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Citations sur Un bref moment d'héroïsme (16)

C'est complexe, vous savez, le monde animal. Perdez votre angélisme et n'oubliez jamais que détruire une ruche équivaut aussi à abattre une monarchie.
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Tu vois, c'est la magie du langage: les balayeurs sont devenus des "techniciens de surface" et les branleurs sont devenus des "décideurs".
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Tu connais cette devise: aujourd'hui commence le premier jour du reste de ta vie.
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e hais cette place, Castellane, avec sa fontaine au milieu et son basson toujours vide au centre duquel s’élève sur plusieurs mètres une colonne coiffée d’une statue de femme portant un navire dans les bras alors qu’en bas, c’est un flot ininterrompu de bus et de voitures qui tournent autour d’elle sur trois voies. Un navire dans le nuage de pollution au-dessus des bagnoles ? L’histoire de cette ville, c’est une succession de malentendus avec des accessoiristes, sans même parler des responsables du casting. La place est gorgée de cafés-bars et de restaus, des terrasses pleines à péter de càcous, avec leurs gourmettes et leurs chaînes plaquées or autour du cou, leurs pantacourts et baskets de marque, maillot de l’OM ou chemisette rose et des tas de doigts qui triturent en permanence des tas de clés de bagnole ou de scooter à trois roues comme si c’étaient des chapelets. Le càcou, indéboulonnable, c’est une sorte de version postmoderne et postindustrielle de l’idiot du village, genre un modèle sérialisé, la figure à la fois ultime et has been du néofolklore antipop de notre métropole tiersmondialisée, la preuve à lui seul que la fabrication d’utopies dans cette ville et dans ce monde est un artisanat en faillite.
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Les gens ordinaires, tous ce qu'ils peuvent comprendre c'est qu'on se fout d'eux, que forcément aprés l'âge de pierre, l'âge de fer, l'âge du bronze, l'âge du verre, l'âge du rotin, l'âge du plastique, l'âge du pneu, il y avait des chances qu'on arrive un jour à l'âge du casque intégral en revenant aux pierres et aux barres de fer.
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Un souvenir lui revint en mémoire, il venait de loin, de son ancienne vie. Il lui avait chanté ces mots d’une voix douce, comme un refrain, le soir où il l’avait embrassée pour la première fois, c’était dans un de ces bars rock où, en général, elle n’allait jamais : « Honey, maintenant que le monde est à tes pieds, dansons dessus. » Contemplant mentalement son si beau visage, aux traits fins et délicats, il lui sembla moins triste et douloureux, soudain, de réaliser que dans quelques secondes probablement elle allait rendre son dernier souffle. Elle s’efforça, sans assez de conviction, de chercher de l’air une ultime fois.
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Un policier était en train de tirer José en arrière, en l’empoignant sous les aisselles pour l’aider à se remettre debout et, derrière eux, deux gars tenaient un transat qu’ils s’apprêtaient à utiliser comme brancard. José pleurait toujours, il secouait la tête dans tous les sens, les belles boucles de ses cheveux noirs étaient pleines de sable, il y en avait aussi dans les poils de sa barbe de trois jours. Il tourna le dos au flic, fit quelques pas avant de se laisser tomber assis à l’ombre d’un parasol, et il enfouit le visage dans ses mains. Il était probablement dans l’eau quand le type avait commencé à tirer, parce qu’il était encore trempé.
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Les claquements des pétards s’étaient arrêtés net, les cris de joie des enfants et le bruit des éclaboussures venant de la piscine aussi, une nappe de silence épaisse avait tout recouvert et il lui semblait que ce silence s’était mis à couler dans ses veines et l’engourdissait soudain. Un des pétards avait dû lui pénétrer dans l’oreille, remonter comme un ver ou comme un spermatozoïde en remuant la queue jusqu’à une de ces cavités qui se trouvent au-dessus de la tempe pour y exploser puis la rendre sourde. Elle ouvrit les yeux, elle vit du sable, des tonnes de sable sur des tonnes de kilomètres, elle distingua des corps inertes sur les fauteuils de plage et, autour, des gens qui couraient dans tous les sens, jamais dans la même direction. Comme s’ils cherchaient tous à échapper les uns aux autres, mais ça ne ressemblait pas à un de leurs jeux ; elle lisait l’affolement sur leurs visages. Elle vit José, qui était penché sur le corps de sa femme, Elsa, et il pleurait et il hurlait peut-être mais elle n’entendait pas le son. Elle avait pris un sacré coup de soleil, Elsa. Elle était contente de l’avoir rencontrée, le premier soir, elle était douce, et si pleine de joie et de bienveillance. Elles avaient bu des mojitos assises dans le sable toute la soirée, pendant que José était resté au comptoir du bar pour voir le match de foot avec des copains. Elles s’étaient fait draguer par le maître nageur, il était soûl, il voulait absolument leur apprendre à nager à 11 heures du soir. Elle savait déjà nager, de toute façon, mais rien qu’à l’idée de se baigner, la mer lui avait paru lourde, compacte, elle pouvait l’engloutir.
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Elle a un peu plus de la trentaine, la tête haute, le regard fier et les traits tirés. Elle a les cheveux courts, défrisés et épais, elle porte une croix sur un chemisier vert olive un chouïa transparent sous lequel elle a eu le bon goût de mettre un soutif noir à dentelle. Des seins que je devine en forme de lotus, généreux, comme diraient les critiques spécialisés. Le mec qui a inventé les seins et le mec qui a inventé la générosité se connaissaient forcément et leur route a dû croiser celle du mec qui a inventé la souplesse dans les doigts.
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— Grégoire Lang ? Je peux m’asseoir ?
Elle est en face de moi, immense, mince, la peau claire, des yeux verts en amande aux pupilles parsemées d’éclats scintillants.
— Vous n’êtes pas certaines que c’est moi ? Vous ne me connaissiez donc pas de vue ?
— J’avais peur de ne pas vous reconnaître, après toutes ces années.
Je sursaute sans doute.
— Vous vous appelez ?
— Je peux m’asseoir, même si mon prénom ne vous dit rien ?
Je désigne la chaise en face de moi d’un signe de la main, je sais que je suis devenu un mufle, je m’en félicite pas, j’aurais dû me lever, mais quelque chose me cloue le cul à ma chaise.
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