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EAN : 9782809810301
300 pages
L'Archipel (13/03/2013)
3.33/5   3 notes
Résumé :
1936. L'inspecteur Frémont, dit « le Lion », est promu au ministère de l'Intérieur et chargé des « affaires réservés ». Il devient le conseiller de Roger Salengro, nouveau ministre de l'Intérieur. Le temps de se familiariser avec ses nouvelles fonctions, il est chargé d'une enquête délicate : Fernand Lemoine, ancien inspecteur de police et membre du « Souvenir Jaurès », a été abattu en rentrant de Berlin. La piste du « Souvenir » le mène à un certain Paolo Gras de B... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La criminalité dans le département du Nord de la France n'étant apparemment pas trop terrible, cela a permis à Roger Facon, ex-inspecteur de police à Lille Wazemmes, Douai, où il est né en 1950, et Aniche, où il a été l'adjoint du maire, d'écrire une impressionnante collection de plus de 30 polars. De "Mort au Gourou" en 1979 à "Fulcanelli, Commandeur du Temple" , 38 ans après, en 2017. Quand bien même si Douai ne ressemble en rien au Chicago des "Roaring Twenties" (les années 1920 rugissantes) et d'Al Capone, le score de Facon est remarquable !

Et je me sens un peu gêné que je n'ai jamais rien lu de lui et qu'il aura fallu l'excellente critique de notre amie Pecosa du 7 avril dernier sur Babelio et un titre qui appelle à mes sentiments patriotiques pour que j'y arrive, enfin.

En effet, "Le lion des Flandres" est un grand classique chez nous, publié par Hendrik (Henri) Conscience en 1838, la jeune Belgique venait de célébrer à peine ses 8 ans. Ce Conscience (1812-1883) passe pour "l'homme qui a appris son peuple à lire", et a des rues, boulevards et places .... qui portent son nom un peu partout en Flandre. Ainsi, mon père avait son entreprise de transports publics sur la Place Conscience à Renaix (Ronse) et pendant 2 ans j'ai habité comme étudiant dans la Rue Conscience d'Anvers.

Mais c'est finalement surtout le sujet du livre qui m'a intrigué : un polar situé en France pendant le gouvernement du Front populaire (avril 1936-avril 1938), sous la présidence de Léon Blum, avec Roger Salengro à l'Intérieur, Yvon Delbos aux Affaires étrangères, Vincent Auriol aux Finances, Paul Bastid au Commerce et Irène Joliot-Curie au secrétariat d'État à l'Éducation nationale. Le gouvernement qui a introduit entre autres la semaine de 40 heures et les congés payés. Mais une période mouvementée, en France par les réactions multiples de la droite et des grèves constantes, et en Europe à cause de sinistres individus comme Mussolini, Hitler, Franco....

Que l'inspecteur de police, Roland Frémont, le héros du récit, soit nommé aux "affaires réservées" du cabinet du ministre de l'Intérieur Roger Salengro avait réellement de quoi me tenter. le lion des Flandres, car originaire du Nord et connu pour son abondante coiffure, chez la grande victime de la droite qu'a été après tout Roger Salengro, qui s'est suicidé le 17 novembre 1936, après une véhémente campagne de diffamation. Le "fake news" est loin d'être un phénomène tout récent !

Je voulais comprendre pourquoi l'ancien maire de Lille, face à la calomnie, a décidé à l'âge de seulement 46 ans d'ouvrir les robinets de sa gazinière (après avoir délicatement enfermé son chat dans une autre pièce) ? Cet ouvrage ne me l'a, hélas, pas vraiment permis. C'est la raison pour laquelle j'ai éprouvé le besoin de me commander une des 3 biographies existantes, notamment celle publiée par Christian Blanckaert "L'Affaire Salengro : Chronique d'une calomnie" en 2004. Les 2 autres biographies sont de Jacques Rouvière et Daniel Bermond.

Et comme ce sont avant tout les accusations venant d'Henri Béraud (1885-1958) dans l'hebdomadaire politique "Grégoire", qui ont conduit Salengro à sa mort, je me suis aussi commandé la biographie de cet écrivain et polémiste écrit par Jean Butin, de Lyon, et sorti en 2002.

