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Critique de fredho


« J'ai été placée à ma naissance, je suis passée par vingt-quatre familles d'accueil avant l'âge de sept ans, j'ai été adoptée, je suis partie à onze ans, et j'ai changé encore vingt-sept fois au cours des quatre dernières années »

Anaïs, 15 ans, abandonnée à sa naissance, ballottée entre familles d'accueil et foyers, se retrouve dans un centre pour adolescents difficiles dans une campagne d'Angleterre, le
«Panopticon» un ancien asile de fous avec une principale tour de surveillance qui domine le bâtiment.
La jeune fille est accusée d'avoir frappé une policière qui est depuis dans le coma, mais ce jour là sous l'effet d'un LSD, l'adolescente ne se souvient de rien.
Anaïs est une enfant difficile et a à son actif de nombreuses condamnations : vol et dégradation de matériel, détention illégale de médicaments et de marijuana, vandalisme, menace sur éducateur... sous surveillance judiciaire cette dernière sait que si la policière meurt, elle sera transférée dans un centre fermé jusqu'à ses dix-huit ans.
A « Panapticon », Anaïs rencontre d'autres jeunes aussi paumés qu'elle, tous ont un passé douloureux et chargés, certains sont dans des états psychologiques très perturbées et fragiles.
Une communion se crée entre eux, et une barrière de méfiance s'établit entre les services sociaux de l'établissement, ces éducateurs sont un peu dépassés voire passifs face à ces adolescents. de plus Anaïs, paranoïaque vis-à-vis des services sociaux croit qu'elle est l'objet d'une expérimentation !
La jeune fille est comme une guerrière, elle n'a peur de rien mais sous son apparence violente, indocile et insoumise, sous ce masque de fer se cache en réalité une âme sensible et sans méchanceté traduisant une souffrance indicible. Anaïs privée de mère et de père n'a jamais connu l'amour d'un adulte et a toujours vécu dans la précarité, elle rêve en secret de sa mère biologique, elle se construit en parallèle un univers douillet car Anaïs le sait, elle aurait du naître à Paris dans une famille heureuse...

Jenni Fagan traite dans ce roman des souffrances de l'adolescence en perdition, le sujet est maîtrisé, poignant et impliqué, dans un style littéraire parlé avec des tournures de phrases familières voire vulgaires mais saisissantes, intenses, écrit à la première personne du singulier afin de mieux s'identifier à Anaïs, nous tombons dans la noirceur d'un roman bouleversant de violence, de férocité et de désespoir.
Anaïs m'a rappelé le personnage de Holden Caulfied dans l'Attrape-coeurs de Salinger, la même intelligence, le même détachement et cette même marginalité qui font de ces adolescents, des êtres perdus et hostiles au monde extérieur.
Le personnage de la jeune adolescente est fort, déconcertant et sous les traits d'une sauvage, nous lecteurs finissons par apprivoiser, adopter et aimer Anaïs.

Je remercie Babélio pour ma participation à l'opération Masse critique, je remercie également les Editions Métailié pour m'avoir permis de découvrir « La sauvage »de Jenni Fagan.
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