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EAN : 9782848353609
200 pages
In Press (24/08/2016)
3.29/5   7 notes
Résumé :
Peur de manquer : nous sommes tous porteurs de l’angoisse du manque, de la perte, qui nous habite dès notre naissance. Manque de ce que j’aime, de ceux que j’aime, de la vie, tout simplement. Elle peut engendrer tantôt une désespérance et un état de deuil paralysant, tantôt une hyperactivité, ou une consommation à outrance de biens matériels, quête illusoire de comblement du vide créé par le manque et la séparation. L’absence et le néant. Tristesse de manquer aujour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ce texte écrit à la première personne démarre par la description des ressentis d'un quidam qui, une fois à l'intérieur  d'un temple de la consommation,  se laisse happer, non sans  culpabilité pour s'emplir en y consommant en excès. Quelque chose a surgi du plus profond de lui pour expliquer ce fait, quelque chose qui n'a rien à voir avec l'hyper stimulation du marketing.
Par quel sorte d'envoûtement alors les choses auraient-elles  tourné  au désavantage d'un consommateur qui se pensait pourtant modéré et vigilant ?

Le responsable ne serait rien d'autre que cette terrible peur du manque ; celle qui donne son titre à ce petit ouvrage publié dans la collection "Psy pour tous" et que j'ai eu le plaisir de recevoir dans le cadre d'une masse critique.
Merci donc aux Editions In Press,  car moi aussi j'ai bien souvent eu peur de manquer  (mais pas dans les supermarchés ! ).

La sublime Annie Ernaux est " invitée " à apporter ses lumières au propos de l'auteure en l'enrichissant d'un point de vue sociétal, et très vite, Nicole Fabre, psychanalyste, psychothérapeute ..... nous explique  ce qui fait le lit de ces ridicules amoncellements d'objets, ces besoins de comblement, cette détestation du silence, de la solitude, cette terreur de toute séparation,  de vide dans les relations. ... qui s'illustre parfois dans les troubles de la consommation, mais  pas uniquement.

La grande responsable ? ..... ce serait  l'angoisse du vide, cette sorte de conscience du manque emprunter d'un  désir de vie à la fois que viendrait combler ce sentiment délicieux qu'est le plaisir de posséder.
Là, ça commence à me parler, des textes spirituels contemporains m'ont déjà interpellée sur cette question.
Sauf que quand on lit une psychanalyste, sa réflexion, son analyse remontent bien évidemment d'abord  en arrière.

Qui dit psy dit séparation, enfance (eh oui c'est difficilement contournable) et donc perte qui nous habiterait depuis notre naissance.

Il faudrait donc (premier conseil) apprendre à reconnaître  cette séparation du début de vie,  et le manque qui en résulte, pour en accepter intrinsèquement la blessure (deuxième conseil) qui en découle.
C'est le cas de le dire, car pour certains ou certaines ça peut saigner plus que d'autres !

Ah ! chère psychanalyse, tu nous donnes toujours une lecture quelque peu déroutante et délicatement douloureuse, parce qu'on a souvent  appris à ne pas se retourner sur soi.
Pourtant, on ne peut que te féliciter de poursuivre ta reflexion pour donner  du sens aux troubles de nos vies modernes, et ici à l'angoisse du vide.

"Combien la conscience du manque est révélatrice d'une force dynamique,  celle du désir.  Mais combien la puissance de l'angoisse du manque, la peur de manquer, risque d'entraver et d'étouffer la source même du désir. '"
N.Fabre cite André Comte-Sponville, car la philosophie nous aide elle aussi à éclairer nos pauvres existences de Sapiens devenus " modernes".

C'est dans ce temps du traumatisme  de la naissance, premier manque fondamental, suscitant parfois des névroses dans cet état de manque non accepté, non résolu et que se créeraient nos peurs de manquer ultérieures.
Ah, on ne regardera plus, de la même manière, à l'issue de cette instructive lecture, nos sucreries de fin soirée en solo, nos emplois du temps surchargés par nos soins, bref notre "activisme" qui nous évite de sentir tout ce qui nous fait mal.

