'une belle ambition aussi, à manipuler les genres de romans populaires, sans pour autant les dynamiter, mais d'en faire une matière indistincte, riche, pleine de sens pour ceux qui s'y penchent, tout en respectant certains canons. Il sait décevoir, probablement pour mieux questionner ensuite. Ses personnages sont souvent des prétextes, ce qui peut mal passer après de si longues lectures...

Donc, du roman victorien, il y a beaucoup...

(d'ailleurs, parle t-on de "victorien" pour désigner un réel style ? ou bien des écrits d'une époque ? je ne sais si la réponse existe de manière formelle.)

Mais prenez garde, les personnages échappent à une appréciation manichéenne, permettant ce vibrant plaidoyer contre les mensonges et les hypocrisies humaines. Car nous ne sommes là ni dans une réelle critique sociale, ni dans une histoire d'amour... En fait, c'est assez difficile à cerner ou résumer, et beaucoup plus riche qu'il n'y parait... Il est fin, je vous dis.

Avant d'écrire ce machin, j'ai comme chaque fois parcouru, ici et là, ce qui se dit, et lu l'avant-propos du livre bonus Les Contes de la Rose Pourpre, où l'auteur défend très bien sa fin, décriée, à des lecteurs l'invectivant à l'aide de cartes postales à chatons, tout en accédant de manière biaisée à leur demande avec cette suite qui n'en est pas une, même si juger de l'intention ici n'est pas chose exacte... Restons à notre place...

Enfin, oui ! lisez, si le coeur vous en commande, ce gros pavé, cruel, drôle, tendre, questionnant, équilibré, bref de la très bonne littérature cachée dans un "best-seller", dont l'adaptation en mini-série semble à première vue pas franchement réussie (là, je ne juge que sur une bande-annonce... heureux de changer d'avis.... mais le travail d'image semble assez moche...).

Allez, j'y retourne, retrouver Sugar et les autres; content, moi aussi, qu'il y en ait encore un peu dans le fiacre...
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Déçue. Difficile à dire quand même quand ça fait plusieurs années que l'envie de lire ce roman me trottait dans la tête. Mais, force m'est de constater, en toute honnêteté, que je suis déçue.

Au bout des 1251 pages de la réédition France Loisirs, mon avis est sans appel : récit inégal, style peu chaleureux, manquant de passion, n'arrivant pas à me captiver en tout cas.

On sent que Michel Faber a envie d'aller toujours plus profond dans la noirceur mais il n'y réussit pas. Son style est trop pauvre et quand on a lu Dickens, ça paraît fade, tout bonnement.

Au début, j'étais pleine d'espoir car la narration était originale, un peu façon "caméra embarquée", le lecteur est interpellé par le narrateur, puis pris par la main pour être guidé vers tel ou tel personnage mais cette originalité dans le récit disparaît très vite, première inégalité de terrain de l'oeuvre. Ensuite, et bien, les personnes principaux. Vous avez beau vous accrocher à eux, essayer de leur porter de l'affection, vous ne savez pas où le narrateur veut les emmener, ça part dans tous les sens, ça reste superficiel.

Comme vous tenez dans les mains un livre de la taille d'une Bible, vous ne pouvez vous empêcher d'espérer, de vous dire que dans une centaine de pages, ça ira mieux, que vous serez happé par l'intrigue mais l'intrigue... reste fade, figurative, sans relief, sans passion. Au final, aucun personnage n'est attachant.

Michel Faber aurait mis 25 ans à écrire ce roman, je m'étonne de cette persévérance pour un résultat si peu convaincant. A-t-il voulu simplement faire du volume ? Il semble en effet que le nombre de pages soit pour lui un argument de "poids" pour déterminer la valeur d'une oeuvre :
"- Si les livres étaient écrits de façon à ce que tout le monde, même les plus jeunes, puisse comprendre tout ce qu'il y a dedans, ce seraient des livres énormément longs. Est-ce que toi tu voudrais lire un livre long de mille pages, Sophie ? - Je lirais mille millions de pages, miss, si tous les mots étaient des mots que je peux comprendre" (page 1191)

Et bien moi je dis : STOP au remplissage de pages blanches mais je dis OUI aux vrais romans !