L'histoire policière ne m'a pas emballé. Il y a à mon goût un peu trop de personnages qui manquent de profil psychologique et qui, au fond, ne font que défiler dans les 65 chapitres brefs de l'opus. Pour la même raison l'on se pose également des questions sur la psyché des protagonistes principaux.

En revanche, j'ai bien aime le téléfilm produit par Yves Boisset en 2009 avec un très convaincant Bernard-Pierre Donnadieu dans le rôle du maire et ministre Ch'ti.

Je regrette si je n'arrive pas à montrer plus d'enthousiasme pour ce livre de Roger Facon et je présume qu'il vaut mieux vous fiez à l'avis de notre amie Pecosa.
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Un polar sur le Front Populaire et Roger Salengro…ce Lion des Flandres a de quoi attirer le chaland.
En 1936, le jeune inspecteur Frémont, surnommé le lion à cause de sa chevelure, se voit promu aux « affaires réservées » du ministère de l'Intérieur. Sympathisant socialiste originaire de Lille comme Roger Salengro, le nouveau ministre de l'Intérieur, il doit mener l'enquête sur l'assassinat de l'ancien inspecteur Lemoine, membre du « Souvenir Jaurès ». Ce réseau, monté après l'assassinat de Jaurès par des policiers socialistes et d'anciens anarchistes pour recueillir des renseignements à titre préventif, touche de près Roland Frémont puisqu'il apprend que son frère aîné Arthur, assassiné en 1934, en était membre.
Le lion des Flandres est un polar qui relègue au second plan tous ses personnages pour se concentrer sur le portrait d'une France divisée, d'une République menacée, en son sein par les opposants au Front Populaire, et à l'extérieur par l'Allemagne qui place ses pions sur tout le territoire national. La guerre d'Espagne vient d'éclater, et la question d'une intervention divise à la fois les Français et les Européens.
Le sort des personnages -assez schématiques il faut le reconnaître- ne nous intéressent plus, car tout le sel du roman réside dans la radioscopie des forces politiques, socialistes, communistes, PSF, PPF, et groupuscules, Croix-de-Feu, Cagoule, services secrets allemands.. Roger Facon dépeint un gouvernement menacé, revient sur la tentative de lynchage dont fut victime Blum en février 36. A travers le personnage de Mangin, journaliste à scandale et trafiquant d'armes, Facon dépeint les manoeuvres de la droite pour faire tomber le gouvernement, en calomniant Blum et Salengro. Tous les moyens sont bons, rumeurs, montages photos, pornographie.. le résultat de ces campagnes aboutira au suicide en novembre 1936 du ministre de l'Intérieur, accusé d'avoir déserté en 1915 par le journal Gringoire. On retrouve donc dans le lion des Flandres des personnalités qui ont marqué l'époque, De Gaulle alors colonel, Pétain, Blum, Loustaunau-Lacau...
Les dessous de l'Histoire m'ont beaucoup intéressée, j'en ai oublié les personnages, et l'enquête. Le roman fait écho au roman de Thomazeau, Les anneaux de la honte, publié dans la même collection, et qui se déroule la même année.
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En juin 1936, Fernand, un jeune inspecteur, se voit confier une mission délicate au sein d'une équipe de police autour de Roger Salengro, le Ministre de l'Intérieur de Léon Blum (Président du Conseil issu des récentes élections). Il s'agit pour Fernand, appelé le Lion, d'aider à élucider l'assassinat de Roger Lemoine, autre policier lié au pouvoir socialiste.

L'ambiance politique de l'époque et les difficultés du nouveau pouvoir en place sont parfaitement bien restituées. On y voit le gouvernement français d'alors confronté à l'ascension des régimes fascistes, en Allemagne et en Espagne, et à une frange active de la droite française tentée par l'autoritarisme et teintée d'antisémitisme. le journal Gringoire, qui joue un rôle important dans le roman (dont Joseph Kessel a été l'un des fondateurs), est une parfaite illustration de cette dérive fascisante.

J'ai trouvé l'écriture simple et plutôt agréable, mais je déplore que l'intrigue politico-policière soit si complexe à suivre, et que ses personnages, seulement esquissés, y manquent autant d'épaisseur, de crédibilité.

