Vous balancez mollement…
Vous balancez mollement, vous gigotez, on ne sait
quelle parole vous échangez avec le vent. Puis tout
redevient immobile silencieux. On sent alors tant
de lassitude peser sur vous. Car vous pendez déjà...
et quand vous tomberez ma main continuera sans
vous à gratter sous mon front dégarni (car lorsqu’on
cherche, dedans son œil la flamme exténuée, on vous
trouve devant soi comme au fond d’un miroir une
main secourable agite sa lanterne).
Et j’ai cherché le dernier mot …
Et j’ai cherché le dernier mot le dernier jour
celui qui ne nous trompe pas
je n’avais plus qu’à regarder dehors
le ciel est gris étaient les seuls mots qui me sauvaient du jour
j’espérais voir demain plus d’espaces ouverts
sur la seule moisson qui méritait ma main
Je laisse mon cahier blanc…
Je laisse mon cahier blanc mon herbier de paroles
je prépare le silence à d’autres paraboles
je baptise mon pied en foulant ton église solitude
je baptise ma main au fer blanc de ta main
je baptise mes yeux aux couleurs les plus vives de leur solitude