Challenge AUTOUR DU MONDE
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En préambule, je précise que, bien que ce roman soit édité en 2 tomes (par les éditions Points), je rédigerai une seule et même critique puisque l'histoire ne connaît aucune interruption ni dans l'intrigue, ni dans le style entre ces deux tomes.

Mon résumé : Michel Faber nous invite à suivre le destin de Sugar, une jeune prostituée dans le Londres des années 1870 environ, qui va voir son avenir bouleversé suite à sa rencontre avec William Rackham riche héritier qui va vite succomber à ses charmes si particuliers. Sugar n'est pas la prostituée type, sa beauté est toute relative mais va pourtant happer William Rackham, tandis que sa culture est bien au-delà de la moyenne de ses « collègues », ce qui en fait un atout indéniable.
William Rackham, quant à lui, est mariée à une jeune femme que l'on pourrait qualifier de neurasthénique, et ne trouve aucun plaisir à être à ses côtés bien que l'amour et la tendresse soient toujours présents. C'est ainsi qu'il va vouloir s'attacher les « services » de Sugar dont il va tomber amoureux. Après quelques rencontres dans un lieu de perdition qu'est la maison close où vit Sugar, William va en demander l'exclusivité à sa mère maquerelle et va l'installer dans un appartement proche de son domicile afin de pouvoir l'avoir à sa disposition.
La belle idylle va-t-elle pouvoir perdurer malgré les moeurs si ancrées dans la bonne société bourgeoise Londonienne ? Quels sont les compromis et les sacrifices que chacun va devoir faire ?

Mon avis :
-> L'histoire : La rose pourpre et le lys est avant tout une histoire d'amour, certes inhabituelle, inattendue, mais réciproque et belle. Les féministes crieraient au scandale : Sugar va devenir en quelque sorte l'esclave de William Rackham pour que celui-ci puisse l'avoir à sa disposition quand bon lui semble. Elle va y perdre sa liberté de mouvement, restera enfermée des heures dans son « palais doré » à attendre son prince charmant, un Cendrillon des temps modernes ? Oui, mais quelle femme n'a jamais rêvé de pouvoir être entretenue si largement (vêtements, appartement luxueux, produits de soin à volonté) tout cela pour quelques heures de luxure dans la semaine, ponctuées de discussions relativement intellectualisées et de lectures enrichissantes ?
Sugar ne semble pas s'en plaindre, elle reproche seulement à son amant de ne pas la visiter plus souvent, ce qui va l'amener à prendre une décision qui va bouleverser complètement leur relation.
En entrant plus intimement dans la vie de William, elle va découvrir toute la face cachée de son monde, ses accès d'humeur, ses relations très complexes avec sa femme, avec son personnel etc...

-> le style : L'intrigue est bien menée, la trame est logique et malgré le nombre de pages [1180p. dans l'édition Points], l'auteur sait précisément où il veut amener ses héros et son lecteur. Malgré quelques passages crus, la vulgarité n'est jamais de mise.
L'auteur utilise le style si caractéristique de la littérature victorienne puisque l'intrigue se déroule à cette époque-là, ce qui permet de bien s'imprégner de l'ambiance de l'époque. On a un peu la sensation d'être dans le Londres de Dickens, ou de Jack l'éventreur, frémissante d'angoisse, et empreinte de moeurs légères par moments, et de grande bourgeoisie à la Brönté à d'autres moments.
A ce style d'écriture victorien, l'auteur lui attache un côté fort contemporain, avec des interpellations du lecteur, des notes très personnelles qui donnent l'impression de basculer dans le XXIe siècle d'un bond, sensation bizarre mais non désagréable. Cet aspect donne d'ailleurs un tour très original au roman qui m'a permis de vraiment rentrer dans l'histoire très rapidement.