Tout au long des dix chapitres, des invités prestigieux nous éclairent de leurs travaux ou de leur littérature  : Cyrulnik, Bettelheim, Camus, Winnicott, Bachelard, Sartre...etc.... Que du beau monde  et j'en passe !

On s'interroge aussi dans ce livre sur le poids de l'éducation dans notre (in)capacité à supporter le silence, la solitude. Les bébés - rois devenus adultes seraient dans l'impossibilité de se satisfaire de ce qu'ils possèdent. Les jeunes mamans feraient donc bien de lire le chapitre "L' ours,  la sucette et la tablette" pour comprendre ce que signifie ce " socle solide de la présence " qui a fait tant défaut à bon nombre d'entre nous une fois devenus adultes.

Et puis, il y a la lutte contre l'anéantissement avec la collectionnite aiguë du " ça peut toujours servir "qui justifie accumulation et chaos. Ceux-ci répondraient à une expérience de manque à un moment de la vie, douleur qui peut se reporter de génération en génération. Tiens, tiens !

Temps passé - temps perdu. La mort, la crainte de l'avenir font aussi écho hélas à ces sentiments de vide.  Pour avancer il faut quitter, s'alléger.
"Mais quitter c'est se séparer, c'est - du moins en apparence - perdre."

Et quand on a aussi peur de manquer de ce qui nous manquera un jour ?  Nostalgie, souvenirs... comment trouver la paix dans le chant du temps perdu parce que apparemment manqué ?

Au-delà des explications psychanalysantes données (transfert, travail analytique) , c'est donc aussi un livre sur le sens de la vie, le désenchantement du monde moderne.

Le début du chapitre 9 sur Descartes n'est pas facile à lire, mais quand le lien entre création artistique et la peur du vide apparaît,  je pardonne cette digression très  philosophique.

Parti donc de l'expérience du trop-plein jusqu'à l'écoeurement, ce petit ouvrage est au final une jolie éloge du vide qui m'a beaucoup apporté.

Malgré le niveau de lecture un peu élevé, je me suis régalée dans la  promenade offerte par Nicole Fabre.
C'est un livre très utile et intelligent !





Lien : http://justelire.fr/peur-de-..
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Comme pour beaucoup, une de mes peurs est celle du manque... Une peur somme toute courante... le fait de la nommer, le fait de l'identifier ne me suffisait pas... Elle était toujours là et je sentais que je n'en comprenais, en appréhendais qu'une partie...

Il se trouve que depuis la lecture du livre sur le nerf vague, j'ai décidé de faire un bon check up médical qui m'amène à être suivie et une des conséquences de ce suivi est de passé par 3 bons mois de detox... Lorsque la detox fut envisagée, à nouveau la peur du manque c'est faite sentir... Pourtant je sentais que j'étais prête à faire cette cure... Alors qu'est ce que cette peur cherchait à m'exprimer? Qu'est-ce que mon mental redoutait là où mon corps se sentais prêt?

Je n'avais pas trouvé de réponses en thérapie... Où peut-être n'avais pas perçu... Alors comme toujours, je me suis tournée vers les livres pour commencer à trouver. J'avoue que j'ai été très étonné de ne pas trouver une littérature abondante sur le sujet alors que cette peur fait partie des peurs les plus communes... Mais il ne faut parfois pas beaucoup pour tomber sur ce qu'il faut! En effet, j'ai trouvé ma perle rare. Nicole Fabre, autrice du livre Peur de manquer, en 100 pages accessibles aux plus grands nombres, aborde les origines de cette peur et les différentes formes d'expressions qu'elle peut prendre dans la vie. Comment on peut même la transmettre aux générations futurs en pensent leur éviter celle - ci et la souffrance qui l'accompagne souvent!

Dans son approche, elle nous offre même une comparaison entre les pensées de Pascal et Descartes dont un des divergences trouve son origine dans le traitement de cette peur manque qui fait partie de tout être humain.

Ce furent pour moi 100 pages qui ont répondues à mes questions, remis en perspective cette peur du manque qui se réactivait à l'approche du début de ma grande detox et surtout 100 pages qui m'ont permises de m'apaiser et de savoir aujourd'hui ce qui était à cibler, à travailler dans ma peur du manque.

