Dans L'homme qui aimait la mer d'
Alan Brennert, Steven rejoint sa tante Dierdre sur l'ile de Chincoteague après le décès de son oncle Evan, découvre et expérimente lors d'une sortie en mer la relation unique que le défunt entretenait avec une entité transcendante. La dimension poétique surnaturelle du lien amoureux côtoie l'aspect grivois bassement physique sublimé par l'union de la cendre et de l'eau dans la mort.
Dans DésILLUSIONS de
Mike Resnick et
Lawrence Schimel, Vivian s'ennuie dans sa relation avec Edward, plus grand sorcier de Constantinople, dans sa vie constituée d'illusion et du sentiment de vacuité derrière le voile des apparences.
Dans Territoire familier de
Kristine Kathryn Rusch, Winston le magicien prépare des funérailles viking pour Buster son chat familier selon sa volonté. Cette nouvelle est d'une douceur confondante, pleine de nostalgie, d'émotions subtiles et de connexion féline.
Pour le dossier
Howard Phillips Lovecraft,
Denis Labbé débute par une biographie efficace et une bibliographie succincte.
Dans Une clef onirique,
Denis Labbé expose la filiation avec
Lord Dunsany et le désir de développer chez
Lovecraft une fantasy onirique à l'influence antique autour de son alter ego Randolph Carter, dans un reflet irréel qui questionne la place de l'homme dans le monde en le laissant visiter une réalité qu'il ne maitrise pas.
Dans L'effroi urbain, Dennis Labbé présente les villes lovecraftiennes comme le résultat d'une déliquescence, d'une chute de l'espèce, perte de vitalité et arrogance.
Pour le dossier
Clark Ashton Smith,
Simon Sanahujas produit une courte biographie, pour ensuite aborder le cycle d'Hyperborée, sa relation avec Kull de
Robert E. Howard sous une forme plus onirique et son imbrication totale dans l'horreur cosmique de
Lovecraft et son Panthéon.
Ensuite
Denis Labbé présente Zothique comme le cycle le plus abouti dans un futur où règne la magie, poussant à son paroxysme l'éclatement des histoires dans un contexte géographique défini et rejoignant la noirceur lovecraftienne du destin de l'humanité.
Puis
Denis Labbé s'intéresse aux nouvelles hors les cycles, textes alliant la fantasy et la science fiction aux thèmes proches de
Lovecraft, convergeant dans la négligeabilité de l'espèce humaine qui court à sa perte dans une poésie vénéneuse.
Dans Un pont entre le passé et l'avenir de
Denis Labbé, les influences réciproques qui lient le trio Smith –
Lovecraft – Howard sont mises en exergue, leur socle mythologique et le développement d'une mise en abyme des livres maudits.
Dans Portrait d'un poète de
Denis Labbé, Smith est un poète reconnu qui partage avec
Lovecraft une précocité et un intérêt pour l'Antiquité mais fantasmant de son côté sur des aïeux français dans des thématiques autour de l'amour et la beauté, le fantastique et l'inconnu.
Dans Les ailes ne poussent qu'une fois de
Jean-Pierre Andrevon, une famille s'agrandit jusqu'à se trouver à l'étroit dans son nid et le père rencontre des difficultés à subvenir aux besoins du foyer, à l'image de la ville surpeuplée. Un beau jour des ailes poussent dans leur dos et ils s'envolent vers une nouvelle ville plus spacieuse, où ils perdent leurs ailes alors que la famille s'étoffe encore. Cette nouvelle poétique illustre le cycle de la vie comme un éternel recommencement de gravité et d'envol, une lutte acharnée et douce-amère pour croitre à travers un sacrifice de soi, sous la forme d'un conte métaphorique plombé par le matérialisme.
Dans
La Source des errances d'
Alexis P. Nevil, Odare Shinwa est un scribe aveugle, abandonné dans le froid de la montagne, qui rencontre le Voyageur et ses poursuivants mais doit subir seul l'attaque des redoutables serpents-flèches Sh'Jah
Dans La lumière de Satel de
Gaël-Pierre Covell, Niel-Au-Bras-Fort est envoyé pour délivrer la Reine Dianh de Sinir captive depuis le début de la guerre contre l'Oniromancien et ses armées. Cette heroic fantasy pas très mature repose sur la magie et une sensualité un peu gauche.
Le double dossier
Lovecraft et Smith est développé dans une approche judicieuse compte tenu du nombre de pages, présentant les deux auteurs dans l'essentiel, mais s'attardant plus sur le second, et montrant aussi leur relation, ouvrant le propos sur d'autres écrivains comme
Poe,
Lord Dunsany et Howard. La nouvelle inédite de Rusch sort du lot même si une continuité certaine rassemble les textes dans l'ensemble.
4 et demi pour le dossier et la nouvelle de Rusch, 3 et demi pour le reste.
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