Ming est une jeune fille de dix -sept ans qui passe son temps à la bibliothéque de l'université de Canton, dans le sud de la Chine .
Passionnée de littérature, elle se réfugie dans ses bouquins, un univers complexe, tout en cherchant un sens à sa vie, un sens à l'univers.
Studieuse et sage, "l'Odyssée d'Ulysse "et autres chefs- d'oeuvre l'accaparent et la comblent ainsi que la musique, notamment le violon.
Lorsqu'elle rencontre Yan , âgée de vingt- quatre ans, une amitié indéfectible va les unir, un changement profond qui marquera la vie de Ming à jamais........
Pourtant, Yan est exactement le contraire de Ming.
Elle fume, sort beaucoup le soir, flirte avec les garçons, porte des vêtements sexy......
Ming l'accepte, l'admire, la vénère sans réserve avec sa vanité, son matérialisme , ses provocations et autres manipulations........
Ming fascinée par Yan , la devine entrée dans l'âge adulte alors qu'elle même est toujours une adolescente rêveuse.
La quatrième de couverture qui qualifie cette relation de " découverte de l'homosexualité "est très réductrice ..
Au contraire, nous sommes plongés dans la Chine moderne et les tabous sexuels qui accompagnent inévitablement les mutations de ce pays.
Nous observons le fossé qui sépare la vie en ville de la campagne.
Les étudiantes désirent rester en ville, quitte à arranger un mariage avec un citadin.
Cet ouvrage plaisant à lire m'a fait penser aux ouvrages de l'excellente :XIN RAN et son livre "Baguettes Chinoises".
Cette histoire un peu ambiguë bien sûr, d'amour transcendant , de pudeur, de sensualité , sans scènes crues , intense, nous rend cet ouvrage très attachant.
L'homosexualite nous dit- on n'existe pas en Chine.......(l'auteur le répète plusieurs fois ).sinon , elle serait fortement réprimée, est abordée de façon très pudique.
Un bon moment de lecture ce portait fin d'une jeune femme chinoise qui découvre la vie à l'université !, une opportunité pour découvrir la Chine moderne , ses multiples aspects et sa diversité , un récit débordant de vitalité, de perte , d'espoir et de passion! .
Vive les romans étrangers ! .
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Ming est la fille de bonne famille idéale : studieuse, raisonnable, ses seuls passe-temps sont le violon et la fréquentation assidue de la bibliothèque de l'université. Mais les contraires s'attirent et quand elle rencontre Yan, les deux jeunes filles deviennent des amies inséparables. Yan n'a pourtant rien de recommandable : elle fume, elle sort beaucoup le soir, flirte avec les garçons et porte des vêtements sexy.
Pour les lecteurs qui ne se rendraient pas très bien compte de la dépravation de cette jeune fille, précisons que si les amourettes pour les étudiantes de dernière année sont tolérées à contre-coeur, elles sont réprouvées pour les premières années. Quant aux filles qui sortent avec un garçon au lycée, personne ne s'étonnera de les voir devenir prostituée quelques années plus tard. L'éducation sexuelle n'existe pas, et malgré leurs dix-huit ans, Ming et ses amies sont bien contentes de connaître quelques filles adeptes du vice pour leur apprendre les aspects techniques de la fabrication de bébé.
Ming est fascinée par son aînée, elle la devine entrée dans le monde adulte, tandis qu'elle-même est toujours en enfance. Elle cherche alors à l'imiter, à l'impressionner par des preuves de maturité, ce qui ne provoque que des sourires amusés. La relation qui les unit est fusionnelle, mais asymétrique, et la qualifier dans la quatrième de couverture de « découverte de l'homosexualité » me semble assez réducteur.
Ce roman est assez plaisant à lire. Si l'écriture n'a rien d'exceptionnel, l'immersion dans la Chine moderne est assez instructive. Outre la place de la sexualité et les tabous qui l'accompagne, on aperçoit le fossé qui sépare la vie en ville de celle de la campagne, les efforts des étudiantes pour ne pas y retourner, quitte à arranger un mariage avec un citadin.
Ce premier roman est plutôt réussi. Espérons que ça ne soit pas le dernier !
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Je l'ai dévoré. La quatrième de couverture parlait d'une histoire homosexuelle entre deux jeunes chinoises à l'université de Canton, mais c'est finalement assez exagéré. En tout cas, ce résumé semblait impliquer une relation consciente, consentante, mutuelle. A la lecture, il m'a semblé qu'il était surtout question de l'amour de l'héroïne pour sa meilleure amie, une fille charmante et manipulatrice, forte et fragile à la fois. Mais pas "d'exploration" de l'homosexualité ici. Si on sent bien que l'héroïne est amoureuse de son amie (sans vraiment se l'avouer, même dans une scène à la fin du livre où, dix ans plus tard, elle se rend dans un bar gay et est interrogée par une lesbienne sur sa relation avec son amie), cet amour n'est pas révélé, sauf peut-être au moment de leur séparation (moment très fort mais beaucoup de choses restent tues). Quoi qu'il en soit, ce petit malentendu n'empêche pas un très bon moment de lecture ; on reste accrochés. La fin, laissée en suspens, donne envie d'avoir une suite, mais c'est finalement sûrement mieux ainsi...
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De temps en temps, les filles des chambres voisines venaient nous rendre visite juste pour jeter un œil sur le lit de Yishu. Elles se moquaient un peu de son obsession de l'ordre, ce qui ne les empêchait pas de prendre des photos de son lit et de les envoyer à leurs parents en prétendant que c'était le leur.
Comme je n'avais pas envie de rebrousser chemin, j'ai continué à marcher. La route avançait entre deux champs de coton et il faisait si sombre que je distinguais à peine ma main devant mon visage. Histoire de me tenir compagnie, je me suis mise à parler toute seule. Je me racontais que le ciel était un grand morceau de papier bleu clair obscurci par un ange polisson, que les champs de coton étaient couverts de fleurs roses et que si je ne les voyais pas, c'était parce qu'elles s'étaient endormies sous une couverture noire. Et plus je me parlais, plus je croyais à la réalité du ciel bleu et des champs rose. Ça a été une expérience merveilleuse. Le lendemain, je suis même retournée voir s'il y poussait vraiment des fleurs roses
Je n'avais jamais porté de soutien-gorge mais des brassières jusqu'à mon entrée à l'université. Sur les vingts filles de ma classes au lycée, trois seulement portaient un soutien-gorge sous leurs petits hauts en été. Les autres se moquaient d'elles en secret en les traitant de "femmes", la pire insulte pour des filles de notre âge. Ressenti comme une honteuse calomnie, ce terme sous-entendait que nous n'étions plus mignonnes ni jolies et mettait en doute notre pureté et notre innocence. Comme si ce qualificatif leur avait porté malheur, aucune de ses trois filles n'était entrée à l'université et l'une d'elle était tombée enceinte juste après le lycée.
"Et moi, telle une plante assoiffée en plein désert implorant le ciel de lui accorder la goutte d'eau salvatrice, j'attendais Miao Yan."
Nous étions au petit matin d’une chaude journée de printemps. Les premières lueurs rougeoyantes du soleil levant se diffusaient dans la pièce par la porte entrebâillée. Elle était là, tourbillonnant dans la lumière de l’aube. Elle m’apparut tel un ange, si délicate, je n’avais jamais rien vu de plus beau. J’étais assise sur le bord de mon lit, mon coeur bondissait dans ma poitrine. je l’admirais, sans voix.
Puis, avec la soudaineté d’une porte qui claque, elle s’arrêta tout net.