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Critique de Apoapo


Je connaissais de Fallada son chef-d'oeuvre et dernier roman, Seul dans Berlin ; je sais aussi que mes nouvelles préférées sont réalistes et à caractère populaire (cf. Raymond Carver) ; j'ai une curiosité certaine et durable pour l'Allemagne pré-nazie et nazie, dont l'historiographie actuelle est en train de nous dévoiler des aspects insoupçonnés et, à mon sens, bien plus inquiétants que les lectures totalitaristes...
Et malgré la convergence de ces raisons, me voici ravi de cette lecture au-delà de mes espérances.

Laurence Courtois (dont la qualité de traduction est impeccable), a ici sélectionné 21 nouvelles tirées de deux ouvrages sans doute inédits en France. Elles les a classées par thèmes :
- Les addictions (2 nouvelles dont la première est l'éponyme)
- Les garnements (2 n.)
- A la campagne (3 n.)
- Vie de couple (3 n.)
- Avec le petit homme (6 n.)
- Voyous, truands et autres voleurs (5 n.).

Dans sa postface, tout en soulignant la variété stylistique de l'auteur, sa capacité à rendre différents parlers populaires et régionaux (un mérite qui lui revient aussi), et surtout son talent à se placer à la hauteur de petites gens qui constituent ses personnages, elle retrace une esquisse de biographie de Fallada selon laquelle la plupart des nouvelles s'avèrent être autobiographiques ou tirées d'expériences vécues in situ (en particulier en prison et dans le milieu rural). Si toute référence politique est absente de même que la guerre (ce qui laisse penser que toutes les nouvelles l'ont précédée), la cadre économique de la crise et en particulier le chômage sont dépeints avec une vivacité et une actualité à couper le souffle. Les six nouvelles regroupées sous la partie "Avec le petit homme" en témoignent entièrement. A noter que ce titre fait référence au tout premier roman de Fallada, Quoi de neuf, petit homme ?, vaste narration de la vie d'un couple ravagé par la précarité de l'emploi, l'humiliation, le manque d'argent, lequel, lorsqu'il parut en 1932, fut un immense succès.

Pour leur excellence technique et peut-être aussi selon mes propres goûts, je retiendrai en particulier deux nouvelles : "L'alliance" et "Cinquante marks et puis joyeuses fêtes de Noël".
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