Résultat, ma detox se passe de façon apaisée et j'ai le bonheur de savourer tout ses bienfaits dont j'ai eu la confirmation il y a peu que les résultats allaient dans le bon sens 🤗!
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Tout d'abord un grand merci aux Editions In Press qui m'ont offert ce livre dans le cadre d'une masse critique.

Je me suis laissé happer par les premières pages décrivant un individu parti faire des achats nécessaires dans un centre commercial et se retrouvant à acheter ce dont il n'a pas besoin. Un premier questionnement sur le manque survient : cette abondance matérielle nous sert-elle à combler un vide, un manque, une solitude que nous ne voulons accepter ?

Les premiers chapitres m'ont paru intéressants, que ce soit à propos du manque premier, de la notion de perte dans l'enfance mais aussi à propos de la société de l'éphémère dans laquelle nous vivons et qui nous pousse à une frénésie de "toujours plus" qui commence dès le plus jeune âge par la tablette, pour que le jeune enfant "ne manque de rien".

La suite, selon moi, s'est mise à tourner en rond et à se répéter et s'est perdue en descriptions du "manque" de nombreux patients sans jamais vraiment fournir au lecteur des pistes, des clés pour combler ce satané manque. Et n'est-ce pas fondamentalement ce qu'attend le lecteur ? Des réponses, et non des descriptions et des définitions du manque à n'en plus finir. Je sors de ce livre un peu confuse, sans vraiment avoir trouvé d'indices qui pourraient m'être utiles.
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Étudiante en psychologie, j'ai été ravie de recevoir ce livre en particulier dans le cadre de Masse Critique. Il m'a en effet permis de faire beaucoup de liens, aussi bien avec la théorie que la pratique.
Dans cet ouvrage, Nicole Fabre évoque la peur de manquer sous un très grand nombre de facette : de ses différentes causes possibles à ses nombreuses manifestations, de la dimension personnelle à la dimension sociale, de ses formes quotidiennes à ses formes pathologiques.
J'ai trouvé cet ouvrage très intéressant. L'auteure s'appuie sur ses riches connaissances et sur sa propre pratique de manière pertinente. le seul regret que je pourrais avoir est la rapidité avec laquelle chaque chapitre est traité. Cela m'amène donc à penser que « La peur de manquer » est un très bon livre pour faire une première approche de la question du manque. Libre ensuite au lecteur de vouloir les approfondir par la suite – ce qu'il pourra aisément faire grâce aux nombreuses références présentes tout au court de l'ouvrage.
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Qui n'a pas peur de manquer?
Pas moi dont c'est une peur récurrente.
J'ai donc mis de l'espoir dans ce livre : va-t-il me donner la solution pour « vaincre » cette peur?

L'auteure décrit les problématiques de nombre de ses patient(e)s atteints, eux aussi de cette peur de manquer.
Elle les analyse avec sa vision de psychanalyste freudienne, mais malgré le nombre de psychothérapeutes freudiens, et Freud lui-même, cités, elle ne tombe pas dans le travers de vouloir tout expliquer par l'enfance et la mère.

Non, elle pose plus de questions qu'elle n'apporte de réponses.
Je ne sais plus qui écrivait que « les questions sont plus importantes que les réponses ».
Et je souscris à cette affirmation.

Néanmoins les questions posées par Nicole Fabre permettent à chacun de s'interroger et donc peut être trouver ses propres solutions à sa problématique.
Personnellement la citation de Marc Aurelle m'inspire:
“O dieux, donnez-moi la sérénité d'accepter ce que je ne puis changer,
le courage de changer ce que je puis
et la sagesse d'en connaître la différence.”

Livre court et pertinent.

Il m'a aussi donné envie de poursuivre ma lecture de « A la recherche du temps perdu » de Proust et aussi les écrits d'Etty Hillesum dont j'avais découvert le personnage il y a maintenant plusieurs années et dont je souhaite explorer la pensées.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Lorsque le doute et les sentiments du néant nous assaillent, nous pouvons inventer nos chemins de vie, afin, aujourd'hui, de ne pas tomber dans le gouffre mais de continuer d'avancer.
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