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Critique de tiptop92


René Fallet - Paris au mois d'août - 1964 : Ah ce Paris populaire des années 60, celui des petits restos, des cabarets, des courses de vélo et de l'accordéon qu'on entendait à tous les coins de rue. Un Paris qui n'existe plus depuis que les classes les plus pauvres sont parties garnir les barres d'immeubles en banlieue. Henri Plantin est vendeur au rayon pèche d'un grand magasin, un homme simple et sans histoire qui se réjouis intérieurement du départ en vacances de sa femme et de ses enfants. C'est la grande transhumance de l'été qui voit la moitié de la cité se vider vers des petites villes côtières qui deviennent le temps de quelques semaines des ruches remplies de plagistes à la peau blanche. Donc cette année Henri reste seul, il va pouvoir en sortant du turbin taper le carton avec ses potes et boire quelques bières sans penser à rentrer vite à la maison car le diner est servi tous les soirs à 19h00. Patricia Greaves est anglaise, elle est en France pour fuir une histoire d'amour difficile et prendre un peu de bon temps dans la capitale. Ont-ils pensé ces deux-là se rencontrer et se plaire ? Lui finalement ne devait être pour elle qu'un petit mangeur de grenouille sans relief tandis qu'à ses yeux à lui elle ne pouvait être qu'une grande sauterelle british un peu excentrique et prétentieuse. Pourtant ces deux-là s'apprécient et s'aiment l'instant de quelques jours en oubliant leurs différences. Car Patricia est jeune, elle est belle, elle sent bon, elle ressemble à un mannequin de magazine. Et lui a la quarantaine vaillante, le profil sec et aiguisé du voyageur au long cour alors qu'il n'a jamais vu la Seine plus loin que le pont de Charenton. Pourtant il trouve des réflexes d'explorateur pour lui montrer sa ville, pour déambuler avec elle de Saint-Germain des prés à Montmartre. Il ira même jusqu'à se battre pour ses beaux yeux ou du moins à prendre une raclée par un mastodonte tout juste échappé d'un quartier classieux de Londres. La vie est douce quand on aime mais le temps file et la fin des vacances arrivent, comment pourra-t-on alors se séparer et reprendre une vie normale pour Vingt, trente, quarante ans peut être ? Elle rentre en Angleterre avec ses rêves de covergirl, lui retrouve femmes et enfants avec au fond du coeur le souvenir prégnant de ces heures remplies de chaleur. Ce livre de René Fallet défiait le conformisme et la morale de l'époque. Il abordait l'adultère comme une option agréable et non pas comme un vice nimbé de culpabilité judéo-chrétienne. C'est sans doute ce qui en fait encore toute sa modernité aujourd'hui… vivifiant
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