Cela étant, malgré l'intérêt que j'ai pu trouver à ce roman, je lui ai trouvé un certain nombre de longueurs qui m'ont lassée. Les rebondissements tardent à venir et il m'a semblé que de nombreuses coupes auraient été nécessaires afin d'améliorer le rythme du roman et afin de ne pas lasser le lecteur.
De plus, la fin du roman semble avoir été tronquée. L'auteur lance un nouveau rebondissement sans le poursuivre, à nous, lecteurs, de nous imaginer ce qu'ont pu devenir les protagonistes de l'affaire... A moins que l'auteur se soit laissé une porte ouverte pour une éventuelle suite, je ne vois vraiment pas l'intérêt d'une telle fin ! Je me suis sentie un peu lésée, surtout après avoir subi tant de longueurs qui, au bout du compte, n'amène pas à un véritable final... Une vraie déception ! L'auteur s'en justifie d'ailleurs en épilogue en prétextant qu'il faut bien s'arrêter à un moment donné pour laisser vivre ses personnages... soit !*

Points positifs :
Le style, très original et habile mixe entre la littérature victorienne et contemporaine.
La belle histoire d'amour entre ces deux protagonistes que tout oppose et qui vont tenter de braver le monde à leur manière.
Points négatifs :
de très nombreuses longueurs dans le roman, qui donnent l'impression d'attendre en même temps que Sugar mais qui desservent le roman.
La fin... inexistante !
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Acheté lors de sa parution en 2005 sur les conseils dithyrambiques de mon libraire, ce pavé de 1143 pages reposait depuis sur un rayon de la bibliothèque. Ce format est idéal pour une pause estivale pluvieuse !
Dès les premières pages, le lecteur est happé par l'auteur qui l'interpelle, lui présente les bas-fonds de Londres au 18ème et l'invite à voyager parmi ses personnages au travers des différentes couches sociales .
Le livre est peuplé de femmes ( Caroline, catin des rues, Sugar, prostituée en maison, Mrs Castaway, mère-maquerelle, Mrs Fox, veuve engagée et dévouée, Clara, Jenny, servantes, Agnès, bourgeoise riche et névrosée, Miss Sophie, enfant mal-aimée ) et de quelques hommes qui décident de leur destin comme ceux de la famille Rackham.
Le fil conducteur entre tous ces personnages est Sugar, cette jeune femme prête à tout pour satisfaire les hommes et leurs envies inavouables.
Après leur première rencontre, William Rackham, romancier raté qui refuse d'épouser le destin d'industriel en reprenant la parfumerie familiale, en est tellement fou qui veut garder le privilège de l'avoir pour maîtresse en achetant ce droit unique à la mère-maquerelle.
Sugar n'est pas une prostituée comme les autres, elle sait lire et consacre même son temps-libre à écrire un roman dans lequel elle assassine cruellement la vermine que sont les hommes qui abusent des femmes et ne leur reconnaissent aucun droit.
Lentement, elle va devenir Miss Sugar et acquérir un semblant de respectabilité.
Par la plume de Sugar, le lecteur est amené à s'interroger sur la condition féminine, sur la condamnation à vie de l'appartenance à sa classe sociale.
Le roman est riche en vocabulaire, les descriptions sont précises, les odeurs y tiennent un rôle prépondérant comme dans le Parfum de Süskind. Les personnages sont tous des êtres en souffrance que cette vie terrestre ne peut pas satisfaire.
Le narrateur guide le lecteur par ses commentaires à plusieurs reprises et intervient à la dernière page pour vous dire que maintenant il faut le laisser partir…avec ses personnages dont il nous reste à deviner le destin !
Je ne suis dit que l'auteur avait réussi à créer des personnages si attachants qu'il n'avait pas envie de les abandonner et qu'il comptait leur redonner vie dans l'avenir…ce qu'il a fait dans un recueil de nouvelles qui s'intitule « les contes de la rose pourpre » ( que je n'ai pas encore lu)
Lecture passionnante, commencée le lundi soir , terminée le vendredi en me promettant de ne plus abandonner aussi longtemps un livre sur une étagère !


