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EAN : 978B091JC7QMS
208 pages
Sud Ouest (01/04/2021)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Une étudiante de l’université de Pau et des pays de l’Adour signale un fait pour le moins inhabituel aux autorités : dans la bibliothèque, un professeur assis en face d’elle aurait louché sur son décolleté... et bien pire encore. Ce témoignage crée une véritable onde de choc dans l’établissement, car l’enseignant s’avère être une sommité universellement reconnue pour ses travaux de recherche. Si bien que le directeur aux abois fait appel au criminologue bordelais Ém... >Voir plus
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Si j’ai bien compris vos propos, repris-je, vous admettez que vos collègues puissent se mobiliser pour défendre les étudiantes contre les harcèlements dont elles pourraient faire l’objet… — Mais absolument, reprit-il. Il fallait absolument briser cette impitoyable omerta. Depuis le mouvement # MeToo , depuis l’affaire Weinstein, la parole se libère et je m’en réjouis. Le problème vient du fait que cette libération propose une lecture biaisée des relations humaines. C’est un effet classique de balancier. Les névroses engendrées par de longues périodes de refoulement ne peuvent se résoudre que dans des épanchements proportionnels, donc excessifs. Je ne veux pas être la victime expiatoire sacrifiée sur l’autel de la liberté des femmes. Les mouvements féministes font une erreur capitale qui les mènera droit dans le mur. Ils pensent qu’on ne peut défendre le droit des femmes qu’en piétinant celui des hommes. Il faut bien sûr supprimer de nos lois, dictées par des siècles de domination machiste, toutes les dispositions discriminatoires. Mais pas au point de faire basculer l’édifice législatif en sens contraire ! Si toute dénonciation est considérée comme parole d’évangile, sans qu’on vérifie son authenticité, si votre nom est jeté en pâture alors même que rien ne vient corroborer les accusations qui vous accablent, on court le risque de revenir aux tribunaux populaires de la RDA, aux beaux jours de la collaboration pétainiste, au fonctionnement des tribunaux russes, iraniens, égyptiens ou chinois. L’arbitraire et l’injustice comme principes de gouvernement. — Vous avez le sentiment que vos droits ne sont pas respectés… — Mais bien sûr ! Je défie quiconque de confirmer les propos tenus par cette étudiante.
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Quel monde sommes-nous en train de fabriquer ? On disqualifie la séduction dans les rapports de genre. Vous imaginez un monde sans séduction ? C’est comme si vous bannissiez la gentillesse, l’amabilité, la courtoisie dans les rapports sociaux. Bientôt, on ne pourra plus offrir un bouquet de fleurs à une femme sans courir le risque qu’elle s’en plaigne ; on ne pourra plus monter dans un ascenseur en compagnie d’une femme sans risquer un procès ; on ne pourra plus faire l’amour sans avoir au préalable signé un contrat attestant du consentement de votre partenaire à une liste précise des caresses et des orifices autorisés pour éviter qu’elle ne vous poursuive pour viol. La tâche des enseignants deviendra impossible. Car il n’y a pas de pédagogie sans séduction. Avez-vous essayé de faire passer les idées de Kierkegaard, de Bergson ou de Durkheim, les théories monétaristes, les subtilités du droit fiscal ou administratif, sans les enjoliver, sans un minimum d’exaltation, de trucage ? Pour susciter l’intérêt de nos interlocuteurs contemporains, abrutis par la montagne d’informations qu’ils dévorent tous les jours sans savoir les trier, il faut faire feu de tout bois.
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Il suffit parfois d’un jugement négatif adressé publiquement à un individu pour que toute la communauté transforme le regard qu’elle porte sur lui. Et alors s’accumulent des interprétations rétrospectives pour affirmer que ses frasques ne datent pas d’hier, que de nombreux petits éléments constituaient les signes avant-coureurs de ce qui s’est passé. À la banalisation antérieure de ses manies succède un processus de dramatisation de ses actes. C’est la vieille théorie de la « dramatisation du mal » de Franck Tannenbaum.
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Je revois encore ses yeux sur mes seins et cette main aller et venir. Personne ne levait la tête pour m’aider, j’ai voulu crier pour les avertir… Rien n’est sorti de ma gorge. Je me sentais pétrifiée et fiévreuse, comme un film qui se bloque et dont la pellicule se met à flamber… Je ne voyais plus rien que cette main en mouvement et ces yeux qui me dévoraient… Soudain, quelqu’un s’est levé sur ma droite pour remettre un livre sur les rayonnages. Je ne sais pas ce qui s’est passé exactement, mais ce déplacement a provoqué un déclic, m’a sorti de mon état d’hébétude. Je me suis levée brusquement – je crois que j’ai renversé la chaise et que j’ai trébuché sur mon cartable – et je suis sortie en courant de la bibliothèque pour me réfugier dans les toilettes…
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Je revendique le droit des femmes à s’habiller comme elles le veulent, au collège, au lycée, au musée, au restaurant, en boîte de nuit, partout. Est-ce qu’on s’offusque du fait que les hommes se baladent sur la plage en maillot de bain sans se couvrir les seins, portent des pantalons serrés qui leur moulent la bite ? Non. Et pourtant, nous pouvons parfois être excitées à la vue de leur anatomie. Est-ce que nous réclamons que les garçons s’habillent plus décemment ? La société présente toujours le corps des femmes comme un objet sexuel, jamais celui des hommes.
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