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Critique de YvPol


Assez gros roman de presque 500 pages qui pourtant se lit vite, tant il est écrit simplement, comme quelqu'un qui nous raconterait une histoire. Si l'on met de côté quelques répétitions superflues, des circonvolutions pour décrire des situations, des faits, qui me gênent moi qui aime bien la ligne directe -mais qui semblent être la marque de la littérature et de la culture chinoises-, de nombreux patronymes qui se ressemblent -qui parfois ne diffèrent que d'une lettre ou d'un signe- et de multiples personnages qui me perturbent m'obligeant à faire de gros efforts pour savoir de qui on parle, eh bien disais-je si l'on met cela de côté, on a en mains un roman particulièrement intéressant et attachant.

Il commence avec la vie de cette femme qui a oublié son enfance et qui, petit à petit renonce à la retrouver : "Oublier n'est pas forcément une trahison, c'est souvent ce qui permet de vivre, lui avait le docteur Wu." (p.12) Quelques phrases font mouche et touchent tels des aphorismes. Puis, l'auteure oublie un peu Ding Zitao pour s'intéresser à son fils et l'on peut imaginer que leurs deux histoires se rejoindront sur les thèmes principaux du livre : l'oubli et le devoir de mémoire.

Le roman aborde aussi la Réforme agraire des années 50 pendant laquelle, les propriétaires terriens furent parfois obligés de se donner la mort pour éviter les séances de luttes autrement dit des séances publiques d'accusation se finissant souvent mal pour eux. Un pan connu mais pas dans les détails de l'histoire de la Chine dont parle Fang Fang, considérée comme l'une des grandes écrivaines de Chine même si ce roman, pourtant primé, a choqué les ultraconservateurs du pays. Il est vrai qu'il montre bien les exactions commises au nom de la doctrine communiste qui n'a pas toujours profité aux plus pauvres.

Exotique, historique, instructif, et en guise de conclusion, le court dialogue extrait du livre et qui, en quatrième de couverture -ne lisez que cela, pas la suite qui divulgue trop de l'intrigue- explique le titre étrange de ce roman :

"Je veux être enterrée dans un cercueil, dit la grand-mère.

- On n'a pas de cercueils prêts, que va-t-on faire ? demanda la troisième tante.

- Des funérailles molles, répliqua tout bas le beau-père de Daiyun, la mine soudain très sombre.

- Je ne veux pas de funérailles molles, s'écria la belle-mère de Daiyun en pleurant encore plus fort, si on est inhumé ainsi, on ne peut pas se réincarner."
Lien : http://www.lyvres.fr/
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