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Ce qui m'a d'abord attirée a été la couverture qui se prolongeait des deux tomes de "La rose pourpre et le lys". Je sais, ce n'est pas une bonne raison pour choisir un livre :-) , mais Bill, qui était avec moi à ce moment-là, m'avait dit qu'une de ses amies lui en avait dit du bien.
Ca, c'était il y a un mois ou deux. Puis, il y a deux semaines, elle m'a dit qu'elle aimerait bien le lire, donc je me suis dépéchée de le commencer et de le lire (ce qui n'aura pas été dur !) pour pouvoir le lui amener à Noël.
L'histoire : On est à la fin du XIXème siècle, à Londres. L'histoire commence dans les quartiers mal-fréquentés, où se cotoient prostituées et ivrognes. On n'y reste cependant pas longtemps, l'auteur nous emmène ensuite découvrir la vie de Sugar, une prostituée des beaux quartiers, agées de 19 ans, très demandée car elle satisfait tous les désirs des hommes. On rencontre ensuite William Rackham, le second fils d'Henry Rackham, le patron de la célèbre parfumerie du même nom. William tombe amoureux de Sugar et décide de l'entretenir...


J'ai dévoré les deux tomes :-) L'auteur s'adresse au lecteur lorsqu'il parle, ce qui rend le récit très vivant ! Au début du livre, l'auteur nous fait découvrir les personnages de manière originale, au début, il nous parle de Caroline, et suite à sa rencontre avec Sugar, c'est cette dernière que l'on va découvrir.

"Qui suivre maintenant ? Pas Caroline - elle vous menera là d'où vous venez, et c'était un endroit bien miteux. Restez avec Sugar maintenant. Vous ne le regretterez pas."


Le seul bémol de ce roman est que malgré le nombre de pages (un peu plus de 1100), l'auteur ne termine pas son histoire ! Je n'ai pas été surprise pour deux raisons : à l'approche de la fin du livre, vu la situation, s'il finissait son histoire, c'est qu'il le baclait ; et j'avais lu sur un site que des lecteurs avaient été frustrés par la fin, qui n'en était pas une :-) D'ailleurs, l'auteur a récemment sorti en Novembre "Les chroniques de la rose pourpre", en espérant que ces nouvelles répondent aux questions restées en suspens !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
"Eh bien eh bien, déclare-t-il. Voilà le malheur du pauvre. Vous autres vous recevez de l'argent même si vous êtes paresseux ou mauvais, et nous autres on doit repasser notre vieux pantalon et accrocher des rideaux à nos fenêtres cassées, et chanter des hymnes en vous cirant les chaussures, avant que vous nous donniez un penny !"
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"– Un mot long et difficile est pareil à une phrase entière pleine de petits mots faciles, Sophie, dit Sugar. Cela économise du temps et du papier." Voyant que l'enfant n'est pas convaincue, elle ajoute: "Si les livres étaient écrits de façon à ce que tout le monde, même les plus jeunes, puisse comprendre tout ce qu'il y a dedans, ce seraient des livres énormément longs. Est-ce que toi tu voudrais lire un livre long de mille pages, Sophie ?"
Sophie répond sans hésitation.
"Je lirais mille millions de pages, miss, si tous les mots étaient des mots que je peux comprendre."
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"Le plus gros obstacle, déclare Mrs. Fox, est la persistance des mensonges. Principalement l'horrible et lâche mensonge que la racine de la prostitution est la nature corrompue des femmes. J'ai entendu cela un millier de fois, même de la bouche de prostitués !
– Quelle en est donc la racine, alors ? La nature corrompue des hommes ?"
(...)
"Seulement dans la mesure où les hommes font les lois qui disent ce qu'une femme peut et ne peut pas faire. Et les lois ne se trouvent pas seulement dans les livres ! Le sermon d'un prêtre qui n'a pas d'amour dans le coeur, ça aussi fait loi; (...). Et, par dessus tout, la pauvreté fait loi."
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William n'est pas réconforté : « la cendre redeviendra cendre, la poussière redeviendra poussière » est parfait pour un enterrement, mais d'un point de vue brutalement scientifique, la cendre est une affaire de crémation. Le cadavre contenu dans ce cercueil est déjà bien avancé dans sa métamorphose, ainsi que le sait William pour l'avoir vu à la morgue, mais son produit final ne sera pas de la cendre ; ce sera un liquide, ou au plus un onguent.
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Ah, dit-elle. Il n'y a rien d'autre dans ce monde que des hommes et des femmes, non? Alors il faut bien y tenir, non, sinon à quoi d'autre tenir ?
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Video de Michel Faber (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Faber
Bande annonce de la série, The Crimson Petal and The White, adaptation du roman de Michel Faber, La rose pourpre et le lys.
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