Le principal intérêt de ce roman aura été de m'amener à découvrir la vie de Roger Salengro, dont je ne connaissais que le nom. Ce personnage et les années ayant précédé la seconde guerre mondiale méritent en effet qu'on s'y attarde.
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Il s'appelle Roland Frémont, la trentaine, des dents blanches, une fossette en amande sur le menton (qui fait chavirer les coeurs), une chevelure abondante, rousse et flamboyante qui lui vaut le surnom de « Lion ». Il sait rougir quand il le faut pour charmer les dames, il reste en retrait juste ce qu'il faut pour qu'elles aient envie d'aller vers lui. Travailleur infatigable, dur à la tâche, il sait aussi se montrer tendre et à l'écoute. L'homme idéal ? A vous de voir….Il fume ;-( ….. et plutôt souvent… J'ai rarement vu un roman où les personnages allument sans arrêt des cigarettes et comme on est en 1936 (la loi interdisant le tabac dans les lieux publics est loin d'être passée), ils fument partout et souvent: dans les bureaux de la police, au café etc… J'avais presque l'odeur du tabac dans les narines, le brouillard cotonneux provoqué par les bouffées devant les yeux et je crains un peu….

Heureusement tout cela est resté dans le virtuel et ne m'a pas gêné dans la lecture.

On est donc en 1936, à l'époque du Front Populaire, de l'installation du gouvernement. le Lion, originaire du Nord, est promu à Paris où on lui confie la tâche délicate d'élucider la mort d'un chauffeur de taxi.
Présenté comme cela, tout paraît assez simple. C'est sans compter les magouilles, le chantage, les vengeances et des protagonistes qui ont des choses à cacher…
On va croiser des noms qui nous rappellent des personnages illustres : Guitry, Martin du Gard, De Gaulle etc…
On est vraiment dans l'époque et il faut reconnaître que l'atmosphère est parfaitement retranscrite, les individus ayant existé s'intercalant à merveille dans la trame du livre.
Le problème, dans ce cas là, c'est souvent de se poser des questions et de savoir ce qui est vrai ou pas. Non pas sur les rencontres, car on sait ce qu'il en est avec les êtres de papier mais plutôt sur ce qui est dit des hommes ou femmes décrits qui ont existé. Est-ce qu'ils faisaient comme ceci ou est-ce pour les besoins de l'intrigue, est-ce que leur caractère était celui-là etc… L'infatigable curieuse que je suis passe donc beaucoup de temps avec son encyclopédie pour vérifier et contrôler ce qu'elle lit. Pas du tout pour juger ce qu'évoque l'auteur mais surtout pour ma gouverne personnelle parce que « j'aime bien savoir »….
Je peux donc confirmer que la vie de Roger Salengro, telle qu'elle est présentée, colle assez bien à la réalité.

Des chapitres courts, parfois trop car les situations sont, de fait, survolées et pas assez creusées composent cet opus. de plus, on passe ainsi, très rapidement, d'un endroit à l'autre, d'un groupe de personnages à un autre. J'ai trouvé qu'au lieu de donner du rythme, cela le « cassait » car il était difficile de se fixer dans un contexte pour se retrouver dans un autre deux ou trois pages après. Cela peut donner l'impression d'une pléthore de premiers et seconds rôles, pas très fouillés sur leur côté psychologique, manquant d'étoffe et de profondeur et en parallèle embrouiller le lecteur qui a besoin d'une trame plus linéaire.

Malgré ce bémol; c'est un livre qui se lit bien car l'écriture est fluide, simple à aborder avec de nombreux dialogues qui apportent de la légèreté.

Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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critiques presse (1)
Lhumanite
16 décembre 2013
Sérieusement documenté, écrit d’une plume alerte, servi par des personnages historiques hauts en couleur, non dénué d’humour, le Lion des Flandres est un plaisir de lecture.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Il s'accroupit pour arrêter le phonographe. Il détestait les marches militaires depuis le bagne de Biribi. Ça ne le rajeunissait pas. Liquider une vieille ganache comme le colonel de Chaton d'Urville, l'un des grands fossoyeurs des mutineries de 1917, était particulièrement jouissif.
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